Le mot du Président.
Refiom, quads, UTN, EPR, SAGE, CLIS, PLU, Imalp,….Tous ces termes un peu mystérieux résument une partie des soucis ou des activités de VET durant l’année 2003. Ils pourraient vous convaincre à tout jamais que les animateurs de VET sont devenus des techniciens de la chose environnementale. En fait, il n’en est rien !
Le membre actif de cette association reste une personne animée de bon sens et de curiosité qui cherche à comprendre le pourquoi et le comment des décisions qui engagent notre qualité de vie. De temps en temps, la surprise, l’irritation, parfois l’enthousiasme, font qu’il ressent une démangeaison au bout de la langue, ou à la pointe du stylo….De là naissent questions, courriers, pétitions, articles, propositions.
De fil en aiguilles, il est convié à participer aux travaux de différentes commissions : déchets, agriculture, gestion de l’eau, sites, réserves naturelles, qualité de l’air…Toutes ces réunions constituent autant de stages de formation au cours desquels le militant de base, un peu naïf au début, apprend, comprend, découvre….Bientôt, dès qu’une étude concernera toute la vallée ou une partie de celle-ci, il sera sollicité au titre de la « société civile » : gestion de la forêt, de l’eau, du patrimoine. A force d’écouter, de questionner, d’observer, parfois il sera à même de proposer. Ainsi sont nés le sentier balcon des Adrets de Tarentaise ou le vignoble restauré de Cevins.
Si ce parcours vous tente, nous sommes prêts à vous accueillir au sein de notre équipe. Depuis un an, quelques nouvelles recrues sont venues compléter notre bureau. Jamais, l’association n’a compté autant d’adhérents à jour de leur cotisation (140). Pour assurer la pérennité de notre structure, il serait bon que quelques personnes supplémentaires viennent nous donner un coup de main.
Vous trouverez ci-dessous les principaux textes diffusés en 2003. Bonne lecture !
Petit lexique :
Refiom : il s’agit des poussières récupérées dans les filtres des usines d’incinération. Ces résidus hautement toxiques sont entreposés à perpétuité dans des décharges de classe I. En dehors de la région Rhône-Alpes.
Quads : moto à quatre roues que l’on rencontre de plus en plus souvent au détour d’un chemin…
UTN : procédure relevant de la Région (Rhône-Alpes pour nous) qui autorise ou non la réalisation de lits touristiques et de remontées mécaniques. Différents projets en cours d’étude à Ste Foy, Notre Dame du Pré, Bellentre…..
EPR : réacteur nucléaire que EDF aimerait bien voir remplacer les centrales actuelles. Il semble malheureusement que le gouvernement actuel soit favorable à sa construction. Un tel réacteur aurait une durée de vie de 60 ans et nécessiterait des investissements énormes. La gestion des déchets radioactifs n’a toujours pas trouvé de solution satisfaisante. Les prochaines décisions risquent d’engager notre pays sur la voie nucléaire pour de longues années. Le gisement d’économies d’énergie en France est de l’ordre de 40% . Cela signifie qu’il serait possible de maintenir notre confort actuel en adoptant des dispositifs ou des comportements plus économes……
SAGE : Schéma d’aménagement et de gestion de l’eau. C’est un document contractuel, signé et rédigé par les collectivités locales, qui programme les objectifs à atteindre dans ce domaine. Notre vallée connaîtra peut être un jour un tel document.
CLIS. Commission locale d’information et de sécurité. Ces structures regroupent des élus, les responsables du fonctionnement des unités d’incinération, des administrations et des associations. Elles permettent d’obtenir des renseignements sur le fonctionnement de ces usines.
PLU. Plan local d’urbanisme. Il remplace les anciens POS qui définissent les usages prévus pour les différentes zones d’une commune.
IMALP. Projet européen d’expérimentation en matière d’agriculture durable. Les cantons de Moutiers et Bozel sont concernés par cette expérimentation.
Bruit et circulation des engins motorisés.
