Le mot du Président.
Chers amis vous trouverez plus loin les principaux textes rédigés par votre association en 2004. Nous remercions tous les adhérents qui ont assez massivement renouvelé leur cotisation pour cette année.
Comme les années précédentes, VeT s’est beaucoup dépensée pour tenter d’infléchir différents projets d’aménagement : déviation de Bourg, Liaison Les Arcs-Vallandry, piste d’alpage en direction des Cinq Lacs, chenal de crue de Gondon à Bourg Saint-Maurice, gestion des déchets….
VeT passe beaucoup de temps en réunions diverses. Le tableau ci-dessous rassemble en principe la totalité des structures dans lesquelles nous sommes représentés. Les commissions déchets correspondent sûrement à la moitié des rencontres.
Le bilan de toutes ces réunion est bien mitigé….Mais parfois nous pouvons en profiter pour poser une question restée sans réponse, ou bien encore recueillir des informations, ou nouer des contacts..
Quelques grosses inquiétudes. La déviation de Bourg longera l’Isère et le bassin de compensation sur plusieurs kilomètres sans que cela pose de problèmes environnementaux d’après la commission d’enquête…
Des milliers de lits en construction à la Rosière, aux Arcs, à Sainte-Foy. L’effet de serre, les bouchons, le manque d’eau, le prix du pétrole…..pas de problème !
Une demande d’extension du domaine skiable de Sainte Foy du côté de l’arête de la Marquise. Un nouveau télésiège et quelques milliers de lits supplémentaires.
Un projet de modification du statut des parcs nationaux, avec à la clef un renforcement du pouvoir des élus locaux….
Un plan départemental de gestion des déchets bien trop modeste dans le domaine du tri sélectif. Des élus souvent trop frileux dans la collecte des fermentescibles et du compostage individuel.
Une flambée de vente de quads. Un développement de la pratique de loisirs motorisés sur sentiers.
Quelques lueurs :
Le développement de l’association des croqueurs de pomme Savoie-Tarentaise avec le soutien de VeT.
Une gestion plus rigoureuse des mâchefers de l’usine d’incinération de Valezan.
La création d’une CLIC concernant l’usine de Pomblière (Chlore et sodium).
La prise en compte par le Préfet de Savoie des remarques des associations concernant le chenal de crue de Gondon à BSM.
Une meilleure gestion du site des Cinq Lacs est en vue.
Quelques expériences timides mais intéressantes dans le domaine agricole. (Voir IMALP)
La baisse des quantités d’ordures brutes collectées en Savoie, mais également en Tarentaise grâce au tri sélectif.. Il reste à démultiplier ce début d’amélioration par un effort de rigueur en matière de tri bien sûr. N’oublions pas d’apposer l’étiquette stop-pub sur notre boîte à lettre. Abandonnons les sacs de caisse des commerçants pour utiliser de gros cabas réutilisables, compostons nos déchets fermentescibles, apportons en déchetterie nos produits toxiques.
Il semble que l’on se dirige vers une interdiction des sacs plastique en Savoie, mais la décision reste à confirmer…
Il semble aussi que l’on se dirige vers une collecte des fermentescibles produits par les grosses collectivités : cantines des établissements scolaires, grosses sociétés, restaurateurs, hypermarchés. Cela démarrerait dans le bassin albertvillois pour s’étendre ensuite à la Moyenne Tarentaise.
Bonne lecture !
Eclairage des montagnes
Depuis l'invention de la fée électricité on s'était réjoui de l'éclairage des rues, permettant aux honnêtes citoyens de circuler sans crainte des loups et des brigands cachés dans l'obscurité. Les boutiquiers ont vite compris l'intérêt d'éclairer leurs échoppes afin d'attirer l'attention du chaland même en dehors des heures d'ouverture.
Le temps a passé, les boulevards sont devenus des rocades (pas tous), les boutiques sont devenues des hypermarchés et on a continué à les éclairer, de plus en plus. Les habitants des villes ont fini par oublier la lumière des étoiles, d'ailleurs même le jour ils ne regardent pas tellement le ciel. La nuit, les villes se voient de loin, signalées par un immense halo lumineux.
Et à la montagne?.. on voyait les lumières de villages ponctuant les versants, mais toujours la lune, les étoiles (enfin quand il fait beau ) et même la voie lactée; vous l'aviez sans doute remarqué il y a beaucoup plus d'étoiles à la montagne car l'air est moins épais et plus pur qu'en plaine.
Avec la construction des grandes stations de ski, les barres d'immeubles éclairées ressemblent de moins en moins à des villages, de plus en plus à des villes.
Puis, comme décidément la nuit fait trop peur, est venue la mode d'éclairer tout ce qui peut l'être: chapelles, rochers...et depuis quelques années, près des stations de ski, des pans entiers de montagne. Où s'arrêtera-t-on?
Quelqu'un s'est-il seulement posé la question de l'impact de cet éclairage sur la faune? Les quelques animaux qui profitaient encore des nuits laissées vacantes par la fermeture des pistes se voient placés sous les projecteurs à la merci des prédateurs pour ceux qui bougent, forcés à l'insomnie pour ceux qui auraient voulu dormir.
Et surtout quel exemple donné aux populations : les appels des scientifiques qui essayent de nous alerter sur l'augmentation de l'effet de serre, sur les dérèglements climatiques qui en découlent, sur l'urgence à maîtriser la consommation d'énergie, sont noyés par les discours sur la nécessité de la Croissance. Chacun doit faire toujours plus grand, plus spectaculaire que son voisin sous la peine terrifiante de perdre des parts de marché: tu éclaires une piste de ski ? j'en éclaire dix! Tu éclaires un rocher? j'éclaire toute la montagne !
Chaque année EDF bat un nouveau record de production: on s'en fiche, on construira de nouvelles centrales nucléaires.
Essayez après çà de promouvoir les lampes à basse consommation, d'apprendre aux enfants à éteindre les lumières. Il y a certainement des gaspillages d'énergie plus importants quoique moins spectaculaires, mais le côté ostentatoire (ostensible ? ) de l'éclairage des montagnes doit nous alerter.
Vivre en Tarentaise appelle les élus et les pouvoirs publics à décourager ce gaspillage éhonté, par exemple en exigeant des études d'impact, des permis de construire (Qu'ils pourront refuser).
A quand des stations de ski "éco-responsables", utilisant des énergies renouvelables, modulant les éclairages indispensables au cours de la nuit, et laissant aux vacanciers la possibilité de voir la voie lactée dans le ciel d'hiver?
A propos des déchets.
La Pub dans les boîtes à lettres….
Savez vous que cette masse de papier représente environ 40Kg par boîte à lettre et par an ?
C’est bien sûr le citoyen de base qui paie l’édition, la distribution et le traitement de ce « courrier » souvent non souhaité…
Le traitement des déchets pose de gros problèmes d’environnement.
L’enfouissement nécessite de sacrifier certains de nos paysages et d’hypothéquer la qualité de nos ressources en eau. (Pollution des sources ou nappes phréatiques)
L’incinération produit des fumées dont la toxicité est difficile à évaluer et à maîtriser. En outre ce procédé conduit à la formation de mâchefers contenant des métaux lourds dangereux pour notre santé. Les résidus de filtration sont hautement toxiques et doivent être enfouis dans des sites « adaptés », à perpétuité…
Chaque citoyen doit donc tout mettre en œuvre pour réduire la quantité de déchets qu’il « produit ».
