PLU de Bourg Saint Maurice

Cinq lacsL’association Vivre en Tarentaise a consulté le dossier soumis à l’enquête publique.

Notre structure tient à souligner l’ampleur du travail préparatoire effectué pour aboutir au document présenté. La commune de Bourg Saint Maurice est l’une des plus étendues de France, elle porte une très grande station de ski avec des enjeux très importants de remise sur le marché de lits froids, elle comprend un Bourg centre qui est le plus important de Tarentaise avec les services attachés, elle abrite de nombreux villages dont l’intérêt patrimonial est bien souligné, de très grands alpages et enfin deux des grands sites de la vallée : la vallée des Chapieux et le secteur des Cinq lacs. La commune a été notablement impactée par le départ du 7ème BCA. Mais celui s’accompagne de la libération de 300 logements et de 15 hectares de terrains à proximité du centre ville.

Cette révision du PLU se déroule en parallèle avec les réflexions menées sur le SCOT Tarentaise. Les axes retenus semblent s’orienter vers l’économie d’espace pour préserver l’activité agricole, l’optimisation des domaines skiables et la relance du tourisme estival.

A la lecture du dossier notre association fait les remarques suivantes :
Le projet de ZAC des Alpins en centre ville reste très général et devra être soumis à enquête publique et passage en commission UTN. Rien ne dit que le projet ne devra pas évoluer après ces procédures. Sur les quinze hectares libérés par le départ du bataillon, il nous semblerait pertinent d’en réserver une part pour de l’habitat permanent et une autre part pour accueillir des activités. Cela ne nous semble pas incompatible avec la construction de différents hôtels. Il y a donc là un choix important à faire qui permettrait peut être d’éviter l’urbanisation de surfaces agricoles facilement exploitables. Faut-il rappeler que le cahier des charges de l’appellation Beaufort est difficilement respecté par les éleveurs de Haute Tarentaise. De plus on note sur plusieurs documents que l’ancien centre de vacances Renouveau devra être réhabilité. La surface du site est proche de 6ha sauf erreur de notre part. Avant de faire des choix d’urbanisation en site vierge, il serait important de trancher l’avenir de ce lieu. S’il ne devait pas être racheté pour être rénové, il se prêterait à l’évidence à de l’urbanisation à proximité du centre ville. En tant que ville de plus de 5000 habitants la commune de Bourg se doit de favoriser l’implantation de logements sociaux. Elle se doit en tant que commune support de station de construire des logements destinés aux travailleurs saisonniers. Les intentions de la commune mériteraient d’être précisées dans ces deux domaines. Ne faudrait-il pas prévoir des logements adaptés aux personnes âgées en centre ville pour leur permettre de conserver le plus longtemps possible leur autonomie ?

Le départ du 7ème BCA a libéré 300 logements assez grands le plus souvent (parfois trop..) En comptant trois personnes par logement il y a de quoi abriter 900 personnes...Quel va être le sort réservé à ces locaux libérés ? Le document à l’enquête ne permet pas de se faire une idée.
Une partie du site de Vulmix libérée également par le départ du bataillon pourrait être ouverte à l’urbanisation.
Aussi, compte tenu de toutes ces incertitudes, notre association est opposée à la modification du périmètre des zones agricoles protégées de Vulmix et des Journaux à Hauteville. Elle est opposée également à la réalisation de parkings dans les zones agricoles ce qui pourrait être la cause d’un émiettement progressif de ce foncier. Enfin avant d’urbaniser davantage le secteur du Reverset, il serait bon de remplir les différentes dents creuses au sein de l’urbanisation existante. Ne pourrait-on pas envisager des bâtiments de cinq étages au centre ville comme c’est déjà le cas pour certains. Cela conduirait à augmenter sensiblement la densification.