Compétition de quads à Bourg Saint Maurice
Les associations ont diffusé un texte pour alerter la population concernée :
Madame, Monsieur, différentes associations souhaitent vous faire part de leur très vive inquiétude au sujet d’une compétition de « quads » organisée à l’automne sur la commune de Bourg-Saint-Maurice. Cette manifestation se déroulerait sur trois jours, dans le lit majeur du torrent de la Ravoire et pourrait rassembler jusqu’à 4000 personnes.
Nous constatons régulièrement que des engins motorisés circulent en toute illégalité dans les prés et sur les sentiers de la commune. Certains d’entre eux n’hésitent pas à franchir le lit du ruisseau de l’église qui bénéficie pourtant d’un statut de protection. L’organisation de cette manifestation ne ferait qu’aggraver ces pratiques illégales et nuirait particulièrement au torrent de la Ravoire qui, après les difficultés que l’on sait, connaît de nouveau une vie aquatique normale.
Toutes les études menées au niveau national comme au niveau local montrent que le bruit est la nuisance la plus fréquemment désignée par les élus et par nos concitoyens. Les enquêtes d’opinion réalisées auprès des touristes révèlent que le silence et le calme sont des critères prioritaires dans le choix de leur destination.
La commune de Bourg s’est progressivement construit une image liée au sport (non motorisé), à la nature et au patrimoine faisant échos à ces aspirations.
Renforcer les nuisances sonores par l’organisation de manifestations rassemblant des engins dont l’utilisation ne peut qu’être limitée à des usages professionnels, développer une activité commerciale de vente et d’entretien autour de cette activité, alors que la circulation des engins motorisés est extrêmement réglementée, nous paraissent dangereux pour la commune de Bourg Saint Maurice et toute sa région.
La compétition de « quads » s’accompagnera de retombées néfastes « ponctuelles » : bruit, pollutions, dérangement de la population locale, piétinement des prés et du lit du torrent…..
Mais, les retombées à long terme seront bien plus graves :
- La médiatisation de « l’évènement », avec des images spectaculaires, ne pourra qu’aggraver toutes les pratiques illégales déjà citées. Elle constituera même un encouragement.
- Le brouillage de l’image sportive et « nature » de la commune ne pourra favoriser le tourisme d’été et d’intersaison qui est en régression.
- Le risque de création d’un circuit ou de velléités en ce sens, renforcera encore les nuisances en les rendant permanentes.
Pour toutes ces raisons, les associations demandent à la commune de Bourg Saint Maurice de renoncer à cette expérience et appellent les citoyens à témoigner de leur inquiétude face à ce projet.
Madame, Monsieur, vous avez la possibilité d’arbitrer ce différend avec les responsables communaux, en vous adressant à vos élus. Vous pouvez aussi nous renvoyer ce texte signé avec vos références si vous partagez nos inquiétudes.
Vous remerciant de votre soutien, nous vous adressons nos amicales salutations.
Club alpin français Moutiers-Haute Tarentaise Vivre en Tarentaise. Association Vivre à Bourg Saint Maurice Frapna Savoie Mountain Wilderness
Atterrissages d’avions au sommet du dôme de Vaugellaz
Madame le Sous-Préfet, nous avons l’honneur d’attirer à nouveau votre attention sur les risques et les nuisances générés par les atterrissages et décollages d’avions au sommet du dôme de Vaugellaz, sur la commune des Chapelles en Savoie.
Les jours de beau temps, quelques avions y répètent un grand nombre de manœuvres. Ce sommet est très fréquenté par les montagnards en raquettes ou à skis. Nombreux sont ceux qui vont au delà, c'est-à-dire jusqu’au Grand Chatellet. Pour cela, ils sont obligés de traverser la zone utilisée par les avions pour se poser…Chaque week-end, il y a au moins une centaine de personnes sur cette montagne facilement accessible et dépourvue de risques d’avalanches. Toutes ces personnes, qui recherchent le calme et la sérénité en montagne, sont profondément dérangées par le bruit et les dangers associés à la présence de ces avions. Il en va de même pour les habitants des hameaux situés en aval.