Un geste simple consiste à apposer une étiquette autocollante sur sa boite à lettres pour refuser la publicité non adressée. La vignette est fournie par le ministère de l’environnement à toutes les communes qui en font la demande.
Attention ! DTQD : Déchets toxiques en quantités dispersées
DMS : Déchets ménagers spéciaux
Il s’agit d’objets, de matières ou de matériaux qu’il ne faut ni mettre à la poubelle, ni jeter à l’égout.
Les piles. Toutes les piles contribuent à la présence de métaux lourds dans les décharges, dans les ordures ménagères, dans les nappes phréatiques. On retrouve évidemment ces métaux dans les résidus d’incinération : mâchefers et REFIOM (résidus de filtration).
De quels métaux s’agit il ? Mercure, argent, cadmium, plomb, zinc…..Présents dans l’eau ou dans nos aliments ils peuvent nuire de façon très grave aux organismes vivants.
Les piles, les batteries, les accumulateurs, les piles rechargeables, ne devraient pas atterrir dans les poubelles ! Pourtant il suffit d’examiner les mâchefers de l’usine de Valezan pour vérifier que nous avons beaucoup de progrès à faire… Pensons aussi à tous les objets détériorés qui contiennent des piles ou des accumulateurs : montres, réveils, calculatrices, téléphones portables, appareils photos, lampes torches, baladeurs…..
Ayons le bon réflexe !
Les tubes fluorescents (« Néons » ) et les lampes à basse consommation.
Ces dispositifs permettent de grosses économies d’énergie électrique. Le développement de leur usage est donc souhaitable, d’autant plus que leur durée de vie est bien supérieure à celle des lampes à filament (8 fois plus !). Mais ils contiennent de la vapeur de mercure. Donc en fin de vie, il faut impérativement les porter en déchetterie pour permettre la récupération de cet élément très dangereux pour notre santé.
Les solvants ou détachants (acétone, trichlore, white spirit, benzène….)
Les décapants (ammoniac, acides….)
Les huiles de vidange, les huiles de friture
Les pots et restes de peinture, de lazure, de solvants souillés,…
Tous ces liquides ne doivent jamais être mis à l’égout ou déversés dans la nature.
Ils sont très difficiles à dégrader dans les stations d’épuration.
Ils polluent donc les cours d’eau ou les nappes phréatiques et rejoignent alors la chaîne alimentaire.
Les « produits de jardinage » sont à utiliser avec parcimonie.
Pratiquez le jardinage « bio » ! Renseignez vous sur les techniques propres ! Lisez les revues spécialisées…
Savez vous que les jardins amateurs sont souvent bien plus pollués que les terrains supportant des cultures intensives ! N’utilisez pas de désherbants, de pesticides, de fongicides ou alors en dernier recours !
Et surtout : Lisez les notices, et respectez les doses !
Tous les restes de produits doivent être portés en déchetterie !
Sacs de caisse :
Association Vivre en Tarentaise à Monsieur le Directeur du Magasin SUPER U, etc…
Monsieur le Directeur, Vous savez combien le traitement des ordures ménagères devient une préoccupation pour notre société. Aucune solution à l'aval n'est réellement satisfaisante et vous ne seriez sans doute pas le dernier à vous inquiéter de la construction d'un incinérateur ou d'un centre d'enfouissement près de votre magasin ou de votre résidence. Tous les responsables s'accordent désormais pour convenir que la réduction des déchets à la source doit être la piste à privilégier et chacun doit y prendre sa part.
Certains de vos concurrents, mais aussi des magasins à la même enseigne que la votre, ont déjà pris l'initiative de ne plus donner de sacs plastiques jetables en caisse et de proposer à leur clientèle des sacs réutilisables payants ou consignés. Cette pratique est courante dans de nombreux pays européens et serait très facilement acceptée par la nombreuse clientèle étrangère qui fréquente votre établissement.
Nous espérons que, autant par conviction personnelle que pour l'image de votre commerce, vous n'attendrez pas que cette disposition soit imposée par la loi pour la mettre en œuvre.
D'autres dispositions pas forcément coûteuses pourraient également être étudiées pour favoriser des produits ou des modes de vente peu générateurs de déchets ou économes en transport (produits locaux). Nous n'avons pas la prétention de vous apprendre à orienter les choix des clients par une disposition judicieuse des différents types de produits dans les rayons, mais nous sommes prêts à en discuter avec vous si votre degré de liberté par rapport à votre enseigne vous le permet.
Espérant que ces idées finiront par faire leur chemin, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Directeur, l'expression de nos meilleurs sentiments. Le président AM
IMALP.
Groupe de réflexion pour une agriculture durable dans les cantons de Moutiers et Bozel.
Cette structure existe depuis plusieurs années et travaille dans un cadre européen. Des sites ont été retenus en Italie, en Suisse et en Autriche. Des échanges ont déjà eu lieu entre les différentes régions retenues.
Il est intéressant de constater que l’on retrouve les mêmes problèmes dans les différents pays alpins : entretien de l’espace, diversification des productions, communication entre le monde agricole et le reste de la société.
A l’heure actuelle différentes actions concrètes sont engagées.
En ce qui concerne la promotion du métier d’éleveur en Tarentaise et la communication, un film est en cours de réalisation pour pouvoir présenter la réalité de l’agriculture dans la vallée à différents publics. Une plaquette à destination des élus sera réalisée. Ce document présentera la réalité du métier d’agriculteur en Tarentaise, mais aussi les attentes du monde agricole.
Un rallye culturel et touristique en moyenne Tarentaise sur le thème du métier d’éleveur en moyenne Tarentaise.
Contrats de service agriculteurs-collectivités. Il s’agit de permettre à différents exploitants de compléter leurs revenus en proposant leurs « services » aux communes ; déneigement, entretien de l’espace…Dix contrats sur la CCVA et deux sur St-Martin de Belleville ont été signés pour le moment.
Un projet de ferme environnementale est à l’étude en partenariat avec le PNV et le Conservatoire des Espaces Naturels.
La mise en place d’un cercle d’échange et d’entraide entre agriculteurs est lancé. Une personne devrait travailler à temps partiel pour animer et organiser cette structure nouvelle.
Diversification. Cela dépend des motivations des différents exploitants volontaires : goûters à la ferme, charcuterie, poulets, lapins, visites d’enfants accompagnés sur l’exploitation, prestations de service pour d’autres exploitants.
Rien de révolutionnaire donc, mais toute une série d’actions concrètes intéressantes qui peuvent contribuer à maintenir une agriculture active et variée dans notre vallée. A suivre…
Projet de remontée mécanique Celliers Valmorel.
A Machet (VET)et A Fourmaintraux(CAF) à Monsieur C Michel Maire de La Léchère. Le 14.12.2003.
Monsieur le Maire, Nous avons rencontré Monsieur Paul Guillard, Maire de Cellier, il y a quelques jours. Il nous a exposé un projet de désenclavement de son village par réalisation d’un télésiège entre Celliers et les pistes de Valmorel. Cette réalisation s’accompagnerait d’une rénovation du bâti existant, voire de la construction de nouveau bâtiments pour aboutir à « 200 lits touristiques ».
Nous lui avons fait part de notre compréhension vis-à-vis de son souci de maintenir un minimum de vie dans sa commune. Nous avons rappelé que la présence des randonneurs sur le site est très importante et qu’elle mériterait d’être mieux exploitée : création de gîtes pouvant accueillir des petits groupes pour de courts séjours. Nous avons aussi clairement exposé notre désir d’obtenir l’assurance que le massif de la Lauzière demeure vierge de remontées mécaniques. L’idée d’une mise en réserve volontaire du massif (ou du moins de la partie relevant de Cellier) a été avancée.
