Le radon est responsable de plusieurs milliers de décès par cancer du poumon tous les ans en France. C’est la deuxième cause derrière le tabac pouvant provoquer cette maladie.
En France toutes les régions ne sont pas concernées. Il existe trois catégories selon le degré d’exposition et la Tarentaise est classée en risque trois pour la plupart de ses communes. Le risque 3 est le niveau le plus élevé hélas.
Mais certaines communes classées en risque 2 comportent des habitations contenant trop de radon....La géologie n’est pas uniforme à l’échelle de nos communes de montagne....
Durant l’hiver 2019/2020 l’association Vivre en Tarentaise en lien avec l’Agence régionale de santé a distribué 150 dosimètres à des personnes volontaires pour faire tester leur logement. Il en ressort que 27% de ces habitations contiennent trop de radon. Difficile de dire si l’échantillon est représentatif de la Tarentaise...Mais une quinzaine d’habitations présentent des taux vraiment élevés : jusqu’à 4100 Bq/m3.
La quantité de radon dans l’air est exprimée en Bequerel par m3 (Bq/m3). En France on considère que la valeur acceptable est de 300 Bq/m3. C’est le seuil à ne pas dépasser dans les locaux accueillant du public : les écoles par exemple. Il existe également une concentration maximale à ne pas dépasser dans l’eau potable. Cette mesure est également obligatoire pour toutes les communes.
Le radon pénètre dans les maisons par le sous-sol. Soit il arrive facilement via la terre battue dans la cave, soit il traverse la dalle plus ou moins poreuse coulée sur le sol. Il migre également dans les murs au contact de la terre ou de la roche. La présence des différentes conduites dans la partie inférieure de la maison favorise également la pénétration de ce gaz radioactif. Souvent l’étanchéité entre le dallage et les canalisations est insuffisante....
On trouve ce gaz aussi bien dans les maisons récentes que dans des locaux anciens. Les lieux voisins peuvent présenter des niveaux de risque très différents. Ce n’est pas parce qu’il n’y en a pas chez le voisin que vous n’êtes pas concernés et inversement.
Comment savoir si notre logement est sain dans ce domaine ? Il faut acheter un dosimètre que l’on trouve sur internet pour 26 euros. On le place dans une pièce de vie durant deux mois en période chauffe, donc en hiver. On l’envoie au laboratoire et on reçoit le résultat quelques semaines après. Le chauffage accroit la concentration du gaz radioactif car il provoque une légère dépression au sol qui aspire le radon. La présence d’un poêle à bois avec une arrivée d’air insuffisante est souvent un facteur aggravant. Du fait de l’arrivée d’air inappropriée la pièce est mise en dépression et aspire le radon... Cela arrive également avec une VMC simple flux si les arrivées d’air sont insuffisantes...
Que faire si le taux de radon chez soi est supérieur aux normes ? Il est vraiment conseillé de ne pas prendre cette question à la légère et de faire le maximum pour revenir en dessous des 300 Bq/m3. La ventilation est évidemment la base de la remédiation, mais il faut aussi s’intéresser aux voies de pénétration du gaz dans l’habitation : terre battue, parpaings poreux dans le sous-sol, maison semi enterrée...Il existe des mastics d’étanchéité, des membranes étanches au radon, des isolants thermiques imperméables également à ce gaz radioactif. Mais souvent l’installation d’une ventilation à double flux permettra d’améliorer sensiblement la qualité de l’air que vous respirez. Il faut impérativement choisir un modèle avec deux moteurs dont les vitesses de rotation sont indépendantes. On utilisera cette propriété pour insuffler davantage d’air que l’on en extrait. La surpression ainsi créée empêche le radon d’arriver dans votre lieu de vie. Cette VMC réchauffe l’air insufflé grâce à la chaleur récupérée dans l’air expulsé.
Alors l’hiver prochain n’hésitez pas testez votre logement !
Si jamais vous construisez une maison neuve n’oubliez pas de prévoir un vide sanitaire ventilé ou bien posez une membrane antiradon avant toute chose c’est-à-dire sous les fondations. C’est beaucoup plus cher de corriger que de prévenir !