Cependant, VET regrette que dans la formulation du texte, il ne soit pas possible de retrouver au moins une dizaine d’engagements clairs et nets que les collectivités s’engageraient à atteindre d’ici une dizaine d’années.
En effet, au fil des réécritures successives, et sans doute sous la pression des élus, cette charte qui réglementairement devrait s’imposer aux futurs SCOT de Tarentaise et de Maurienne ne semble pas comprendre d’obligations contraignantes pour les communes qui voudraient se prévaloir du label « commune du PNV ».
Les orientations pour louables qu’elles soient, pourraient figurer dans les chartes de Pays de Tarentaise et de Maurienne qui ne sont pas des « documents opposables » contrairement à la charte du PNV. Or notre association estime qu’une commune qui prétend se réclamer du label PNV devrait avoir un comportement encore plus exemplaire qu’une autre commune.
VET tient à rappeler quelques propositions concrètes qui mériteraient de figurer dans le document soumis à enquête :
Le tri sélectif en station concerne 5% des déchets ménagers. Est-ce que l’on se donne comme objectif de parvenir à 50% dans dix ans ?
En Tarentaise, il y a environ 340 000 lits touristiques. Combien de lits rénovés, réaménagés ou isolés sur la durée de la charte ? Est-ce que l’étalement de l’urbanisation en altitude se poursuivra ?
75 % de l’effet de serre en Tarentaise serait du aux déplacements individuels en automobile ou aux trajets en avion. Quels objectifs sur dix ans ? Un plan transport à l’échelle du Territoire Vanoise sera-t-il élaboré ?
Quels engagements en matière de protection des grands sites dans la périphérie de la Vanoise ?
Quelle réglementation pour la circulation motorisée sur les pistes d’alpage ? Quel avenir pour la promotion des loisirs motorisés ? Un niveau sonore maximum sera-t-il instauré dans l’aire d’adhésion pour les engins motorisés, afin de lutter contre le bruit ?
Quelle politique en matière architecturale ? Est-ce que des contraintes seront imposées dans ce domaine aux zones commerciales et artisanales. Est-ce que l’on ira vers une harmonisation des toitures, où est ce que la coexistence des tôles multicolores, tuiles, lauzes, bardeaux restera la règle ? Est-ce que la multiplication des antennes de toutes sortes continuera à dénaturer nos paysages ?
Quels engagements pour le maintien des zones planes et peu pentues à l’activité agricole ? Est-ce que la consommation d’eau dans chaque commune adhérente continuera d’augmenter ?
Enfin, le projet de Charte est complété par une carte des vocations qui recouvre la zone centrale et l’aire optimale d’adhésion. Dans sa version initiale différents secteurs étaient assez clairement délimités et on pouvait y retrouver en particulier des espaces à forte naturalité. On y comptait également les domaines skiables nettement circonscrits. Sous la pression des élus, cette structuration claire de l’aire d’adhésion a été remplacée par une série d’ellipses recouvrant les différents usages actuels et futurs en matière de gestion de l’espace. Cela signifie que le débat sur l’extension éventuelle de certains domaines skiables aux dépens des sites naturels n’est pas tranché et que la protection indispensable de ce qui reste de naturalité dans nos vallées n’est pas encore acquise. VET souhaite le retour à une carte des vocations claire et nette privilégiant la protection de ce qui reste de naturalité dans l’aire d’adhésion !
Pourtant au-delà des élus parfois crispés sur de vieilles rancunes ou des idées préconçues, il devrait être évident que l’avenir des vallées de Tarentaise et de Maurienne passe par un étalement des saisons touristiques axé sur le bien être que nos paysages, notre patrimoine, le silence et notre qualité de vie pourraient proposer....