Depuis cette entrevue informelle, nous avons approfondi notre réflexion et pris contact avec les responsables d’associations à l’assise nationale. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que beaucoup de personnes se montrent sceptiques quant au motif avancé du désenclavement pour justifier la construction d’une remontée mécanique. Cette liaison ne sera-t-elle que le premier maillon d’un équipement plus vaste ? N’entraînera t-elle pas une urbanisation beaucoup plus importante que celle annoncée ? Comment en effet financer l’entretien d’une remontée mécanique vouée à ne transporter que quelques dizaines de personnes par jour?
Par ailleurs, nous nous sommes penchés sur les statuts d’une réserve naturelle volontaire. Force est de constater qu’il en existe de nombreuses sur le territoire national. La procédure de mise en œuvre est assez simple. Mais il faut remarquer aussi, qu’elles ne suffisent pas toujours à assurer une protection paysagère à long terme. Il semble qu’une telle réserve n’ait pas été renouvelée en Maurienne pour permettre l’extension de remontées mécaniques….
Le massif de la Lauzière est un massif sauvage qui possède un grand caractère du fait de sa morphologie. A ce titre, il est apprécié par les randonneurs provenant de toute la région Rhône-Alpes, qui viennent se ressourcer en découvrant ses vallées et ses sommets. Tout aménagement en frontière de cet espace spectaculaire, sera donc observé avec beaucoup d’inquiétude par un public, vaste, et attaché viscéralement au massif.
Monsieur Guillard nous a affirmé qu’aucun élu local ne souhaitait poursuivre l’aménagement en remontées mécaniques au-delà de ce qui nous a été présenté. Il nous a confirmé aussi que ces mêmes élus sont conscients de la valeur, de la qualité du Massif, et de la nécessité de le préserver en l’état. Si cette affirmation est bien partagée et sincère, il devrait être possible d’aboutir à un consensus sur cette opération. La mise en réserve volontaire, apparaîtra sans doute trop facilement révisable à nombre d’observateurs. A la lecture des différents modes de préservation possibles pour les espaces naturels, nous pensons que la procédure de classement du site de la Lauzière pourrait donner satisfaction à toutes les parties. Un site classé permet la chasse et l’activité agricole, mais il s’oppose aux aménagements lourds susceptibles de dégrader les paysages. Il ne s’accompagne pas de la création d’un comité de gestion.
Nous ne pouvons pas laisser passer cette occasion, de rappeler notre souhait de voir se développer un tourisme patrimonial respectueux de l’environnement. Dans cette optique, nous suivons avec attention la construction progressive du SIVOM de la Lauzière. Cette structure semble s’orienter vers une mise en valeur du massif basée au moins en partie sur la randonnée. Cette expérience nous paraît intéressante.
De plus, le milieu associatif réclame depuis longtemps la mise en place de solidarités entre toutes les parties du territoire, afin que les communes riches de leurs « espaces vierges » puissent les entretenir et les valoriser. Des réflexions engagées par l’Etat (DTA) ou bien par le Conseil Général (animées par MDP) seront espérons-le, suivies un jour de mesures concrètes.
Enfin, n’oublions pas que l’avenir de « l’Or Blanc » apparaît bien fragile à moyen terme du fait de l’effet de serre. Ce risque qui plane sur la vallée de Tarentaise sera peut être minoré dans un premier temps grâce aux canons à neige, mais échapperons nous à une réorientation de notre politique touristique?
Monsieur le Maire, les responsables associatifs que nous sommes, ont essayé dans cette affaire de faire preuve d’ouverture. Mais il revient maintenant aux élus de faire la démonstration de leur souci affiché de concilier protection des sites et activité économique.
En restant à votre disposition pour tout échange sur ce dossier, nous vous adressons, Monsieur le Maire, nos sincères salutations. Alain Machet et André Fourmaintraux
Ligne très haute tension Grand Cœur Pomblière. le 16 .09.2004
Monsieur le Commissaire enquêteur, l’association « Vivre en Tarentaise » souhaite que l’impact paysager lié au renforcement de cette ligne THT soit le plus limité possible. Elle note qu’au Villard, il y aurait une amélioration dans ce domaine. Mais il semble que cela ne sera pas le cas au Pradier. Est-il nécessaire de souligner l’impact désastreux des multiples pylônes et lignes qui découpent ce versant.
Dans le hameau du Pradier, une maison est en construction à l’aplomb immédiat de la future ligne. L’exemple bien connu du GAEC de Granier dont les vaches souffrent d’inflammation des pis durant leur séjour en hiver sous la ligne THT devrait conduire à ne pas reproduire les erreurs du passé….
Les études sur l’influence des champs électromagnétiques sur la santé humaine sont plutôt rassurantes à ce jour. Des scientifiques français ou étrangers continuent cependant de contester leurs conclusions. Certains individus ne sont-ils pas beaucoup plus sensibles que d’autres à ces champs ? Il nous paraît donc nécessaire d’être très prudent et d’appliquer par avance le « principe de précaution » qui devrait faire partie intégrante de la Constitution de notre République très bientôt.
Aussi, l’association « Vivre en Tarentaise » souhaite-elle, qu’afin de limiter les effets sur les paysages et sur la santé des habitants concernés, on envisage :
1°) De respecter une distance minimum de 250m entre la ligne et les habitations ou les étables.
2°) D’enterrer la ligne sur un ou plusieurs tronçons. Cela semble techniquement possible pour de courtes distances.
En espérant que nos remarques pourront être prises en compte, nous vous adressons, Monsieur le commissaire enquêteur, nos sincères salutations. Au nom de l’association, le président Alain Machet
Des travaux contestables à proximité des cinq lacs Bourg Saint Maurice le 6.10.2004.
Monsieur le Maire, Différentes personnes nous ont contactés au sujet des travaux entrepris par votre commune au dessus du Fort 2000. Nous nous sommes donc rendus sur place. Il apparaît qu’il s’agit à la fois de capter une source et de prolonger une piste agricole. Bien que le chantier ne soit pas encore terminé, nous tenons à souligner les points suivants :
Sur la partie haute de la « cicatrice » infligée au paysage, la remise en état semble à peu près correcte. Nous regrettons cependant qu’on n’ait pas employé une petite pelle mécanique, ce qui aurait permis de minimiser la largeur de la tranchée et donc l’impact paysager. Nous espérons qu’un réensemencement est prévu et qu’un suivi sur plusieurs années sera effectué pour favoriser un retour à l’aspect naturel le plus rapide possible.
En ce qui concerne le prolongement de la piste d’alpage, nous souhaitons que la commune de Bourg Saint-Maurice veuille bien réglementer rapidement son usage en la réservant strictement aux agriculteurs du secteur. La pose de barrières nous paraît indispensable au-delà du Fort 2000. En effet, la présence de motos, de quads, ou encore de 4X4 y est fréquente alors qu’il s’agit là d’un des fleurons paysagers de votre commune. Le jour de notre visite, un 4X4 était stationné dans la partie supérieure du tracé. Des traces de motos étaient bien visibles sur la partie « remise en état » par la pelle mécanique.
Notre association a l’habitude de se concerter depuis de nombreuses années avec le monde agricole. Elle est sensible à ses conditions de travail. La commune de Bourg-Saint Maurice est membre de l’Espace Mont-Blanc ». A ce titre, elle est soumise au moins moralement à certaines règles de concertation avec le monde associatif. Nous regrettons donc de n’avoir pas été consultés pour avis avant le début des travaux.
