D’autre part, il suffit d’observer les zones artisanales existantes en Tarentaise pour imaginer ce qui attend cet espace : des bâtiments disparates, beaucoup de tôles bariolées, des grues dans le paysage, des dépôts de matériaux divers à même le sol... Or, la voie ferrée qui dessert la Haute Tarentaise longe le site envisagé et les dizaines de milliers de touristes qui l’empruntent pourront admirer comment nous traitons nos paysages....
De plus, le secteur concerné abrite déjà une activité artisanale et une visite sur le site montre les nuisances paysagères que l’on peut attendre de l’urbanisation des prés voisins. Il s’agit d’un véritable dépotoir ou encore d’une verrue paysagère. Il nous semble que la commune aurait du commencer par réfléchir aux mesures propres à permettre la réhabilitation de ce secteur. La lecture du cadastre, montre par ailleurs qu’une densification n’est pas à exclure sur ces parcelles. Il semble qu’un des locaux soit sur le point d’être vendu et il serait bon que la commune saisisse cette opportunité pour l’acquérir et amorcer une amélioration architecturale qui fasse oublier la couleur « charbon » du quartier. Les services de l’Etat pourraient peut être utilement conseiller la commune pour inciter les propriétaires à une conduite plus vertueuse. Pourrait-on envisager une injonction de réfection de façade via une modification du POS si nécessaire ?
Les mesures architecturales envisagées par la commune dans le dossier soumis à enquête ne nous semblent pas pertinentes : pourquoi interdire un portail qui mêle le bois et le métal alors qu’il semble de loin plus esthétique que le modèle conseillé en grillage soudé à du profilé en ferraille qui va rouiller rapidement?... Pourquoi conseiller des teintes grises ou noires pour le béton, serait-ce la nostalgie de l’exploitation du charbon local ? Pourquoi pas des teintes claires ? Pourquoi ne pas mettre fin aux murs en tôle si disgracieux et si différents de l’architecture traditionnelle ?
Sur la forme, le document proposé au public n’est pas facilement lisible et accessible. Les numéros de parcelle pour être relevés nécessitent l’usage d’une loupe et encore... Le commun des mortels n’est pas sensé connaître le codage des usages du sol du genre ND, INAe etc... Il aurait donc été nécessaire d’adjoindre les contraintes imposées par le code de l’urbanisme à ces zonages. Aussi, une prolongation de l’enquête nous parait nécessaire.
Notre structure conteste évidemment le fait qu’aucune étude environnementale n’ait été jugée nécessaire. Comme souvent la question paysagère a été passée sous silence alors que le SCOT envisage une relance du tourisme estival s’appuyant justement sur la qualité de nos paysages !
L’association Vivre en Tarentaise a bien noté qu’une petite réduction du périmètre de la zone artisanale est envisagée par la commune, mais elle nous semble encore trop marginale. Aussi, nous invitons les responsables communaux à reprendre ce dossier pour inclure un programme de restauration/densification de l’existant et envisager une réduction conséquente de la surface du projet dans sa partie ouest.
La demande de la Chambre d’Agriculture de la mise en place d’une zone agricole protégée en limite des zones urbanisées nous parait tout à fait pertinente pour éviter tout agrandissement ultérieur.
Pour finir, notre association tient à rappeler qu’elle est favorable à l’installation de nouveaux artisans en Tarentaise, mais une réflexion intercommunale doit être menée pour choisir les sites les moins pénalisants pour notre agriculture et pour nos paysages de fond de vallée.