En ce qui concerne les sites des Granges et de Montrigon qui pourraient se développer à proximité du funiculaire, notre structure émet un avis favorable de principe, mais à la condition de réduire notablement les surfaces envisagées et d’augmenter la densification indiquée dans le dossier.
L’ouverture à l’urbanisation d’un secteur supplémentaire à Arc 1600 peut se justifier par la proximité avec le funiculaire et la possibilité d’un remplissage plus facile en période estivale. Mais elle devrait s’accompagner de l’obligation de remettre sur le marché une quantité double de lits froids. Le chiffre moyen de remplissage sur 18 semaines centrales est de 46%... On note avec intérêt les intentions de la Compagnie des Alpes dans ce domaine. Mais il faudra du temps pour acquérir la totalité des lits d’un bâtiment afin de le restructurer. Il est probable qu’il faudra également passer par des mesures fiscales locales ou nationales accompagnées d’un statut particulier pour les logements en zone touristique. On lit avec attention dans le dossier les échanges entre les services de l’Etat et la commune au sujet de la ressource en eau aux Arcs et sur le site voisin de Peisey-Vallandry. Il apparait nécessaire d’approfondir cette question avant toute décision.
En fin de dossier on trouve différents éléments du plan de prévention des risques naturels. En ce qui concerne les ruisseaux du versant des Arcs, l’inventaire proposé semble incomplet car des travaux ont été effectués dans la partie inférieure du lit du Saint Pantaléon. Mais il semble que des travaux complémentaires devaient être effectués en amont pour éviter que des laves torrentielles ne viennent porter atteinte aux biens et aux personnes dans les villages d’Hauteville et de Landry. Le ruisseau des Villard est mentionné sans que l’on envisage quoi que ce soit apparemment à son sujet. Enfin le plus instable de ces cours d’eaux (le ruisseau de Pressaz) est passé sous silence. Une étude complète sur l’ensemble du versant avait été effectuée il y a plus de dix ans. Elle conduisait à envisager des travaux d’un montant de l’ordre de 10 millions d’euros... Depuis seuls quelques barrages ont été construits sur le Saint Pantaléon ainsi qu’un lit majeur pour protéger Petit Gondon. Il serait souhaitable de reprendre la réflexion globale et d’organiser les travaux nécessaires dans le temps. Rappelons qu’en huit ans les torrents du Saint Pantaléon, des Villard, de Pressaz ont débordé trois fois...

Enfin notre association apprécie que soit soulignée la valeur patrimoniale des différents villages de la commune. Il serait donc souhaitable d’être vigilant sur le maintien de leur caractère. Cela nécessite de veiller aux permis de construire et à la conformité des travaux réalisés. Un passage sur la route reliant Hauteville à Landry par exemple permettra de détecter rapidement des bâtiments qui ont obtenus récemment un permis d’agrandissement alors que la partie existante n’a jamais été finie : pas de crépi et aucun bardage...Il faut donc veiller à une architecture exigeante pour les bâtiments agricoles ou artisanaux : plutôt des murs crépis avec un bardage en bois que de la tôle si éloignée du patrimoine local.

Vivre en Tarentaise est satisfaite que soit reconnue la valeur paysagère et patrimoniale du verger de Vulmix. Elle souhaite parallèlement le respect strict des différents corridors biologiques et des zones humides répertoriés sur la commune. Il semble que cela ne soit pas le cas dans le projet présenté. Enfin pour compléter certaines bonnes affirmations de la collectivité dans le domaine de la valorisation du patrimoine, ne pourrait-on pas envisager de classer au titre des sites et des paysages le secteur des Cinq lacs et la vallée des Chapieux ? Ne serait-il pas utile de développer la réglementation communale en matière de circulation motorisée afin d’éviter les conflits d’usage et de préserver des zones de quiétude : versant des Arcs et Dôme de Vaugellaz par exemple ? Ne faudrait-il pas enfin créer une AFP sur le versant d’Hauteville afin de mieux lutter contre la friche qui transforme ce versant en forêt.

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