Le projet de Surf Park a été présenté et accepté par la commune des Bellevilles (résultant de la fusion des anciennes communes de Saint Martin de Belleville et de Villarlurin) sans que sa consommation en eau et en énergie ait été précisée. L’architecture du bâtiment ne correspond nullement à ce que l’on peut attendre d’une station de montagne en 2023 où la nécessité d’une transition dans l’activité touristique parait indispensable alors que le réchauffement climatique est désormais une évidence. La gestion de la ressource en eau est un souci général même en Tarentaise où une étude générale est en cours sur l’étendue des réserves et leur adéquation avec l’économie touristique d’aujourd’hui et de demain. Chacun sait que la gestion parcimonieuse de l’énergie doit s’imposer. Ce surf park sera un gros consommateur d’énergie électrique supplémentaire, alors que l’état a fixé l’hiver dernier à toutes les stations l’objectif d’une diminution de 10% de leur consommation électrique. On ne sait même pas quelle quantité d’énergie sera utilisée au sein de l’établissement en projet. Le permis de construire précise à la rubrique “Chauffage” : chauffage électrique (eau chaude sanitaire comprise) Aucun recours aux énergies renouvelables n’est mentionné alors que le soleil est abondant en montagne et que l’altitude rend les panneaux photovoltaïques plus performants qu’en plaine.
Ces grosses consommations d’eau et d’électricité ne respectent pas certaines prescriptions du SCOT, en particulier en matière d’environnement.
Saint Martin de Belleville est l’une des trois communes de Tarentaise Vanoise où le SCOT prescrit de « Conditionner la réalisation des hébergements et des équipements touristiques à la disponibilité d'une ressource en eau suffisante »
Le réchauffement de l’eau du bassin nécessitera une grande consommation d’énergie. Concernant l’utilisation exclusive d’électricité dans ce bâtiment comme source d’énergie, Le DOO prescrit de” Développer des constructions comportant des équipements de production d’énergie renouvelable permettant de remplir des critères de performance énergétique”
Extraits du SCOT :
Le SCOT Tarentaise Vanoise affirme dans son document d’orientation et d’objectifs en matière d’eau et d’énergie intitulé :
6.2.2 Sécuriser l'approvisionnement en eau potable.
La Tarentaise dispose d'une ressource en eau, issue d'une multitude de petites sources (375 points d'approvisionnement public et 85 privés) ayant des débits relativement faibles. Dans un souci de développement équilibré du territoire et en raison de difficultés d'approvisionnement de certains secteurs, le Scot tend vers un développement équilibré par rapport à la ressource en eau potable disponible.
PRESCRIPTIONS SPÉCIFIQUES À L’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
Conditionner la réalisation des hébergements et des équipements touristiques à la disponibilité d'une ressource en eau suffisante, n'entraînant pas une fragilisation de la situation, ni des coûts économiques et environnementaux injustifiés. Il s'agit en particulier des communes de Saint-Martin de Belleville, de Landry et de Peysey Nancroix, qui doivent anticiper
les besoins en eau nécessaire, à leur projet touristique et sécuriser l'approvisionnement, afin d’éviter les situations de déficit.
6.3.2 Valoriser les ressources énergétiques locales
Le DOO prescrit de” Développer des constructions comportant des équipements de production d’énergie renouvelable permettant de remplir des critères de performance énergétique”
Par ailleurs, le SCOT Tarentaise Vanoise, écrit dans le chapitre 2.7 de son PADD intitulé:
” Optimiser l'usage des ressources : eau, matériaux, énergie et gérer les déchets “
“Les stations touristiques d'altitude, doivent s'adapter en permanence aux évolutions des contextes sociaux, environnementaux, énergétiques et climatiques, afin de maintenir voire accroître la fréquentation dans un milieu où la concurrence est importante. Avec la raréfaction des ressources, qu'il s'agisse de l'eau, de l'énergie, de l'espace, etc., le développement touristique se doit de s'orienter vers un modèle plus vertueux, en intégrant ses problématiques dans l'aménagement et la gestion des stations, mais également de manière générale, dans toutes les activités touristiques, qui seront développées en vue de la diversification souhaitée.
Afin que le développement des stations soit conditionné à un usage optimal des ressources, il s'agit de : Prendre en compte la disponibilité de la ressource en eau et mettre en place un modèle d'utilisation vertueux.
