Cependant, nous tenons à vous faire part de notre plus vive inquiétude au sujet du paragraphe concernant l’urbanisme touristique dans l’aire d’adhésion. Nous souhaitons comme d’autres acteurs institutionnels un retour à la formulation initiale qui prévoyait de contenir les stations de ski dans l’enveloppe existante. Nos structures voient mal comment une commune pourrait se prévaloir d’un côté du label PNV et d’un autre envisager des extensions de remontées mécaniques en site vierge. Elles voient mal comment une charte de parc national pourrait permettre la construction de nouveaux lits touristiques alors que le marché de « l’or blanc est mature ». Il va de soi que nos associations sont conscientes du poids économique de cette industrie, mais son impact en terme de pollution atmosphérique, d’effet de serre, de consommation d’eau potable et de banalisation de l’espace est loin d’être neutre. La priorité devrait donc être donnée au développement des transports collectifs et à la requalification des hébergements. L’ensemble de nos stations a un travail important à mener sur ce thème majeur avec d’autres acteurs sans doute.
De plus, il nous paraît indispensable de faire ressortir dans la charte des engagements clairs sur des objectifs concrets à atteindre pour les communes signataires.
Par exemple en matière de loisirs motorisés : Est-ce que les collectivités renonceront à promouvoir de type d’activité à travers l’organisation de salons, de démonstrations spectaculaires, de location d’engins bruyants etc..
Est-ce que les pistes d’alpage et forestières verront leur accès strictement réglementé ?
En matière de lutte contre bruit, quels seront les objectifs à atteindre ? Est ce que les skieurs fortunés continueront à employer l’hélicoptère pour rejoindre les stations de ski ? Est ce que le niveau sonore des engins motorisés sera contrôlé ? Est-ce que des engins non immatriculés continueront de circuler dans notre vallée ? Est-ce que les animations bruyantes (certaines s’entendent à plusieurs kilomètres) seront tolérées ?
Est-ce que l’idée de rendre l’architecture des hameaux, villages, bourgs plus harmonieuse sera retenue ? Quelle architecture pour les zones artisanales ou commerciales ? Quelle politique en matière de panneaux publicitaires ?
Est-ce que l’on peut compter sur une politique de reconquête du caractère architectural pour l’aire d’adhésion?
Dans le domaine paysager, est ce que l’on pourrait prévoir de ré engazonner les pistes pastorales et forestières trop visibles ?
Quelles mesures seront prises en faveur de l’isolation des logements, du développement des énergies renouvelables ? Les chauffe- eau solaires seront-ils obligatoires pour les constructions neuves ? Les écoles recevront-elles des panneaux photovoltaïques ? L’éclairage public intense des stations de ski sera-t-il réduit la nuit et des dispositifs d’économie mis en place ?
En matière de mobilité douce : qu’est ce qui est prévu ?
La gestion des déchets n’apparait pas clairement dans le texte proposé. Dans ce domaine des efforts importants sont à initier. Quels objectifs pour le tri sélectif sur les 15 ans de durée de vie de la charte ? Le compostage individuel ou collectif sera-t-il généralisé dans l’aire d’adhésion ?
En conclusion, nos associations souhaitent que l’on puisse percevoir facilement les engagements clairs et précis distinguant une commune signataire d’une autre non signataire. Quel sens aurait une charte dont le niveau d’exigence environnemental n’irait pas au-delà de celui d’un SCOT ? Aussi nous voulons croire, Monsieur le chargé de mission, que nos suggestions pourront être prises en compte et contribuer à un haut niveau d’exigence environnemental dans l’aire d’adhésion. Nous vous adressons, Monsieur le chargé de mission, nos sincères salutations.
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