Les risques de collision entre ces engins volants et les randonneurs sont très importants et de notre point de vue, justifient une interdiction pure et simple de ces atterrissages.
Dans l’espoir de pouvoir encore profiter du silence en montagne, nous nous prions de croire, Madame le Sous-Préfet, à l’assurance de nos meilleurs sentiments.
Avions, hélicoptères, 4x4 aux portes du PNV…
Monsieur le Préfet, la photographie ci-dessous représente l'envers du billet d'entrée au salon du 4x4 de Val d'Isère pendant le mois d'août 2002.Comme vous pourrez le constater, la SAF ne manque pas d'imagination pour tirer profit d'une manifestation qui attire plusieurs milliers de personnes chaque année.
Ce salon du 4x4 constitue, de notre point de vue, une atteinte à l'environnement par le nombre de ses véhicules qui chevauchent la montagne entre 1800 et 2500 mètres d'altitude. Parallèlement, il encourage par le bais des reportages diffusés par les médias, une pratique illégale de la circulation dans le milieu naturel. Celle-ci est réprimée comme vous le savez par la loi 91.2 du trois janvier 1991. Mais quelle chaîne de télévision rappellera que la circulation des 4X4 est interdite dans les milieux naturels ?
Comme d'autres associations, nous soulignons les nuisances directes et indirectes associées à ce salon.
Aujourd'hui, après le remodelage de cet espace nature pour une piste de descente des J.O. de 1992, et celui des circuits de 4x4 dans la même zone, le site est sacrifié. Nous n'y reviendrons pas. Mais la proximité immédiate de cette zone d’évolution avec un prestigieux parc national nous paraît très contestable. Il est probable qu’elle brouille complètement l’image de notre vallée.
Par ailleurs, le survol en hélicoptère ou en avion des "sommets et glaciers prestigieux" du Parc National de la Vanoise jusqu'au Mont-Blanc en passant par le Grand Paradis se développe à des fins touristiques et commerciales.
Les nuisances aériennes sur l'espace Mont-Blanc et en Tarentaise deviennent insupportables. Des milliers de personnes sont agressées par le bruit des vols panoramiques pour le seul plaisir de quelques clients.
La SAF, qui a déjà investi le secteur lucratif du secours en montagne (43 euros la minute), semble profiter ainsi d'une réglementation qui nous paraît incomplète et permissive.
Pourtant, cette pratique ne peut être dissociée, dans l'esprit de la loi, des déposes de skieurs ou piétons sur les sommets qui eux, sont interdits.
Aussi, nous vous demandons de bien vouloir user de votre pouvoir pour faire cesser ces pratiques en limite de la légalité. Toutes ces activités motorisées et bruyantes, réservées à une petite minorité contribuent à l’incivisme et rendent paradoxale toute prétention de notre région au "développement durable".En espérant que notre requête retiendra votre bienveillante attention, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de nos sentiments respectueux. Michel Boutry
Agriculture.
Vivre en Tarentaise et l’opération « IMALP ».
Ce projet se déroule dans un cadre européen. Il vise à expérimenter différentes actions visant à une agriculture durable. Cette expression sous-entend pour VET mais aussi sans doute pour l’ensemble des partenaires concernés : une meilleure viabilité économique, des productions de qualité, des conditions de vie et de travail correctes pour les exploitants, un respect des « normes » en matière d’environnement et un entretien meilleur si possible du paysage.
VET n’a ni les moyens ni la prétention d’intervenir sur tous ces thèmes. Elle se contentera donc d’avancer des remarques, des propositions ou des questions qui s’adressent à l’ensemble des acteurs.
Respect de la ressource en eau
Respect des aires de captage de sources. Respect des plans d’épandage. Capacités de stockage suffisantes des fosses à lisier. Pas d’épandage sur neige.
L’usage des engrais chimiques se développe. Cela paraît surprenant alors qu’il semble y avoir encore des excédents de fumiers ou lisiers.
