Plan Cruet (Aime) : une zone artisanale exemplaire ?

zac
L’association Vivre en Tarentaise a pris le temps de consulter le dossier proposé à l’enquête. Elle tient en préambule à rappeler qu’elle est favorable à l’installation de nouvelles entreprises dans la vallée. Un inventaire des projets des différentes communes de Tarentaise a été effectué par l’APTV. Dans le canton d’Aime le site de Plan Cruet est sans doute le moins pénalisant d’un point de vue paysager et agricole. Celui de Landry par contre nous paraît toujours très contestable sous ces aspects. La recherche de sites alternatifs reste à mener....
En ce qui concerne le projet soumis à l’enquête, on note que la vente de lots semble encore le mode de commercialisation retenu. Il a le mérite de la simplicité pour la collectivité, mais présente de gros risques dans le domaine architectural. Notre structure aurait préféré que les locaux soient réalisés par même un groupe et vendus à la découpe aux entreprises.
On relève que les contraintes architecturales sont assez mineures. Certes, il sera obligatoire de consulter un architecte conseil avant construction, mais aucun matériau n’est obligatoire aussi bien en couverture que pour les murs porteurs....Ne conviendrait-il pas d’interdire les « murs » en tôles dont les qualités esthétiques et thermiques ne nous paraissent pas recommandables. Pour les toitures, l’homogénéité architecturale devrait imposer à tous de préférence des tuiles grises ou à la rigueur des tôles laquées grises. Mais la liberté accordée dans ce domaine va conduire à un mélange de couvertures de différents types préjudiciable à l’ensemble, comme dans nos villages d’ailleurs.
La densification des constructions pour ce projet est indispensable si l’on veut réellement préserver les terrains agricoles et se prémunir contre l’artificialisation de nos paysages. Pourquoi ne pas imposer systématiquement des bâtiments à deux étages ?
Le choix de proscrire les teintes claires ou beiges nous parait discutable. Des locaux en structure bois avec un crépis clair pourraient rappeler les logements d’aujourd’hui. Est-ce qu’il a été envisagé d’imposer des bardages en bois en pignon ?
Notre lecture peut être trop rapide n’a rien détecté au sujet du stockage des matériaux. Pour des raisons paysagères évidentes, il nous semble nécessaire d’interdire le stockage de matériaux à l’extérieur des bâtiments. Trop de zones artisanales ressemblent rapidement à des zones de dépôts divers. Ce n’est pas leur vocation ! De même, il faut proscrire le montage permanent de grues servant à déplacer des matériaux ou des objets lourds. Il existe aujourd’hui des engins de manutention adaptés à cette problématique. La visite de magasins de matériaux modernes montre que le stockage en hauteur et à l’abri est possible, d’où l’intérêt de bâtiments hauts. Il faudrait veiller également à la couleur des engins de terrassement ou de manutention. Les couleurs vives ne passent pas inaperçues dans le paysage....
On note dans le dossier qu’il est envisagé dans le futur, une extension dans la partie supérieure du site. Dans ce cas, la zone artificialisée par la carrière devra être privilégiée. On informe également d’un projet d’urbanisation à long terme de la commune de Montgirod à proximité immédiate du site. On connait bien les conflits de voisinage générés par ces cohabitations...Un choix intercommunal doit être effectué : si on implante des activités potentiellement bruyantes dans cette zone, il faut renoncer à créer un lotissement à proximité.
L’exposition favorable du site permettrait d’envisager des toitures recouvertes de panneaux photovoltaïques. Une occasion se présente donc d’en installer des surfaces conséquentes en évitant de gaspiller d’autres matériaux de couverture : tuiles ou tôles laquées. Est-il possible de l’imposer ? Si on ne le rend pas obligatoire, on peut parier qu’il n’y en aura pas...A moins que la collectivité encourage d’une façon ou d’une autre leur installation. L’orientation des toitures à cette fin devrait être optimisée. Il est probable que nombre des locaux à construire seront chauffés. Il est encore temps de penser à une isolation renforcée et à l’utilisation du solaire thermique qui
va de pair avec une dalle chauffante pour communiquer de l’inertie thermique aux constructions. Là encore l’orientation favorable du site devrait être utilisée au mieux.
Enfin le corridor biologique qui voisine le secteur de Plan Cruet est très réduit dans sa largeur. À l’avenir, pour qu’il puisse continuer à jouer son rôle dans la connexion entre réservoirs biologiques, il ne faudra pas envisager de rogner encore sur cette largeur.
Pour finir, notre association a bien relevé également la nécessité de protéger le site et le village de Centron contre une crue du Nant Agot. Les mesures préconisées sur le site de la carrière semblent nécessaires, et ne devront pas être oubliées dans la gestion quotidienne de l’exploitation ou au fil du temps....
Au nom de l’association le président Alain Machet

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