En conclusion, nous ne pouvons qu’insister sur la nécessité impérieuse de préserver ce site exceptionnel des Cinq Lacs de toute dégradation, notamment en prohibant la présence des engins motorisés dans sa périphérie immédiate. Nous considérons que la situation actuelle où la présence des véhicules est tolérée jusqu’au fort est une limite qu’il convient de ne pas dépasser. Notre demande pourrait également être justifiée par la mise en place prochaine d’un sentier de découverte des Cinq lacs à l’initiative de différents partenaires. Aussi, nous voulons croire qu’un arrêté municipal viendra bientôt réglementer la circulation en amont du Fort 2000. La publication de cet arrêté dans le journal communal concrétiserait l’adhésion de votre commune aux objectifs affichés de l’Espace Mont-Blanc. En espérant pouvoir compter sur votre compréhension, nous vous adressons Monsieur le Maire, nos sincères salutations. Au nom de l’association, le président Alain Machet
Suite à l’envoi de ce courrier la commune de BSM nous a invité à participer à une réunion sur la valorisation et la protection du site. Il semble que l’on s’oriente dans la bonne direction….
Réaménagement du lit inférieur du torrent du Saint Pantaléon. Villages de Gondon 73700 Bourg Saint Maurice. Le 20 juin 2004
Les travaux envisagés font suite aux nombreuses crues torrentielles qui se sont produites au cours des dix dernières années. Il faut noter que ce problème est général sur le versant des Arcs. Plusieurs torrents parallèles connaissent le même problème et font planer un risque sur les biens et sur les personnes. Les études hydrauliques menées ont montré que l’urbanisation et le remodelage du relief de la station de ski des Arcs ont provoqué une intensification des débits de pointe sur les différents ruisseaux du versant. Cela est d’ailleurs signalé page 6 du document soumis à l’enquête.
Compte tenu de l’intensité des crues observées lors du dernier épisode d’octobre 2000, il semble généralement admis que des travaux, de correction et de captage très importants sont nécessaires sur plusieurs cours d’eau prenant leur source sur le massif des Arcs. Il est bien évident que la définition et le financement de ces travaux nécessitent du temps.
Cependant, il faut constater qu’il aura fallu attendre trois années pour que le hameau des Villards à Landry bénéficie d’une digue rehaussée et renforcée, et quatre années pour que l’on envisage des aménagements sur le cône de déjection du Saint Pantaléon. On remarque bien en caractères gras page 7 du dossier que le projet soumis à enquête n’est qu’une première étape de travaux de plus grande envergure. Cette affirmation est à la fois intéressante et insuffisante. En effet, s’il a fallu attendre quatre ans pour voir démarrer des travaux dont l’ampleur et le coût restent modestes face aux moyens mis en oeuvre pour aménager le domaine skiable, il est permis de se demander combien de temps la population devra encore patienter pour voir le problème traité dans sa globalité. Aussi, l’association Vivre en Tarentaise souhaite t-elle qu’une programmation détaillée des différents travaux envisagés sur l’ensemble du versant soit établie et publiée.
Les premières lignes de la page 7 paraissent inquiétantes. La réalisation du « traitement global » ne pourra être réalisée sur le court terme. Il est donc permis de penser que le dossier aujourd’hui soumis à enquête est destiné pour un part à faire patienter les habitants des villages concernés, même si l’association Vivre en Tarentaise reconnaît volontiers que les travaux envisagés devraient améliorer la sécurité des personnes.
En ce qui concerne le projet lui-même, nous nous permettons de poser quelques questions et de faire quelques suggestions.
1°) Le « tunnel » de 1m de diamètre qui devrait permettre de maintenir la circulation du ruisseau dans son lit actuel, en dehors des périodes de crues, ne risque t-il pas de s’obstruer complètement lors du prochain épisode orageux ? Comment procéder pour le déboucher ? Ne faudrait-il pas mettre des grilles en place aux deux extrémités pour éviter le transit de gros rochers, mais aussi la circulation d’animaux, de personnes et d’enfants.
2°) La création du nouveau lit va s’effectuer pour une bonne part dans des prés et des vergers. Nous avons bien noté qu’il est question de réaliser des talus de faible pente qui pourront être fauchés ou pâturés. Nous nous permettons d’insister sur le ramassage des pierres indispensable pour que la fauche soit effectivement possible.
3°) Le chemin sympathique qui relie les deux villages sera rétabli avec un pavage à l’ancienne. Nous ne pouvons que féliciter les auteurs du projet à ce sujet. Il serait possible de compléter cette bonne intention paysagère en replantant les deux côtés du chenal avec des pommiers, des poiriers ou des noyers. Ces arbres, suffisamment espacés permettraient de rappeler un peu l’ambiance initiale du secteur et de maintenir l’exploitation agricole. Leur présence atténuerait bien sûr l’artificialisation inévitable du site suite aux divers terrassements. L’achat d’une centaine d’arbres ne devrait pas trop « grever » le budget de l’opération.
4°) La suppression dans le village de Petit Gondon des digues existantes paraît être une bonne chose. Il faudra bien sûr l’accompagner par une remise en état des berges du torrent. Là aussi, il serait peut être possible de replanter quelques arbres pour atténuer l’impact des terrassements.
5°) L’association « Vivre en Tarentaise » laissera aux spécialistes le soin de porter une appréciation technique sur l’espace prévu d’une part sous le franchissement de la route départementale et d’autre part sous la voie ferrée. Cependant les sections nous paraissent un peu faibles, compte tenu de la hauteur des vagues de boue observées dans le ruisseau voisin des Villards (6m !). Que se passerait-il si l’un des deux passages venait à être obstrué ? Il est vrai que le chenal semble conçu pour servir partiellement de plage de dépôt, mais il nous semble que la question mérite d’être posée.
6°) Le franchissement de la piste cyclable est prévu par un busage de 0.8m sur 2.50m de large. Là aussi, on peut s’interroger sur la capacité de cette section à évacuer une grosse lave torrentielle. Un passage, plus étroit il est vrai, sur le ruisseau des Villards a du être récemment largement agrandi pour éviter l’envahissement de la piste cyclable par les coulées de boue.
7°) Le rétablissement d’un débit normal dans le Saint Pantaléon paraît tout à fait souhaitable afin de permettre la reprise d’une vie aquatique normale dans la partie inférieure du lit. La même mesure avait été annoncée pour le ruisseau des Villards l’année passée et il ne semble pas à ce jour que cette mesure ait été mise en œuvre.
En conclusion l’association « Vivre en Tarentaise » espère :
que ses diverses remarques pourront être prise en compte
qu’une programmation rapide et détaillée des mesures envisagées à l’échelle du versant sera établie.
que le milieu associatif (dont VeT bien sûr) sera consulté et informé au fur et à mesure de la définition des projets de stabilisation ou de captage.
Au nom de l’association : le président Alain Machet
Délestage de Bourg Saint Maurice.
Extraits de notre déposition lors de l’enquête publique. (Texte complet sur notre site internet…)
Déposition de l’association Vivre en Tarentaise.
Le délestage a pour but de supprimer les bouchons, d’améliorer la fluidité du trafic local et de transit, d’aboutir à un progrès de la qualité de vie des habitants, par une baisse des nuisances, de sécuriser et de faciliter les déplacements des habitants, de participer au développent local, d’améliorer le paysage des communes, en soignant l’aspect des espaces de loisir et de sports de long de l’Isère.
