Qui n’a pas rêvé en observant des engins sans moteur évoluer comme des oiseaux ? A l’instar des parapentistes ces avions profitent des courants ascendants souvent présents à proximité des sommets. Ils peuvent alors jouer à saute moutons et parcourir de très longues distances : plusieurs centaines de kilomètres.
En apparence ils peuvent être considérés comme n’ayant pas d’impact sur notre environnement si on néglige l’énergie nécessaire à leur traction lors du décollage... Mais en réalité ce n’est pas tout à fait exact quand on regarde les choses de près. En effet ces aéronefs à la recherche de courants ascendants sont amenés à fréquenter les sommets élevés des Alpes sur lesquels vivent des hardes de chamois ou de bouquetins. L’ombre portée des engins peut effrayer certains animaux et déclencher des mouvements de panique séparant les mères de leur petit ou provoquant des dérochements. Depuis plus de vingt ans les gypaètes sont de retour dans nos montagnes, mais ils sont très sensibles au dérangement lors de la période d’élevage du petit. A Peisey-Nancroix on se souvient de l’abandon de l’aire par le couple dérangé par des parapentistes il y a une dizaine d’année.
C’est pourquoi il y a une réglementation interdisant le survol des réserves naturelles et le parc national de la Vanoise à moins de 1000m du sol. Comme notre région compte de nombreux sommets dépassant les 3000m, cela impose aux planeurs de souvent dépasser les 4500m pour un survol entre Vanoise et Grand Paradis. Récemment des pilotes ont été identifiés et verbalisés pour n’avoir pas respecté cette altitude de survol. Nos voisins du Grand Paradis imposent une altitude de survol minimum de 4500m partout ce qui est encore plus sévère que de notre côté de la frontière. Cela entraine un afflux d’aéronefs en haute Tarentaise : parfois plus de cinquante au-dessus de la réserve de la Grande Sassière. Les conditions aérologiques ne permettent pas toujours de s’élever suffisamment haut pour respecter la réglementation et cela devrait imposer de renoncer à franchir la frontière... Mais ce n’est pas toujours le cas. Il faut savoir que de nombreux pilotes font le parcours plusieurs dizaines de fois pas an et ce jusqu’au Cervin..
Trois pilotes ont récemment été condamnés pour avoir survolé les sommets frontaliers en ne respectant pas l’altitude minimale de survol. Ils devraient s’acquitter d’une amende et de dommages et intérêts à FNE Savoie ainsi qu’à Vivre en Tarentaise.