Faire preuve de modération dans l’usage des produits phytosanitaires. Une action de formation-recherche n’est-elle pas nécessaire dans ce domaine ? Les agriculteurs comme tous les citoyens de base doivent participer à la collecte sélective des déchets. Il en va de même pour la collecte des toxiques : sacs et bâches plastiques, piles, batteries, médicaments, produits phytosanitaires….Il doivent bien sûr limiter autant que possible l’usage des matériaux difficilement recyclables.
Respect de l’autonomie fourragère.
Les appellations contrôlées et le respect de l’environnement ne semblent pas compatibles avec le transport de fourrage sur de longues distances. Les exploitants « hors normes » devraient être amenés progressivement à modifier leur mode de fonctionnement.
Communication qualité.
La population locale reste surprise et inquiète des quantités d’aliments complémentaires distribués aux troupeaux. Il serait important de rassurer le citoyen de base sur la nature et la fonction « des croquettes ».
Il faudrait faire connaître la charte du « Beaufort »
Esthétique.
Il faudrait veiller à l’aspect esthétique des exploitations. Bardages en bois. Finir les bâtiments. Ne pas en rester au stade du parpaing brut et crépir les murs. Ranger les véhicules. Evacuer les épaves. Faire attention à la propreté des abords de l’exploitation. Eviter de générer des ornières ou de la boue. Limiter l’usage des bâches en plastique.
Veiller à la fauche des refus. Maîtriser l’extension des haies. Entretenir les aires de traite qui se couvrent de mauvaises herbes durant les migrations saisonnières.
Les toits de tuiles semblent préférables à la tôle. La différence de coût n’est pas significative.
Engins motorisés
Les pistes d’alpage sont nécessaires. Mais elles permettent aussi la circulation de nombreux engins motorisés en montagne. Les communes pourraient limiter par arrêté municipal cette circulation qui porte atteinte au caractère du milieu montagnard. La pose de barrières serait également utile. La réalisation de ces voies devrait faire l’objet de consensus entre les différents partenaires. Il faut éviter de favoriser de fait la création de raids en 4X4 ou « quads ». Voir traversée des alpes cet été en quad….
Certains exploitants utilisent des motos ou des quads. On peut admettre leur usage limité en agriculture. Mais dans ce cas, il faut veiller à un niveau sonore très bas. Il faut veiller aussi au respect des promeneurs qui pourraient se monter surpris d’assister à un « rodéo » en Tarentaise.
Fumiers et lisiers
Si des excédents de fumiers sont constatés. Ne pourrait-on pas envisager leur commercialisation après compostage, maturation, séchage. Pourrait-on faire l’inventaire des quantités commercialisées dans les hypermarchés de la vallée ? Pourquoi importer d’autres régions de France voire d’Autriche ce qui est produit sur place en excès ? Le plan départemental de gestion des déchets prévoit l’implantation d’aires de compostage des déchets verts dans la vallée. Il serait peut être possible de « coupler » déchets verts et fumiers et de commercialiser le compost produit. Parallèlement une usine de compostage des boues de STEP est en projet sur Albertville. La zone concernée comprend les cantons de Moutiers et Bozel. Une étude de débouchés a été effectuée. Les résultats semblent encourageants. Dans ce cadre, il y a aussi une possibilité de débouchés pour les excédents de fumiers. Mais le problème du transport sur de longues distances de la matière première doit être pris en compte….
Si on envisage d’explorer le fonctionnement d’exploitations multifonctionnelles.
Elles auraient pour fonction au moins en partie d’exploiter des zones en déprise ou d’entretien difficile.
Ne faudrait-il pas au préalable réaliser un inventaire des surfaces concernées, de façon à pouvoir réfléchir à la nature et à la taille du troupeau nécessaire à cet entretien ? Ne faudrait-il pas également chiffrer le complément de revenu nécessaire pour qu’une exploitation destinée à l’entretien de zones difficiles devienne « attractive » ?
