Les personnes réunies pour cette sépulture de la forêt à la Rosière pleurent ces arbres sacrifiés sur l’autel du bétonnage à tout va. Si d’autres conifères sont replantés ailleurs, il leur faudra des dizaines d’années avant de capter à nouveau des quantités significatives de CO2 et d’accueillir de nouveau des oiseaux ...
Ce projet n’est pas le seul en cause sur cette collectivité. Plusieurs autres projets vont être réalisés et renforcer l’image désormais urbaine de la Rosière.
Nous savons que toutes ces constructions sont encadrées par un document d’urbanisme que l’on appelle le SCOT. Adopté il y a plus de six ans et pour une durée de 15 ans, sans que la population ait conscience de son importance, il prévoyait l’attribution à chaque site touristique d’une surface de lits touristiques à construire. Aujourd’hui de nombreuses communes ont atteint le plafond attribué (Peisey Vallandry, Champagny ??) et il est probable que certaines d’entre elles l’ont dépassé (Courchevel, Méribel.. ?.)
Chacun voit bien que tous ces chantiers gaspillent des matériaux et de l’énergie et détruisent des espaces naturels. Il y a de très nombreux lits froids dans chaque station. Il est donc inutile d’en construire de nouveaux. Attaquons-nous à ce problème !
Réhabilitons ces logements et renforçons leur isolation ! C’est le nouveau défi du tourisme en montagne !
Par ailleurs nous ne comprenons pas que les services de l’Etat ne fassent pas respecter ce document opposable. Comment une collectivité peut-elle refuser de donner les chiffres correspondant aux surfaces construites ?? L’application partielle de la loi ZAN déclenche-t-elle un mouvement de sauve qui peut chez nos aménageurs ?
La question de la ressource en eau potable devrait pourtant inviter à la prudence. Si la Tarentaise était sans doute un château d’eau autrefois, il n’en est plus de même aujourd’hui. Les glaciers ont fondu et les réserves s’amenuisent. Est-il bien raisonnable de construire des résidences avec jacuzzi et spa ??
Enfin nous prenons conscience progressivement de notre naïveté. Le SCOT encadre les logements touristiques, mais il ne s’intéresse pas aux locaux « d’habitation ». Or lorsqu’on réalise un bâtiment dont la destination est le logement permanent rien n’empêche le propriétaire de louer à des touristes..
Une concertation territoriale s’est déroulée depuis plus de six mois en Tarentaise. De très nombreuses personnes ont souligné cette problématique. Les questions climatiques sont au cœur des préoccupations de nombreux intervenants: isolation des logements, transports collectifs, développement des énergies renouvelables, recentrage de la clientèle sur la Région, diversification agricole, développement des activités culturelles, protection des sites naturels....
Nos élus auront-il la lucidité et la volonté pour impulser les changements nécessaires ???
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