Le délestage sera-t-il durable ?
L’urbanisation touristique intense des vingt dernières années s’est accompagnée d’un flux et d’un reflux d’automobiles chaque week-end. Jusqu’à présent, la plupart des responsables communaux se sont refusés à envisager la fin de la croissance touristique. Les directeurs de station et les tours opérateurs, rechignent à étaler les départs et arrivées en station. Le dimanche le trafic est inférieur de 10% à ce qu’il est en semaine, alors que le samedi il dépasse de 30% cette valeur. Depuis longtemps déjà, la Tarentaise s’évertue à élargir ses routes dans l’espoir de voir disparaître les bouchons saisonniers. Beaucoup d’argent a été dépensé dans ce but. Il le fallait sans doute, mais à chaque projet le caractère de la vallée se dégrade : voir la déviation de Centron. La commune de Montvalezan envisage de construire encore 4000 lits alors que 3000lits sont en cours de réalisation aux Arcs et que par ailleurs, ce site dispose toujours d’un portefeuille de quelques milliers de lits. Sainte Foy souhaite poursuivre sa croissance….Vallandry, Peisey, les Coches, Montchavin vont tenter de suivre le même chemin.
Il y a un bouchon à travers Bourg et Séez du fait des différents carrefours, et de la circulation locale, etc.. Mais, il arrive souvent que ce bouchon s’étende continûment d’Albertville à Seez. Les travaux en cours à Centron n’y changeront sans doute pas grand-chose car la voie Moûtiers-Albertville est désormais saturée.
Il paraît donc souhaitable que nos élus, et nos responsables administratifs, fassent preuve de raison et abandonnent toute velléité d’agrandissement pendant qu’il en est encore temps. Il semble indispensable également de repenser courageusement l’acheminement des touristes en Tarentaise : étalement des séjours, transports en bus vers les grandes villes. N’est-il pas encore possible de doubler la voie ferrée au moins sur certains tronçons ? La Tarentaise ne sera-t-elle pas la première victime de l’effet de serre ? La gestion commune par commune de l’espace Tarentaise n’est-elle pas dépassée ? La course à la station la « plus grosse »n’est-elle pas suicidaire pour l’ensemble de la vallée. Faut-il « consommer »tous ses « droits à construire », sous prétexte que le concurrent en a fait autant ? Les projections de circulation sur la RN 90 pour 2030 devraient inquiéter nos gestionnaires et les conduire à repenser leurs projets de développement. Ces quelques remarques préalables seront sans doute considérées comme hors sujet par rapport au projet envisagé. Mais, elles s’imposent à l’évidence à tout lecteur attentif des 200 pages du document évoqué plus haut.
Différents points du projet ne peuvent pas être acceptés en l’état :
La population de la Régence se voit imposer un bouleversement de son environnement paysager et sonore.
Le secteur du pont des Raves est affublé d’un rond-point monstrueux qui aura pour conséquence de faire fuir cyclistes, piétons et pêcheurs.
Le bassin de compensation perdra tout intérêt pour les mêmes personnes.
Le long de l’Isère, la collecte par des fossés enherbés et déversant régulièrement dans le cours d’eau ne nous paraît pas acceptable par le milieu aquatique.
D’autre part, les différents tableaux relatifs à l’évolution de la circulation laissent penser que l’amélioration au centre ville, ne sera que relative. Le bouchon en aval de Bourg n’ayant que peu de chance de se résorber, il se prolongera probablement sur le futur délestage, entraînant un retour des véhicules à travers les deux communes « délestées ». Enfin, si amélioration il y a, elle sera de brève durée compte tenu des intentions immobilières des responsables de stations…
Aussi, il nous paraît sage de prendre son temps avant de prendre des décisions dont les conséquences seront irréparables pour notre patrimoine et la qualité de vie locale.
En conclusion :
Le projet proposé ne répond pas clairement aux objectifs fixés en introduction. Il ne supprimera sans doute pas les bouchons. Il rendra probablement plus difficile la circulation locale. La descente sur Moûtiers sera sans doute aussi lente qu’avant. L’amélioration de la qualité de vie des habitants du centre ville ne sera sans doute pas effective, si l’on poursuit les programmes immobiliers envisagés. La qualité des paysages aura évidemment été dégradée comme le patrimoine agricole. On ne peut pas dire non plus que les espaces de sports et de loisirs auront été améliorés. Il nous paraît donc important de reprendre ce projet en y consacrant si nécessaire plus de temps et éventuellement plus de moyens. Vivre en Tarentaise regrette de faire ces remarques à ce stade, mais seul un dossier complet examiné à tête reposée permet d’apprécier un programme aussi complexe.
Suite : la commission d’enquête a émis un avis favorable concernant l’aspect environnemental du projet !!!.. Elle a rendu aussi un avis favorable sur l’aspect technique du tracé, mais en l’assortissant de recommandations sur l’aspect patrimonial des bâtiments anciens qui risquent d’être détruits. Elle a remarqué que l’itinéraire par le Verney a été éliminé pour des raisons qui sont ne sont pas évidentes. Enfin elle a donné un avis négatif pour la modification du PLU de BSM.
A l’automne, on a appris que le projet de mise en bouteille de l’eau de Bonneval avançait, ainsi que l’idée d’un centre de « remise en forme » du côté d’Hauteville.
Cela nous a conduit a écrire de nouveau au Préfet de Savoie.
Monsieur le Préfet,
Nous avons pris connaissance des rapports rédigés par la commission d’enquête relative au projet de délestage de Bourg Saint Maurice.
Nous ne comprenons pas qu’un avis favorable ait pu être émis au sujet de l’aspect environnemental du dossier. Lorsqu’une route à forte circulation longe une rivière ou un plan d’eau, il paraît évident que le caractère du site est atteint et que les risques de pollution du milieu aquatique sont multiples. Nous constatons que les trois commissaires sont réservés sur le choix de l’itinéraire retenu. Ils relèvent que de nombreuses personnes contestent sa pertinence. Un avis favorable a malgré tout été émis, mais assorti de recommandations…..
Enfin, un avis défavorable a été rendu concernant la modification du PLU de Bourg Saint Maurice. Par ailleurs, la presse vient de révéler que différents partenaires envisagent de réaliser une usine de mise en bouteilles d’eau minérale et un centre de remise en forme en aval de Bourg Saint-Maurice. Un transport par le rail est évoqué. Mais, il est permis de penser que ces aménagements risquent d’avoir un impact important sur la circulation routière au niveau du pont des Raves. Il n’est pas impossible que des voies nouvelles soient envisagées dans ce secteur.
Aussi, nous nous permettons de suggérer un report de décision concernant l’ensemble du dossier. Ce délai permettrait de réexaminer d’une part l’opportunité du projet et d’autre part les différentes variantes. La commission a relevé l’opposition assez vive qui s’est manifestée à l’encontre du dossier proposé. Nous proposons qu’une rencontre soit organisée entre les responsables du projet, les administrations concernées et les associations qui se sont exprimées.
En espérant que notre souhait pourra être pris en compte, nous vous adressons, Monsieur le Préfet nos salutations les plus respectueuses. Au nom de l’association, le président Alain Machet.
Consultation sur le projet de route de secours entre les Arcs et Vallandry. le 20 avril 2004.
