L’hélicoptère fait salon à Courchevel

Hélicoptère
La station de Courchevel organise du 11 au 13 mars 2016 un salon de l’hélicoptère. C’est ski aux pieds que le public est convié à découvrir plus de 30 appareils disséminés sur une quinzaine d’aires de posé (DZ) réparties au cœur du domaine, entre 1850 et 2700m. Ces DZ seront balisées et clôturées et l’accès du public aux hélicoptères ne sera possible qu’en la présence d’un membre d’équipage.
C’est l’aspect « sauvetage » et « travaux de levage », rôle en quelque sorte acceptable de l’hélicoptère en montagne qui sera mis en avant : deux démonstrations de treuillage de la Gendarmerie ou de levage d’une trentaine de minutes auront lieu chaque jour sur le site des Verdons, mais aussi des baptêmes de l’air et une conférence avec projections de films (samedi soir 12 mars à 17h).
Mais l’hélicoptère en montagne ne sert pas qu’à cela!


L’altiport accueillera les différents stands des compagnies, les distributeurs et quelques autres machines. Leur principale activité ressort plus du tourisme de luxe au service de quelques privilégiés, au détriment de la préservation de la nature et du caractère montagnard: transferts aéroports (Genève, Lyon)- Stations; liaisons avec d’autres stations (dépose le matin au coeur d’une autre station, reprise en fond de vallée le soir); héliski en Suisse ou Italie, héligastronomie...Eh oui, ça existe, et cette dénomination est proposée par certaines sociétés présentes au salon (Dépose pour 2 heures à La Bouitte, *** au Michelin, à Saint Martin de Belleville, ou au refuge de La Traye aux Allues). Notons que la dépose implique la présence d’une hélistation à proximité ce qui ne semble pas être le cas au moins pour le dernier refuge cité..
Un bilan carbone a été effectué en Tarentaise dans le but d’étayer un plan climat énergie pour l’ensemble de ce territoire qui accueille de nombreux touristes. Il en ressort que les transports aériens sont de très loin la plus grosse source d’émission de gaz à effet de serre pour cette vallée qui n’apparait pas comme une région déshéritée...et donc qui devrait trouver les moyens de participer aux engagements pris par notre pays lors de la COP21
Ne faudrait-il pas encourager nos visiteurs à utiliser des transports en commun moins gourmands en énergie que l’avion ou l‘hélicoptère ? Pour ce dernier il faut compter pour un transport de 5 personnes sur un Lyon Courchevel de l’ordre de 100 litres de carburant pour un trajet facturé autour de 2000 euros.
Evidemment les émissions de CO2 s’accompagnent également de grosses émissions d’oxydes d’azote, de composés organiques volatils, de suies, d’oxyde de soufre...Ah l’air pur de nos montagnes..
N’oublions pas les nuisances sonores qui sont infligées à toutes les personnes situées sur le parcours. Souvent à la limite du tolérable quand on sait le nombre de rotations qui ont lieu les weekends de grande migration autour des grandes stations de ski de Tarentaise.
Par exemple il y a 180 à 200 mouvements à l’altiport de Courchevel ces week ends, en très grande majorité des hélicoptères( En moyenne 8000 mouvements par an). Et cet altiport est situé à 2500m de la zone cœur du PNV dans laquelle les survols sont interdits. Gare aux fausses manœuvres !
Enfin comment passer sous silence les déposes en héliski qui se déroulent sur la frontière italienne grâce à la complicité des sociétés spécialisées. Cette pratique est légale, mais moralement insoutenable car elle s’oppose à l’éthique partagée par la plupart des montagnards. Comment ne pas être choqué quand au bout de plusieurs heures de marche pour parvenir dans les environs du Ruitor ou du Miravidi on voit débarquer d’un hélicoptère des skieurs en compagnie de guides français Bruit, pollution, magie de la ballade forcément brisée... Comment restaurer l’image du tourisme montagnard dans ces conditions ? Le privilège de quelques uns aux dépens du plus grand nombre..
Pour finir sur une proposition constructive, on observe depuis quelques années une renaissance du ballon dirigeable beaucoup moins gourmand en énergie, moins bruyant et qui a le mérite de s’élever grâce à la poussée d’Archimède. Ces ballons représentent une alternative intéressante à l’hélicoptère pour le levage des charges. Pour le transport de personnes, il serait bien sûr raisonnable d’en revenir au bus ou au train dont les fréquences devraient être augmentées.. Il est clair bien sûr que l’hélicoptère devrait rester très utile pour les opérations de sauvetage ou les travaux en site difficile d’accès nécessitant une certaine précision.
Il y a déjà plusieurs années la station de Val d’Isère a eu la sagesse de renoncer au salon du 4x4 pour organiser un salon du véhicule électrique. Peut être que Courchevel pourrait s’inspirer de cette louable évolution ?

Ces graphiques montrent le poids de l’économie touristique dans le bilan de gaz à effet de serre d’un “habitant” de Tarentaise comparé à un français moyen…



Bilan GES d’un français : 10 teqCO2/an en 1990 et 2010

 

En Tarentaise

 

Poids du type de transport dans notre bilan

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