Cependant il ne faut pas oublier que ce projet se déroule dans un site unique en Europe : la fameuse Cembraie sur gypse de la Plagne. Il n’y a sans doute pas d’autre site sur la planète présentant cette singularité. Différents scientifiques universitaires se sont intéressés à cet espace qui a déjà été pas mal artificialisé par la construction de la station. Récemment un projet de télécabine « Yéti » risquait d’impacter un grand nombre de plantes protégées et la CNPN a refusé de donner l’autorisation de destruction ou de déplacement nécessaire...
Le projet que l’on nous soumet aujourd’hui est probablement une conséquence de l’abandon du projet Yéti.
Cette fois l’impact sur le site parait plus limité, mais il y a malgré tout 5 pylônes qui vont se trouver à proximité immédiate d’entonnoirs de dissolution qui sont par nature très friables. Des stations de plantes protégées sont présentes et devront être évitées par les engins de chantier... Dans la partie inférieure, la forêt verra une surface de 1800m2 supprimée... L’avifaune très riche du secteur risque évidemment d’être perturbée et de ne pas se reproduire... Enfin il nous semble que l’étude d’impact aurait dû s’intéresser également à la recherche de champignons. Le site est réputé favorable au développement de champignons inféodés à ce type de sol et rares.
La saison actuelle ne se prête évidemment pas à une vérification de terrain ou à des recherches complémentaires...
Le domaine skiable de la Plagne s’est doté d’un observatoire environnemental qui accumule les données floristiques et faunistiques recueillies au cours des différentes campagnes d’aménagement. Tous ces renseignements sont précieux. Mais le rôle d’une association de protection est parfois de douter et de demander soit des informations complémentaires soit des mesures compensatoires...
Depuis plusieurs années la modernisation du réseau de remontées fait que les projets se succèdent et celui que nous examinons aujourd’hui est loin d’être le dernier. Les activités d’été se sont également adaptées et le VTT s’est développé parfois au détriment des cônes de dissolution.
L’association Vivre en Tarentaise veut bien croire que ces travaux envisagés se déroulement avec d’infinies précautions pour préserver les plantes, les oiseaux et le site géologique... Mais elle aimerait qu’un arrêté préfectoral de protection de biotope vienne enfin encadrer les aménagements permis dans ce merveilleux site !
Parallèlement une action de valorisation du secteur pourrait être menée en collaboration avec des naturalistes et des accompagnateurs afin de mieux faire connaitre les particularités exceptionnelles de la Cembraie de la Plagne. Les premières dépositions que l’on trouve sur le site dédié à cette enquête publique démontrent soit la méconnaissance totale de ces caractéristiques soit une indifférence coupable pour la préservation de la biodiversité et des curiosités géologiques. Quand on parle du recul de la biodiversité ce n’est pas toujours chez le voisin, cela existe également en Tarentaise.