L’association Vivre en Tarentaise s’étonne qu’une deuxième consultation soit organisée sur ce dossier alors que les résultats de la première enquête ont été très clairs. Une très large majorité de la population souhaite que l’on déneige la route des Espagnols en cas de coupure de l’une des routes d’accès aux Arcs ou à Vallandry. L’hostilité à un tracé traversant Vallandry est très vive et semble bien sûr tout à fait justifiée. Cette liaison serait contraire à la loi montagne et aux engagements pris lors de la création du site touristique des Michailles. Elle nuirait à la qualité de vie de la station qui perdrait là un de ses atouts.
Cette voie aurait pour but de permettre l’acheminement des touristes en cas de rupture des routes d’accès. Elle accélèrerait l’intervention des pompiers en cas de sinistre. Enfin elle rendrait possible la mise en place de navettes entre les deux stations.
Ces arguments sont-ils incontournables ?
Toutes les coupures qui ont eu lieu par le passé sur les deux routes d’accès ont résulté des débordements des torrents de la Ravoire et du Borbollion. Ces deux torrents ont fait l’objet de gros travaux de captage et de stabilisation. Il faut donc souhaiter que les traitements apportés soient efficaces, même si en montagne on ne peut écarter l’éventualité d’un événement exceptionnel. Les débordements redoutés résultent justement en grande partie de l’imperméabilisation des terrains en altitude : routes parkings, toitures…On se propose de réaliser une nouvelle voie de 2200m et de 6m de large pour remédier aux conséquences de cette imperméabilisation….Cela peut sembler quelque peu paradoxal.
Le site touristique de Peisey Vallandry comporte près de 10 000 lits qui justifient la création d’une poste de secours et d’intervention rapide. On peut noter que de nombreux hameaux touristiques sont dans la même situation : les Coches, Montchavin, Longefoy…
La mise en place de navettes changerait complètement la nature du projet proposé. Il s’agirait là à l’évidence d’encourager au remplissage du Vanoise-Express dont la rentabilité paraît douteuse. L’argent public doit-il venir au secours d’une telle opération ?
Le projet proposé présente de nombreux inconvénients :
Il maintient la circulation en hiver à travers la station de Vallandry en ignorant superbement les résultats de la première consultation.
Il emprunte un chemin piétonnier circulant dans un milieu naturel très apprécié des touristes et emprunté par de nombreux professionnels de la raquette. Ce chemin sera transformé en route bitumée de 6m de large et dénaturera complètement le site. Il ne faut pas oublier que 50% des personnes qui séjournent chez nous l’hiver ne font pas de ski ! Où iront-ils à l’avenir se promener ? Cette population représente aussi un « marché » qui risque de s’éloigner de Vallandry.
On peut craindre que, malgré tous les avertissements adressés par quelques grands élus ou par les administrations, la tentation soit très forte de créer une nouvelle zone urbanisée en bordure de la voie nouvelle ainsi créée. Le document, adressé par la DDE aux mairies, à propos des dépassements du schéma de cohérence de la Tarentaise, devrait faire réfléchir nos responsables.
La création d’un nouveau ruban imperméable qui aggravera inévitablement les phénomènes de ruissellement et les risques de crues torrentielles. Faut-il rappeler que les travaux de stabilisation et de captage des torrents du Saint Pantaléon, des Villards, et de Preissaz attendent toujours un financement très hypothétique alors que l’on envisage par ailleurs de provoquer une dégradation de la situation.
On ne peut qu’être très sceptique quant à la pérennité de la réglementation de la circulation entre les deux stations. Compte tenu des problèmes routiers rencontrés autour de Bourg Saint-Maurice, la tentation d’acheminer les touristes par Landry et Vallandry jusqu’aux Arcs sera très forte….Le site de Vallandry aura alors dilapidé tous ses atouts.
Une question mérite à notre avis d’être posée : et si l’effet de serre et les modifications climatiques se chargeaient d’ici dix ans de déneiger la route des Espagnols ?
Pourquoi la solution retenue très largement par les personnes qui se sont exprimées l’été dernier est-elle écartée ?
On avance qu’il faudrait près de trois jours pour déneiger la route des Espagnols : une journée pour amener la fraise sur place, et deux jours pour effectuer le déneigement par une seule extrémité. Cet inconvénient pourrait être levé très rapidement en achetant deux fraises à neige qui seraient stockées aux extrémités de la route. L’achat de ces deux engins serait incomparablement moins cher que les 2.4 millions d’euros que l’on s’apprête à investir pour dégrader l’environnement du versant. En travaillant ensemble les deux engins pourraient ouvrir la route en une journée. Dans cette hypothèse il ne resterait qu’à réaliser quelques passerelles ou bien quelques dizaines de mètres de tunnels pour permettre aux skieurs de rallier le centre de Vallandry. Une coupure éventuelle du front de neige aurait alors des conséquences relativement limitées.
En conclusion, l’association Vivre en Tarentaise souhaite que l’on retienne définitivement le déneigement de la route des Espagnols comme solution de secours en cas de coupure de la route des Arcs ou de celle de Peisey. Elle propose que le budget prévu pour ce projet (2.4M€) soit consacré à l’achat de deux fraises à neige, à la réalisation de quelques passerelles, à la stabilisation des torrents en aval des stations.
Présence d’un panneau publicitaire illégal avenue de la gare à Landry.
Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux,
Nous avons l’honneur de vous informer de la présence de plusieurs panneaux publicitaires illégaux avenue de la gare à Landry.
Ces dispositifs, d’une surface individuelle de 9m², implantés sur notre commune d’une population de l’ordre de 600 habitants, sont contraires à la loi 79-1150 du 29 décembre 1979 relative à la publicité, et au décret du Conseil d’Etat n° 80-923 du 21 novembre 1980. Nous vous prions de trouver ci-joint une copie du décret évoqué plus haut. La citoyenneté impose évidemment le respect de ce texte.
Au-delà du caractère illégal de ces panneaux, nous espérons que vous voudrez bien convenir qu’il n’est pas souhaitable de laisser dégrader notre cadre de vie par la mise en place de telles surfaces publicitaires. Il est possible d’imaginer que cet exemple isolé pour le moment fasse tâche d’huile et transforme complètement l’aspect de l’avenue de la gare pour vanter les mérites de diverses lessives ou couches-culotte….
Aussi, nous espérons que, conscients des responsabilités qui sont les vôtres dans le domaine du respect de la loi, vous voudrez bien faire déposer ce panneau dans les meilleurs délais.
En espérant pouvoir compter sur votre compréhension, nous vous prions ce croire, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux, à l’assurance de nos sentiments les meilleurs.
Ce panneau a été déposé peu après cette lettre.
Une utilisation contestable des mâchefers de l’usine de Valezan sur la commune de Macôt. ( le 7 mars 2004)
Vivre en Tarentaise a été sollicitée par différentes personnes, demeurant à Macôt, surprises de la nature des matériaux employés pour recouvrir les chemins privés desservant des prés et des vergers.
Un examen rapide des produits utilisés a conduit les responsables de l’association à penser qu’il s’agissait de mâchefers provenant de l’usine d’incinération toute proche. Plusieurs contacts téléphoniques avec les responsables de l’usine ont révélé que la commune de Macôt avait passé une convention avec l’exploitant de l’usine. Madame le Sous-Préfet d’Albertville et Monsieur le Maire de Macôt ont alors été informés.
La réponse de ce dernier, confirme les inquiétudes de l’association et semble montrer une certaine méconnaissance des conditions d’utilisation des mâchefers en travaux routiers.