Les collectivités locales, la population résidente, les touristes, pourraient apprécier et donc rémunérer, une contribution à l’entretien ou à la valorisation du « patrimoine » en général. L’étagement des différentes exploitations permet d’envisager des éléments paysagers très variés : bâtiments remarquables, canaux d’irrigation, vergers, parcelles de vigne, les produits associés (jus de fruits, gnôle, cidre, vin), les productions artisanales (charcuterie, pain, paniers, balais, râteaux… )
Les nombreux « esserts » (clairières ouvertes en forêt pour le pâturage) sont très favorables à la biodiversité. Nombre d’entre elles sont en voie d’abandon…
Le CGD travaille actuellement à un plan de préservation et réhabilitation des vergers. Peut être qu’une ou plusieurs actions dans le domaine de la viticulture verront le jour. Il y a peut être là des possibilités de collaboration ?
Si l’on souhaite développer la filière viande.
Ne pourrait-on pas envisager un partenariat entre les producteurs locaux et les établissements scolaires.
Le lycée de Moutiers sert 2000 repas tous les jours ! Il est vrai que les établissements scolaires ne peuvent pas acheter librement et facilement de la nourriture. Il faut passer par des centrales d’achat…Mais il serait intéressant de défricher ces problèmes administratifs pour assurer un débouché conséquent à la production locale. Cela a été réussi dans d’autres régions. La région Rhône-Alpes a d’ailleurs diffusé un guide de la restauration collective (épuisé à ce jour) qui encourageait ce type de réflexion.
Le lycée hôtelier a une consommation plus faible, mais pourrait constitue aussi une vitrine pour nos productions. Il va de soi que ce qui pourrait être envisagé pour la viande devrait l’être aussi pour les fromages et les produits laitiers. L’environnement ne peut que mieux se porter si l’on diminue les transports de marchandises…
Afin de permettre aux exploitants de travailler dans de meilleures conditions, les collectivités locales pourraient :
Prendre l’initiative de « geler » au PLU les surfaces planes et peu pentues faciles à exploiter.
Favoriser la création de groupements fonciers permettant une exploitation plus rationnelle des surfaces. Cela pourrait se traduire par moins de déplacement, moins de travail pour les exploitants ?
Le fonctionnement en GAEC ne devrait-il pas être encouragé ?
Favoriser l’installation de jeunes exploitants là où il y a de l’espace ?
Réaliser des études paysagères pour inventorier les zones considérées par la collectivité comme devant faire l’objet d’un entretien prioritaire.
Le cas échéant, réaliser des épierrements ou l’enlèvement de rochers pour augmenter les surfaces de fauche ou d’épandage.
Quelques questions épineuses….
Faudrait-il favoriser une redistribution équitable des droits à produire du lait ?
Pourquoi ne pas expérimenter dans le cadre « IMALP » une ou plusieurs productions « bio ». La France est très en retard dans ce domaine par rapport aux autres partenaires européens. Il est probable que dans le cadre Imalp nos voisins envisagent des actions dans ce domaine.
Alain Machet octobre 2003
Quelles sont les émanations des sites industriels de Tarentaise ?
Vivre en Tarentaise s’intéresse depuis longtemps à la protection de la qualité de l’air et de l’eau en Tarentaise. Elle est intervenue à de nombreuses reprises dans ce domaine :
Demande de création des CLIS (commission locales d’information et de surveillance) concernant les usines d’incinération. Ces groupes permettent aux élus et aux représentants de la population d’avoir des renseignements sur le fonctionnement des unités d’incinération. La CLIS de l’usine de Valezan s’est réunie à plusieurs reprises. Celle des Brévières (Tignes) vient de démarrer. Ces structures d’information sont prévues par la loi et permettent des échanges fructueux entre toutes les parties.
Mais il n’y a pas que les usines d’incinération qui effectuent des rejets atmosphériques. vivre en tarentaise intervient régulièrement par courrier auprès de la DRIRE ou de la sous-Préfecture au sujet des émissions gazeuses des usines de Pomblière à Château Feuillet….
Il existe une structure interdépartementale regroupant L’Ain, la Savoie et la Haute Savoie qui est chargée de la surveillance de la qualité de l’air. VET y dispose d’un siège et réclame un suivi en continu des principaux polluants susceptibles d’être détectés dans notre vallée.
Il est arrivé également que l’association dépose des plaintes, ou se constitue partie civile.
