Des travaux ont été effectués pour mettre en « sécurité » biens et personnes en fond de vallée sur le Saint Pantaléon et sur le ruisseau des Villards. Mais ces aménagements sont loin d’être à la hauteur des enjeux qui nécessitent de gros travaux et des investissements importants. Depuis 15 ans ils ont été repoussés à plus tard... En attendant une nouvelle catastrophe peut être ? On relève que le service du RTM préconise la réalisation d’une multitude de petits bassins de stockage d’eau sur le domaine skiable et la démultiplication des travaux de reverdissement les pistes de ski.
La réalisation du Lodge va augmenter les surfaces imperméables de 800m2... D’autres projets seront sans doute réalisés sur ce versant dans les prochaines années. L’enquête publique relative à la modification du PLU faisait état d’une demande de plusieurs milliers de lits supplémentaires... Il serait donc raisonnable que la commune et les responsables du domaine skiable proposent une programmation des travaux recommandés par le RTM et en exposent le plan de financement, avant d’aggraver encore le degré d’imperméabilisation des sols du domaine skiable. Ce qui est proposé dans le dossier ne répond pas pleinement aux attentes dans ce domaine.
Parallèlement on se rappelle que les services de l’Etat ont interpellé la commune à propos de la ressource en eau potable limitée dans l’état actuel des connaissances. C’est en tout cas l’impression qui se dégageait à la lecture du dossier d’enquête publique relatif à la modification de PLU. La lecture du dossier UTN semble confirmer ce point. On remarque également que l’aménagement envisagé amènera la collectivité aux limites administratives en termes de gestion des eaux usées. Il serait bon de vérifier que la capacité de traitement supplémentaire existe au sein de la station d’épuration de Bourg saint Maurice.
Enfin les nuisances sonores ne sont pas évoquées dans la présentation du projet. Les milieux associatifs sont très réservés vis-à-vis de la sonorisation excessive de l’espace montagnard. Lors de l’organisation de concerts en plein air le bruit est souvent perceptible à des kilomètres à la ronde. Il est fréquent que depuis le versant du soleil on perçoive les sons émis par les commentateurs ou bien la musique qui accompagne les manifestations sportives des Arcs ou de la Plagne... Il nous semble donc qu’il est nécessaire de limiter le niveau sonore et le nombre d’animations musicales proposées afin de préserver un des caractères de la montagne : le silence.
D’autre part, l’attractivité d’un site dépend effectivement de ce que l’on propose aux visiteurs, mais n’oublions pas qu’une grande partie d’entre eux ne fait pas de ski. Il faut donc travailler à la diversification des activités proposées et veiller à conserver un cadre aussi naturel que possible. Il n’est pas certain que le Lodge contribue beaucoup à capter une clientèle attachée au milieu naturel, au ressourcement et à la mise en valeur du patrimoine. Un ou plusieurs espaces, au sein de cette zone touristique, pourront-ils être réservés à des expositions, conférences, activités diverses ?
L’association Vivre en Tarentaise émet donc un avis défavorable en attendant que la commune précise ses intentions en matière de gestion des eaux (ruissellement, potable et usées) et traite sérieusement la question des nuisances sonores associées à ce type d’établissement.