En effet, ces mâchefers ont été utilisés (et ce depuis plusieurs années) sans respecter la circulaire de 1994 qui paraît être le texte de référence en la matière :
*Pas de revêtement pour protéger ces mâchefers d’un lessivage intense par la pluie et les chutes de neige.
*Pas de couche de terre végétale d’épaisseur au moins 50 cm
*Emploi de mâchefers sur des terrains privés sans l’autorisation des propriétaires.
*Présence de verre broyé et coupant mêlé aux mâchefers.
*Passage répété des tracteurs qui épandent du fumier et dont les roues se chargent de répartir les mâchefers dans les prés et les vergers de la commune. Les vaches pourront bientôt se blesser au contact du verre coupant et participer à un processus de bio- accumulation des métaux lourds…
*Présence d’un cours d’eau au voisinage direct d’une zone de dépôt.
Par ailleurs, les responsables de l’usine affirment avoir rappelé les conditions strictes d’utilisation des résidus d’incinération à l’entreprise ayant effectué les travaux. On peut penser que le coût nul du matériau encourage une utilisation sans modération ni précautions….
Cette affaire, dont VeT ne souhaite pas exagérer les conséquences, paraît cependant révélatrice de comportements qui ont trop souvent été tolérés par le passé. Après l’affaire de Gilly sur Isère, la population savoyarde, aurait été en droit d’espérer que l’Etat veille de façon rigoureuse et ferme aux activités des usines d’incinération et à leurs sous-produits. Il faut bien constater qu’il reste beaucoup de travail d’information à faire auprès des élus et des entreprises quant au respect strict des réglementations.
Lors de la dernière séance de la commission départementale, le Président de Vivre en Tarentaise, était intervenu pour souligner l’importance de la création d’un réseau d’animateurs DIB, chargés de former les entreprises à la gestion de leurs déchets et des matériaux à risque. L’affaire évoquée aujourd’hui montre une fois de plus l’impérieuse nécessité de la mise en place de ce réseau.
Durant les réunions de la CLIS de Valezan, des réponses rassurantes ont toujours été fournies par les administrations concernant la gestion des mâchefers. Une carte devait même être remise pour la prochaine réunion aux membres de la commission. L’association a transmis au Préfet une copie des relevés effectués par ses adhérents à Macôt.
Circulaire DPPR/SEI/BPSIED n° 94-IV-1 du 9 mai 1994 relative à l'élimination des mâchefers d'incinération des résidus urbains
Annexe V : Utilisations admissibles de mâchefers à faible fraction lixiviable en techniques routières et assimilées
Les utilisations possibles en techniques routières de mâchefers à faible fraction lixiviable sont les suivantes :
* structure routière ou de parking (couche de forme, couche de fondation ou couche de base) à l'exception des chaussées réservoirs ou poreuses ;
* remblai compacté d'au plus 3 mètres de hauteur, sans aucun dispositif d'infiltration, et à condition qu'il y ait en surface :
- une structure routière ou de parking ;
- un bâtiment couvert ;
- un recouvrement végétal sur un substrat d'au moins 0,5 mètres ;
La mise en place de ces mâchefers doit être effectuée de façon à limiter les contacts avec les eaux météoriques, superficielles et souterraines. L'utilisation de ces mâchefers doit se faire en dehors des zones inondables et des périmètres de protection rapprochés des captages d'alimentation en eau potable ainsi qu'à une distance minimale de 30 m de tout cours d'eau. Il conviendra de veiller à la mise en oeuvre de tels matériaux à une distance suffisante du niveau des plus hautes eaux connues. Enfin, ils ne doivent pas servir pour le remblaiement de tranchées comportant des canalisations métalliques ou pour la réalisation de systèmes drainants.
Afin d'éviter le dispersement de ces matériaux, on privilégiera leur emploi dans des chantiers importants. La procédure de chantier devra permettre de réduire autant que faire se peut l'exposition prolongée de ces matériaux aux intempéries. La mise en oeuvre devra se faire avec compactage selon les procédures réglementaires ou normalisées et les bonnes pratiques dans ce domaine.
Motos et quads encore !
Mesdames et Messieurs les Maires, nous avons l’honneur d’attirer de nouveau votre attention sur la circulation des engins motorisés en milieu naturel. Comme vous le savez, on observe de plus en plus de motos ou de quads circulant sur les sentiers ou dans les alpages. Des motos trial, dont l’utilisation est réduite aux circuits autorisés à cet effet, se promènent en ville, sur route et bien sûr dans les prés au mépris de la législation en vigueur.
Parallèlement, on assiste à une « explosion » de la vente de quads, dont l’utilisation sur route paraît sans intérêt. On ne doit donc pas s’étonner de constater une prolifération des infractions à la loi 91.2 du 3 janvier 1991 depuis quelques mois.
Il n’y pas que les associations qui s’inquiètent. Beaucoup d’élus s’interrogent sur l’attitude à adopter car cette situation porte atteinte à notre qualité de vie à travers notamment des nuisances sonores intolérables. Les élus sont inquiets aussi, parce que le tourisme d’été régresse et que le maintien de la fréquentation estivale impose que les personnes qui séjournent dans la vallée y trouvent ce qu’ils recherchent : le silence et des paysages au caractère non dégradé par la présence d’engins motorisés.
Quelques vendeurs de motos ou de quads, profitent sans doute de cette situation. Cependant, il
nous paraît malhonnête de vendre massivement des engins dont l’utilisation est limitée à des circuits ouverts à cet effet.. Il en va de même pour l’installation de dispositifs d’échappement non homologués.
En dehors des quelques personnes qui vendent ou louent, il faut bien reconnaître que la population locale est victime du bruit associé à cette pratique illégale et que les touristes ont tendance à déserter notre vallée durant l’été.
Il est peut être temps de prendre des mesures à l’échelle de la vallée pour encadrer ce phénomène, en rassemblant différents partenaires.
Les Maires des communes responsables du respect de la loi sur le territoire qui les concerne.
Les Présidents des structures intercommunales qui ne sont pas forcément compétents légalement, mais qui au moins moralement peuvent influer sur les stratégies à envisager à l’échelle d’un canton.
Les services préfectoraux.
Tous les agents susceptibles de constater les infractions et de verbaliser. Les représentants du monde agricole.
Les associations de protection de la nature. Les structures représentatives des chasseurs et des pêcheurs.
L’association Vivre en Tarentaise propose qu’une action soit entreprise dans plusieurs directions.
1°) Information systématique de la population de la législation en vigueur, par le biais des bulletins municipaux. Réalisation d’une affiche sur ce thème.
2°) Action collective de maîtrise de la circulation sur les pistes d’alpage. Rédaction d’arrêtés municipaux en réservant l’usage aux exploitants agricoles. Pose de barrières et de panneaux d’information.
3°) Action de contrôle et de répression de la part des services compétents. Si tous les personnels concernés sont absorbés par d’autres tâches, il serait peut être intéressant de recruter un ou plusieurs « garde champêtre » par le biais des structures intercommunales. Ces personnes pourraient intervenir dans d’autres domaines bien sûr, par exemple effectuer des contrôles en matière de tri sélectif des déchets ménagers.
4°) Demander aux loueurs et vendeurs d’engins de bien préciser les conditions d’utilisation.
5°) Si toutes ces propositions étaient mises en œuvre, les associations pourraient peut être tolérer l’ouverture de quelques terrains destinés à la pratique motorisée. Par exemple sur les domaines skiables dont l’intérêt paysager est malheureusement souvent limité. Cela s’est fait pour les moto- neige, alors pourquoi pas pour d’autres engins ? Une condition impérative serait que les engins soient dotés de silencieux performants.