Malheureusement, des odeurs de chlore sont parfois perceptibles dans la cours du Lycée de Moutiers. Les émanations de dioxyde de soufre sont courantes et répétées en face de la station thermale de La Léchère. Au printemps dernier, un très important nuage de gaz colorés a parcouru le fond de vallée jusqu’à Cevins. Les pompiers et la gendarmerie ont été alertés par la population. Notre association a déposé une plainte à cette occasion. Pour des raisons que nous ne comprenons pas, cette plainte vient d’être classée « sans suites ».
Vivre en Tarentaise est sollicitée régulièrement par les habitants de Saint Marcel, Petit Cœur. ou encore Notre Dame de Briançon excédés par les odeurs et aussi par la crainte d’être les victimes d’une pollution plus sournoise.
Par ailleurs, il semble que la DRIRE n’ait pas toujours les moyens matériels de remplir parfaitement sa mission de contrôle. Il en va de même pour « l’Air de l’Ain et des deux Savoie ».
Après l’affaire de Gilly sur Isère, la situation actuelle nous paraît très inquiétante. Nous avons vainement cherché dans la législation actuelle la trace d’une structure équivalente à celle des CLIS permettant des échanges entre élus, industriels, administrations et associations.
Aussi, Vivre en Tarentaise a sollicité la sous-Préfecture dans deux directions complémentaires :
en faveur d’un suivi en continu des polluants industriels en Tarentaise. Avec publications des enregistrements.
en faveur de la création d’une commission permettant à tous les « acteurs » de la vallée de disposer d’informations fiables sur la qualité de l’air en Tarentaise.
Déchets
Déposition concernant le plan départemental de gestion des déchets en Savoie. (avril 2003)
L’association Vivre en Tarentaise avait réclamé la révision du plan départemental de 1994 quelques mois avant la parution de la circulaire Voynet qui a déclenché la mise à jour, ou l’élaboration de plans de gestion des déchets dans tous les départements français. Le dossier réuni en presque trois ans montre que cette révision était nécessaire : fermeture de différentes unités d’incinération très polluantes, mise en place du tri sélectif très laborieuse dans certains secteurs du département, absence de prise en compte des fermentescibles, enfin circulaire du ministère de l’environnement fixant à 50% le taux de collecte en vue du recyclage.
VET a participé à pratiquement toutes les réunions auxquelles elle a été conviée. Après examen des différents documents établis par la société Trivalor, elle tient à reconnaître que le domaine exploré est très complexe et nécessite une analyse prudente. Elle remarque également que le plan précédent n’avait pas été respecté : pas de collecte sélective dans une grande partie du département, collecte de la FFOM « oubliée », alors qu’elle constitue environ 30% du gisement d’ordures ménagères. Poursuite du fonctionnement d’unités polluantes à Gilly, dans la vallée des Bellevilles et à Valmorel. Prolongation de l’autorisation de mise en décharge à Bozel en bordure du Doron et aux pieds des prestigieuses stations de ski de Tarentaise. Le commun des mortels est malgré tout conduit à se demander comment et pourquoi une telle situation a pu perdurer ? Les communes incriminées ne sont pas parmi les plus pauvres de France…
Certes, depuis quelques mois le tri sélectif semble en cours d’introduction et on ne peut que saluer ce démarrage. Cependant, la première question qui s’impose est la suivante : le plan version 2003 sera-t-il respecté ? Les collectivités locales vont-elles enfin agir et investir de façon déterminée dans ce domaine si important pour notre environnement ?
L’inventaire. VET se félicite de « l’état des lieux » réalisé au sujet de la production départementale de déchets. Le travail semble avoir été réalisé avec sérieux. Toutes les catégories ont été prises en compte conformément aux instructions ministérielles. Cet inventaire permet aux différents partenaires concernés d’affiner leur réflexion dans ce domaine.
Les mesures envisagées.
