Déforestation à La Rosière

Cette forêt va disparaitre
L’association Vivre en Tarentaise a consulté le dossier proposé au public afin de permettre le défrichement de 12 147 m2 de forêt et la construction du projet immobilier «Ecrin Blanc».
Elle constate qu’il s’agit encore d’un projet d’extension d’urbanisation en altitude alors qu’il existe de nombreux lits froids en station. Ce projet fait suite à celui du Club Med qui est en voie d’être terminé.


Le SCOT Tarentaise attribue à chaque station de ski un portefeuille de nouveaux lits à construire dans les 15 prochaines années. Il aurait été bon d’informer le public de la situation de la Station de la Rosière vis-à-vis du quota attribué. D’autre part la population de la vallée est de plus en plus indignée de voir le bétonnage qui se poursuit en altitude alors qu’il existe déjà de très nombreux logements vides et non loués. Récemment lors d’une réunion du Conseil Local de Développement de Tarentaise Vanoise consacrée à un Pacte pour la Transition en Tarentaise une majorité assez large a réclamé que les attributions de lits nouveaux en station soient revues à la baisse et que le SCOT soit révisé à cette fin.
Il ne semble pas qu’un bilan énergétique de cette nouvelle construction ait été réalisé. D’autant que cette forêt est par définition un puits de carbone... La Tarentaise a un bilan CO2 catastrophique lié en grande partie à l’acheminement des touristes, le plus souvent en avion ou par la route. A ce jour, alors que le réchauffement climatique parait évident pour tout le monde, aucun consensus n’a pu être dégagé entre les différentes collectivités afin d’élaborer un « Plan Climat Air Energie Territorial ». Compétition entre stations, foi dans le développement perpétuel, aveuglement ???
La question des transports collectifs est un sujet vital pour toutes les stations de ski de Tarentaise. Faute de trains rapides et fréquents toute augmentation de fréquentation se traduit par des émissions de CO2 supplémentaires et donc un enneigement de plus en plus aléatoire. L’étalement des départs et arrivées est nécessaire pour permettre l’utilisation de ces transports collectifs afin de limiter les émissions polluantes. Qu’est ce qui est envisagé à Montvalezan ?
La forêt que l’on envisage de raser est un lieu de reproduction pour le Tétras Lyre qui est un oiseau emblématique en Tarentaise. La survie de cette espèce est rendue problématique par le développement des surfaces artificialisées en altitude. Le maintien de la biodiversité est-il un sujet important dans notre vallée ?
La ressource en eau potable de la commune de Montvalezan est-elle suffisante pour permettre les extensions envisagées ? On sait bien que la commune s’alimente de plus en plus sur le canal EDF reliant Sainte Foy au lac de Roselend. Et si ce cordon ombilical venait à être coupé ?
La capacité de traitement de la station d’épuration de Bourg Saint Maurice est-elle assez grande pour gérer ce nouvel afflux d’eaux usées ?
La canalisation d’eaux usées qui relie Montvalezan à Bourg Saint Maurice en passant par Seez a par le passé déjà été obstruée. D’où un relargage dans l’Isère des effluents. Est-ce que des travaux ont été menés pour éviter le renouvèlement de ce problème ? Le ruissellement induit par le remodelage et l’imperméabilisation du sol ne risque- t-il pas d’induire des coulées de boue ? L’imperméabilisation de nouvelles surfaces a déjà posé de grosses difficultés sur les torrents de la Provenchère (affluent de l’Isère) et le Nant de la Devanchaz (affluent du torrent des Moulins). Ces 2 torrents ont déjà été gravement déstabilisés. On peut craindre l’accentuation de ces phénomènes pourtant déjà vécus...
Les deux projets «Club Med» et «Ecrin Blan » ne vont-ils pas porter atteinte à l’image familiale de ce site touristique ? Quel sera l’effet cumulé de ces deux réalisations ? Ne risque- t-on pas de voir une partie de la clientèle fuir.... La forêt reste un milieu attractif pour chacun. Est-ce un bon calcul de la remplacer par du béton ?
L’association Vivre en Tarentaise estime que la réalisation successive des deux projets évoqués précédemment n’est pas raisonnable. Elle souhaite donc l’abandon pur et simple du projet de défrichement qui aurait évidemment un impact négatif sur le paysage environnant.

 

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