L’association Vivre en Tarentaise n’a pas la prétention d’avoir fait le tour de la question, mais elle espère que ce sujet sera abordé rapidement au sein des conseils municipaux ou des cantons. Nous savons que certains élus sont ouverts à cette idée. En espérant que nos propositions pourront être prise sen compte, et en restant à votre disposition, nous vous adressons, Mesdames et Messieurs les Maires, nos sincères salutations.
Samedi 22 janvier à Gap aura lieu, organisée par les grandes associations nationales, à l'occasion de la "Croisière Blanche", une manifestation contre les loisirs motorisés en milieu naturel.
Il est possible qu'un transport groupé soit organisé. Nous contacter d'ici là pour confirmation et détails d'organisation.
Station de ski de Sainte-Foy. La position de Vivre en Tarentaise
Extraits de notre déposition. Voir notre site internet pour la version complète.
L’association Vivre en Tarentaise a pris connaissance du dossier UTN qui sera examiné par la commission spécialisée en décembre 2004. Ce document est avancé pour permettre une nouvelle étape du développement de la station : construction de nouveaux lits pour une surface de 40 000m², mise en place d’une nouvelle remontée, réalisation de deux nouvelles pistes en site vierge.
Il s’agit, selon les promoteurs de l’opération, de profiter de l’embellie du marché de l’immobilier pour construire et vendre entre 3000 et 5000 lits autour du hameau de Bonconseil. Les remontées existantes seraient en voie de saturation et pour anticiper cette situation, il conviendrait d’ouvrir un nouvel espace aux skieurs. Le remplacement des appareils en place par des modèles plus performants apparaîtrait insuffisant à moyen terme.
Si l’on examine les chiffres proposés dans le « projet communal » on peut avoir l’impression que les aménageurs s’apprêtent à faire un pari très risqué aux dépens bien sûr du milieu naturel et du patrimoine tarin. En effet, la station de Sainte Foy connaît des difficultés évidentes :
En dix ans, seuls 1200 lits ont été construits. Le circuit de commercialisation est court, mais échappe en grande partie à la centrale de réservation communale (qui ne gère que 30% des locations). Le taux de remplissage est faible en hiver, très faible en été.
La régie communale des remontées mécaniques est en déficit chronique (p68). La vente des forfaits rapporte 681 616€ alors que le déficit s’élève à 391 584€. C’est la commune, donc le contribuable qui comble ce trou tous les ans.
Le nombre d’emplois sur la commune est passé de 150 en 1990 à 173 en 1999. Soit un gain de 23 personnes. En réalité la station emploierait 30 personnes à la régie et 20 dans le commerce. Ces chiffres, rapportés au déficit comblé chaque année par le contribuable, nous laissent assez perplexes.
On constate que l’approvisionnement en eau de la station pose et posera de gros problèmes. De gros travaux seront nécessaires dans ce domaine (canalisations et stations de pompage) pour un montant de l’ordre de 600 000€. La production de neige de culture nécessitera le captage de deux sources (Fenil et St Guérin) et la construction d’une retenue colinéaire de 10 000 à 15 000m3.
Sainte Foy ne dispose pas encore de station d’épuration des eaux usées, même si un projet est en cours d’élaboration. Un investissement de 3,5M€ est nécessaire. Il serait subventionné à 50%. Le reste serait pris en charge à raison de 80% par Sainte Foy compte tenu de la participation de Villaroger à ce projet.
Le milieu concerné par les aménagements envisagés est un vaste secteur où la forêt est clairsemée, où les chalets témoignent d’une vie passée, où l’on s’émerveille à suivre les traces d’animaux.. Beaucoup de poésie, de jeux de lumière à travers les mélèzes, une multitude d’images qui changent au fur et à mesure des déplacements.
Cette zone abrite des tétras lyre et des lagopèdes. On trouve dans le dossier toutes les cartes de présence et de déplacement de ces volatiles. On connaît bien l’impact très négatif du ski hors piste sur la survie du petit tétras. Il est clair que les aménagements projetés vont encourager un peu plus la pratique d’itinéraires sous l’arête de la Marquise et à destination du vallon de Mercuel.
La réalisation des pistes rouge et bleu de camp Filluel va entraîner des terrassements visibles depuis Bourg Saint Maurice : une nouvelle atteinte aux paysages de la vallée.
Le jeune agriculteur qui pâture dans le secteur à urbaniser devra t-il cesser son exploitation ? L’arrêt de cette activité traditionnelle ne sera-t-elle pas une grosse perte pour l’image de la station ?
L’examen de ce dossier doit enfin être resitué dans le contexte de la Tarentaise et du marché de l’or blanc.
On se rappelle le fameux schéma de cohérence rédigé dans les années 1990, indicatif, non contraignant et déjà largement dépassé. Nous soulignerons bien sûr encore les problèmes routiers dans la vallée. Le document présent dans toutes les mairies à ce sujet est édifiant. Les travaux en cours de réalisation amélioreront la sécurité des automobilistes, mais les embouteillages demeureront…Il y a bien entendu des programmes immobiliers en cours de réalisation aux Arcs et à la Rosière et ce pour près d’une dizaine milliers de lits. Le relevé de conclusion cité plus haut rappelait le caractère tendu du marché du ski, nous ajouterons à cela l’incertitude climatique qui devrait encourager les pouvoirs publics à la plus grande prudence avant d’autoriser de nouvelles croissances dans ce secteur fragile.
En conclusion, l’association Vivre en Tarentaise considère que le pari envisagé est très risqué du point de vue financier et environnemental. La protection du Tétras Lyre demandera beaucoup de moyens et d’énergie. Quant aux paysages concernés, il faudra aller chercher les images et les émotions ailleurs !
Vivre en Tarentaise estime que les efforts doivent porter en priorité sur la réalisation d’une station d’épuration des eaux usées et le cas échéant sur la modernisation des remontées mécaniques. (S’il est démontré que la saturation des télésièges soit effective et supérieure à quelques jours dans l'année…)
Dans l’hypothèse où les pouvoirs publics accorderaient tout ou partie du programme demandé, il serait indispensable au titre des mesures compensatoires, d’envisager un mode de protection définitif et efficace du vallon du Clou, dont la valeur paysagère contribue à la fréquentation touristique de toute la vallée.
Cette mesure aurait le gros avantage, d’écarter en cas d’échec financier du projet exposé, une éventuelle fuite en avant. En excluant la construction de remontées mécaniques, mais en maintenant la chasse et les activités agricoles, elle confirmerait l’orientation « nature et patrimoine » de la commune.
En effet, si les difficultés financières persistent, on ne peut exclure le rachat de la Régie communale de gestion des remontées mécaniques, par une grosse société qui exigerait en contrepartie une nouvelle extension en site vierge !
Sans nous faire trop d’illusions, nous conseillerons de conforter l’image « station nature » par la réalisation d’itinéraires praticables à pied, en raquette ou en ski de fond et axés sur la découverte des paysages merveilleux de Sainte Foy. La restauration du patrimoine bâti dont la valeur architecturale est évidente, devrait séduire ce public particulier rassemblé pour le moment à Bonconseil. On devine les qualificatifs désagréables des responsables du projet à ce sujet. Mais l’originalité de la station n’est-elle pas à creuser dans cette direction là justement ! La région Rhône Alpes ou l’Etat pourraient utilement soutenir une telle démarche qui aurait le mérite de préparer l’avenir.