Aménagement de l’épaule du Mont Valaizan

lac_du_retourNotre structure rappelle que le précédent dossier n’avait fait l’objet d’aucune discussion avec les associations. Il présentait un impact paysager très important notamment dans sa partie supérieure, n’était accompagné que par une étude d’impact très sommaire, et comportait diverses irrégularités administratives qui ont entrainé l’annulation de l’arrêté de Monsieur le Préfet de massif par le tribunal administratif de Grenoble. Des contacts ont été pris par l’association Vivre en Tarentaise avec la commune de Montvalezan et se sont étendus rapidement à la FRAPNA et la FFCAM. Le scénario d’un compromis a été recherché en envisageant une remontée mécanique moins néfaste pour l’environnement. Vivre en Tarentaise ne cache pas qu’elle espérait un décalage vers l’Ouest beaucoup plus important de la remontée mécanique supérieure.
La commune et la DSR n’ont pas voulu aller jusque là. Le projet présenté à la commission ne permet plus la bascule automatique sur le versant italien, il ne comporte plus des terrassements ravageurs dans la partie supérieure du Mont Valaizan. Un arrêté de protection de biotope devrait être rédigé pour protéger flore, faune et paysage dans la combe Est des Moulins et la partie supérieure du Mont Valaizan. Dans le dossier figure un projet de règlement : nous espérons y voir interdit strictement et définitivement les travaux, l’implantation de pylônes ou de câbles. Le nombre de gazex envisagé nous parait excessif et dans tous les cas il faudra veiller à la meilleure intégration paysagère possible.
La commune et la station ont accepté d’arrêter toute publicité en faveur de l’héliski sur la frontière italienne. Un espace dédié à la protection du tétras Lyre sur le domaine skiable devrait être mis en place.
Mais des travaux considérables vont être réalisés pour mettre en place les deux télésièges et ce secteur va donc subir une artificialisation très importante. Par exemple l’élargissement de la piste militaire, qui desservait la partie supérieure de la combe, va transformer un chemin en piste capable de laisser passer un « Ratrack »... La promenade pédestre assez facile jusqu’au sommet du Mont Valaizan va perdre beaucoup de son intérêt du fait du passage prolongé sous les remontées mécaniques. Les milieux humides proches de la gare intermédiaire verront leur fonctionnement gravement perturbés à suite du busage des cours d’eau. L’intérêt économique du projet peut aussi paraitre contestable quand on le considère à l’échelle Tarentaise où la clientèle est relativement stationnaire depuis plus de dix ans. Le développement éventuel de ce domaine skiable ne se fera t-il pas au détriment des autres stations de Tarentaise ? Quelle sera la réaction des autres sites touristiques : de nouvelles extensions en site vierge ? L’augmentation progressive (+ 2.5 % chaque année) du montant du forfait ne découragera t-il pas les familles de fréquenter ce domaine skiable ?
La remontée si elle est autorisée sera sans doute le projet d’extension en site vierge le plus important envisagé en Tarentaise depuis une dizaine d’années. Les deux précédents étant le télésiège de la Marquise à Sainte Foy Tarentaise et la remontée entre Celliers et le domaine skiable de Valmorel. Ces deux projets se sont accompagnés de mesures compensatoires très importantes : classement du vallon du Clou à Sainte Foy et projet de classement de tout ou partie du massif de la Lauzière. Les associations attendent toujours avec impatience la poursuite de la procédure concernant la Lauzière.
L’association Vivre en Tarentaise a entendu les responsables du domaine skiable de la Rosière affirmer à plusieurs reprises que la remontée mécanique projetée serait la fin de l’aménagement du domaine skiable.
L’association Vivre en Tarentaise attend donc que des bornes définitives soient placées pour prévenir toute extension à l’avenir des remontées mécaniques.
Elle avait suggéré que le site emblématique du Lac du Retour bénéficie lui aussi au titre des mesures compensatoires d’une protection forte.(Classement de site ou bien arrêté de protection de biotope appuyé sur la
richesse des milieux humides du secteur et sur son caractère paysager exceptionnel). La commune de Montvalezan n’a pas voulu souscrire à cette demande.
Elle s’est également interrogée sur les possibilités d’extensions à partir du Col du Saint Bernard. Cela a conduit notre structure à rencontrer la commune de Seez qui est partie prenante du domaine skiable et pourrait également bénéficier de retombées financières si la fréquentation de l’espace San Bernardo venait à croître.

Nous avons évoqué avec cette collectivité deux sujets qui intéressent beaucoup les associations :
1°) Le classement du site du Col du Saint Bernard au titre des sites et paysages. Il viendrait évidemment conforter toutes les actions de mise en valeur déjà réalisées : restauration de l’Hospice et déviation du Cromlech par exemple. La commune envisage de réaliser une petite liaison entre cet Hospice, qui serait ouvert à l’année, et les remontées mécaniques existantes de Bellecombe. Cela nécessite études et réflexions, mais il est peu probable que cela suscite l’opposition des associations. Un tel Classement viendrait prévenir évidemment une extension de remontées mécaniques en rive droite du Reclus.
2°) L’avenir de l’hélistation située à proximité immédiate de la frontière. L’association Vivre en Tarentaise souhaite vivement la fermeture de celle-ci. Elle permet de fait de contourner la loi française qui interdit les déposes de skieurs sur les sommets frontaliers avec descente sur la France. En pratique des personnes fortunées se font transporter en hélicoptère depuis les différentes stations de Tarentaise jusqu’au col du Petit Saint Bernard. Elles franchissent la frontière à pied où elles sont reprises par un hélicoptère italien... Notre structure est surprise que cette situation perdure depuis des années avec ce que l’on peut considérer comme de la complicité de la part des autorités françaises. Nous souhaitons donc que cette hélistation soit fermée.

En conclusion l’association Vivre en Tarentaise arrêtera définitivement sa position à la lecture de l’arrêté de Monsieur le Préfet de massif. Elle attend que le Comité de massif complète les mesures compensatoires déjà actées par la commune de Montvalezan. Une rédaction claire et sans ambigüité de l’arrêté de protection de biotope protégeant la combe Est des Moulins de tous travaux. Une reconnaissance et une protection de la qualité paysagère du secteur du Lac du retour ainsi que de la valeur de ses milieux aquatiques. Un bornage du domaine skiable du coté Ouest via un classement au titre des sites et paysages du Col du Saint Bernard. La DSR devrait pouvoir financer sans difficultés les études paysagères nécessaires afin d’alléger le budget de la DREAL qui doit gérer d’autres projets de classements urgents. (Quelques dizaines de milliers d’euros comparés aux 22 millions d’euros de travaux envisagés..) Enfin l’association Vivre en Tarentaise attend que les services de l’Etat ferment définitivement l’hélistation du Col du Saint Bernard.

Contact

Adresse postale :
Vivre en Tarentaise
Le Villard d'Amont
73210 Landry

Courriel :
vet73@orange.fr