Microcentrale sur le torrent de Pissevieille

La qualité de l’eau du torrent d’après les indications fournies semble très bonne et très favorable au développement de la microflore aquatique. Malheureusement il n’existe pas d’invertébrés faisant l’objet de protection. Mais certains d’entre eux s’avèrent très rares. Ceux-ci ont pu être mis en évidence dans le Nant Bénin à Peisey Nancroix par une personne très qualifiée. (Rhyacophila glareosa McLachian 1867, Bonaparti Schmid 1947, Drusus Monticala McLachian 1876) .Nous regrettons compte tenu de la qualité de l’eau que l’on n’ait pas tenté de la détecter ici.
Il semble qu’il n’y ait pas eu de pêche électrique récente réalisée sur le cours d’eau. D’autre part les affirmations fournies par les pêcheurs semblent montrer que le ruisseau abrite également des truites farios. Ces poissons proviennent évidemment d’alevinages plus ou moins récents. Mais le milieu leur permet en l’état de survivre et de se développer. Les grilles de la prise d’eau EDF évitent à ces poissons de finir leur parcours dans l’usine de Malgovert et certains d’entre eux peuvent parvenir à l’Isère.
Les inventaires concernant la flore semblent avoir été menés sur deux jours seulement et à la même époque (Fin juin début juillet). Il est possible que des plantes protégées n’aient pas pu être inventoriées à cette période. Les amphibiens n’ont pas été observés et cela parait surprenant. La non observation de Petits Tétras apparait également surprenante car il existe une population dans la réserve naturelle de Villaroger qui n’est pas si éloignée que cela du site concerné...
Nous avons noté qu’un écologue devait effectuer un passage sur le site des travaux avant toute modification de l’état du milieu, mais il est bien évident que toutes les espèces ne pourront être détectées à ce moment-là. Il serait préférable d’effectuer de nouvelles recherches à une période différente de celle déjà prospectée et de réaliser quelques pêches électriques afin d’éclaircir la nature et le nombre des truites présentes dans le cours d’eau.
Enfin le site choisi pour l’usine est susceptible d’être balayé par des avalanches et l’aménageur devra assumer les risques qu’il prend ...
L’association Vivre en Tarentaise estime donc que ce projet devrait faire l’objet de prospections complémentaires avant toute autorisation. La présence des poissons et d’une eau de très bonne qualité favorable la microfaune aquatique devrait conduire à réévaluer le débit réservé qui comme trop souvent est limité à 10% du module annuel.
Ce seuil de 10% est un minimum et il peut être augmenté dans l’intérêt du maintien de la biodiversité.