UTN d’Aime 2000

aime2000La commune d’Aime envisage de construire 53 000 m² de résidence de tourisme ou d’équipements de loisirs.
Il s’agit de redynamiser le site d’Aime 2000. La construction envisagée sur les parkings existants ne pose pas de problèmes paysagers à l’échelle du site.
Mais le « paquebot des neiges » n’est pas forcément un modèle d’intégration paysagère depuis le fond de vallée. En rajoutant différentes constructions devant ou autour, on ne fera que renforcer cet ilot d’urbanisation suspendu en altitude ... Sarcelles à la montagne !
Il semble en fait qu’il s’agisse de compléter l’offre touristique de loisir en dehors du ski : création d’un centre aqualudique et d’un bar–bowling pour 4500 m². Un centre des congrès est envisagé à raison de 500m².
Pour financer ces équipements estimés à environ 13M€, la commune projette de vendre des droits à construire pour près de 2500 lits en tout.
On apprend au fil de la lecture que parallèlement la commune de Macôt prévoit la construction de différents bâtiments sur chacun des sites de La Plagne : 1550 lits en tout, dont seulement 400 relèvent de la procédure UTN. Est-ce que l’on sait ce qui est prévu sur les communes de Bellentre et Champagny dans le même temps ? Il semble que l’on s’approche d’une augmentation proche de 10%  de la capacité d’hébergement de La Plagne… La ressource en eau une fois de plus sera mise à contribution en laissant une marge de 300m3 par jour face à une limite de 5900 m3 disponibles. Que se passerait-il si l’une des sources venait à être polluée ?
Ce dossier pose les questions habituelles. Le marché du ski est à maturité et l’on continue de construire de nombreux lits en Tarentaise (au moins 15 000), mais également en Maurienne et dans d’autres massifs. On peut craindre que ces constructions récentes ne favorisent l’apparition de nouveaux lits froids et des transferts de fréquentation difficilement prévisibles au sein d’un massif. La question de l’impact sur le réchauffement climatique des déplacements longue distance générés par ce tourisme semble éludée. On note également qu’une partie importante de  la croissance actuelle du parc locatif se fait en dehors des procédures UTN en « saucissonnant » les projets de façon à descendre en dessous du plafond de 13 000m².
La station de la Plagne est éclatée en de nombreux sites. La réalisation d’équipements « indoor » peut être intéressante pour toutes les personnes qui font peu ou pas de ski. Elle peut l’être aussi pour la fréquentation estivale. Mais le site d’Aime 2000 est complètement excentré par rapport aux autres sites. Il faudra donc organiser des déplacements collectifs assez longs pour alimenter le centre aqualudique et le bowling à partir des autres secteurs  urbanisés de La Plagne. Ne seront-ils pas dissuasifs ? La distance entre Aime 2000 et le fond de vallée paraît trop grande pour attirer une clientèle ayant choisi de résider ailleurs qu’en altitude. Il est permis également de se demander s’il est pertinent d’essayer de développer la fréquentation de résidences en haute altitude dans la perspective d’un tourisme plus étalé sur l’année qui devrait tenir compte d’une grande mobilité des clients au sein de la vallée. De  même  la pertinence de créer un centre des congrès à 2000m d’altitude ne paraît pas évidente…D’autres centres existent déjà ou sont projetés comme à Tignes en bordure du lac. Peut-on prévoir le taux de remplissage de telles structures ? Ne faut-il pas s’attendre à devoir gérer des centres de congrès froids ? Ne seraient-ils pas plus utiles ailleurs, par exemple en fond de vallée, avec une vocation plus générale de salle de spectacle?
En conclusion l’association Vivre en Tarentaise ne trouve pas ce projet d’aménagement très pertinent. Une position plus centrale au sein des différents villages constituant la station aurait été préférable. Le parti retenu s’explique évidemment par une logique plus  communale qu’intercommunale, bien que le partage des aménagements entre Macôt et Aime semble avoir été décidé de façon concertée.. Le mode de financement  ne semble pas pouvoir non plus présenter un caractère durable pour nos stations de ski. S’il est difficile de reprocher à la commune d’Aime de faire comme ses voisines, ce constat doit malgré tout interpeller les services de l’Etat  sur des projets qui apparaissent comme incohérents en termes d’aménagement et d’utilisation dans le futur.

Contact

Adresse postale :
Vivre en Tarentaise
Le Villard d'Amont
73210 Landry

Courriel :
vet73@orange.fr