Contenir au maximum le développement dans l'enveloppe urbaine actuelle pour limiter les effets d'emprise sur les espaces agricoles et naturels.
Travailler sur l'efficacité énergétique des enveloppes bâti et des modes de desserte des stations. Poursuivre la gestion des déchets et des eaux usées et développer les procédés de réutilisation, des matériaux, des fluides, etc.
Les autres équipements à vocation touristique, aussi bien en vallée, qu'en altitude, feront également preuve d'exigences environnementales, afin de positionner résolument la Tarentaise dans le cadre d'une démarche de tourisme durable.
Autrement dit: sur les côtes françaises on expérimente des centrales électriques houlomotrices et en montagne on va dépenser de l’énergie électrique pour créer des vagues.
Dans le domaine architectural : la station des Ménuires n’est pas homogène en la matière, c’est le moins que l’on puisse dire, même si une tour a été dynamitée il y a plusieurs dizaines d’années. La construction envisagée présente des formes arrondies pour la toiture et des facades. La couverture sera en matière plastique. La nature des matériaux n’est pas précisée mais on peut craindre que le Surf park rappelle beaucoup ce que l’on trouve dans certaines zones commerciales des grandes villes. Nous regrettons ce choix qui ne s’intègre pas aux récentes constructions environnantes et ne va pas aller dans le sens d’un retour vers l’architecture traditionnelle en montagne.
Le PLU des Bellevilles comporte une annexe A-11 : « Cahier des recommandations architecturales et paysagères, Station des Ménuires »
Pour le quartier de Preyrand, il est précisé: » L’architecture doit s’inscrire dans le site par son caractère, sa silhouette, la variété de ses volumes, le relief diversifié de ses façades, tout en respectant une grande homogénéité.
Vivre en Tarentaise considère que l’architecture de ce bâtiment ne respecte pas ces prescriptions. Ce bâtiment ,avec son toit en arrondi et ses façades incurvées, ne s’inscrit pas dans le site par son caractère et sa silhouette.
Volume : chaque construction neuve devra prendre en compte l'environnement bâti du quartier dans lequel elle s'inscrit, tout en répondant aux nouvelles demandes concernant les économies d'énergie.
Nous estimons que ce bâtiment ne prend pas en compte l’environnement bâti du quartier environnement tel qu’esquissé dans le permis de construire.
Toiture. Construction neuve : de préférence à deux pans, inclinés.
Nous estimons que la forme de la toiture, en arrondi, ne suit pas ce conseil.
Energies renouvelables.
Elles sont vivement conseillées. Elles doivent être intégrées aux toitures et/ou aux façades des bâtiments et non ajoutées comme un élément perturbateur de l'ensemble construit.
Nous considérons que le choix architectural de toit en arrondi et de façade incurvée ne permettra pas de suivre ce vif conseil d'intégration de panneaux solaires producteurs d’énergie renouvelable.
Par ailleurs, nous ne pouvons que constater l’absence d’un bilan carbone concernant l’ensemble de la construction. (Energie grise). C’est ce bilan qui aurait du conduire au choix des matériaux employés.
La sécurité du public.
Pages 4 et 5 du dossier joint, on constate que trois dérogations ont été accordées au promoteur du projet :
1°) Une sur la largeur de la voie d’accès qui sera plus étroite que demandée et par conséquent si des personnes viennent emprunter cette voie avec leur véhicule l’accès des camions de pompiers sera difficile.
2°) Une autre sur le désenfumage des différentes salles reliées entre elles. Dérogation accordée sans mesure compensatoire..
3°) Dernière dérogation au sujet des différents escaliers qui permettent aux différents espaces de communiquer entre eux. On remarque que l’ensemble du local pourra accueillir plus de 500 personnes.
Les besoins en stationnement des véhicules semblent avoir complètement été évacués.
Il nous parait nécessaire que les services de l’Etat pèsent bien leur décision car en cas de panique incendie toutes ces dérogations pourraient affaiblir les possibilités d’évacuation...
Voilà, Monsieur le Maire, les éléments sur lesquels nous vous invitons à réfléchir afin de tenter de faire évoluer ce projet en concertation avec son promoteur.
Nous vous adressons, Monsieur le Maire nos cordiales salutations.
Au nom de l’association le président Alain Machet