La réduction à la source : celle-ci est prévue par le ministère. Concrètement sur le terrain, elle risque de se réduire au compostage individuel. Le département compte environ 400 000 habitants. 115 000 personnes seront sensibilisées à cette pratique avec un taux d’efficacité estimé à 20% . D’autre part, 90 000 personnes connaîtront un ramassage en porte à porte de la FFOM. Le taux d’efficacité de 20% nous paraît très pessimiste. Il est permis de s’interroger sur les 200 000 habitants restants qui ne seront pas concernés par une collecte de FFOM ou par le compostage individuel. L’association VET attend des collectivités locales des mesures très incitatives dans ce domaine qui représente rappelons le 30% du gisement. (48% des savoyards demeurent en habitat horizontal et sont donc à priori concernés par le compostage individuel)
Au-delà du compostage, il est question d’encourager l’utilisation d’emballages navettes par les commerçants. Cela paraît être une bonne idée. Mais les professionnels seront-ils sensibles à cette proposition ? Quelles seront les mesures concrètes envisagées pour favoriser la réutilisation de ces emballages ? VET tient à faire remarquer qu’il revient aussi à l’Etat d’agir par la recherche et par la réglementation sur la politique en matière d’emballage : réduction et utilisation de matériaux facilement recyclables, pas de mélanges de matières, préférer le polyéthylène au polychlorure de vinyle. Il serait donc intéressant que les ministères concernés (environnement, recherche, industrie, agriculture) bénéficient d’un « retour » de l’échelon départemental. Le déchet le moins cher à traiter est celui que l’on ne produit pas ! Il est possible que cette action de recherche ou réglementaire, relève de l’échelon européen, mais après tout pourquoi pas ?
Rien ne semble envisagé pour réduire la consommation de sacs en plastique, ni pour développer l’usage de sacs en papier ou de cabas solides réutilisables dans les supermarchés. Pourquoi ne pas limiter ou taxer fortement la distribution de prospectus dans les boites à lettres. Ne pourrait-on pas diffuser largement un badge à apposer sur les boites pour refuser la publicité non adressée, qui alourdit inutilement nos poubelles ? Si des modifications d’ordre réglementaire sont nécessaires, nous devons demander à l’Etat de les prendre !
L’organisation des collectivités. L’étude constate le fractionnement des compétences « collecte » et « collecte sélective ». On constate aussi quelques irrégularités administratives dans ce domaine. Le plan prévoit d’encourager les collectivités à se regrouper pour agir ensemble dans ce domaine. VET est tout à fait favorable à une gestion globale du dossier déchet en Tarentaise. Il est bien évident que la complexité du sujet impose la présence de professionnels compétents dans la gestion des déchets, mais aussi dans la communication. Les différents cantons de Tarentaise auraient tout intérêt à développer une politique commune dans le domaine du tri sélectif, particulièrement dans les stations de ski. Cela permettrait probablement d’éviter de multiplier les études station par station. Les supports, les moyens de communication, des matériels, du personnel pourraient être partagés. Enfin, il serait préférable que le « geste du tri » soit le même à Méribel, Moutiers ou Bourg Saint Maurice. Cette gestion globale permettrait également de clarifier les responsabilités.
Les objectifs retenus en matière de tri à l’horizon 2006 et 2011 sont inférieurs à ceux prévus par le ministère de l’environnement. La Savoie dans ce domaine serait handicapée par la présence d’une population touristique importante, et moins sensible au geste civique que le reste de la population. Il n’est pas certain que cette analyse soit tout à fait juste, car de nombreux touristes trient chez eux et se demandent pourquoi aux portes d’un prestigieux parc national on trie si peu ? Certaines populations européennes sont habituées à des contraintes plus sévères que les nôtres dans ce secteur. VET souhaite que la collecte des cartons et emballages soit généralisée en début de saison en station de ski. Idem pour la collecte des bouteilles de verre et des restes de repas auprès des restaurateurs. On avance souvent que les logements de stations sont trop exigus pour le tri sélectif. Mais la restauration des ces logements est à l’ordre du jour et risque de constituer le chantier de la décennie à venir. Il parait donc indispensable de prévoir dans les réaménagements extérieurs et intérieurs l’espace nécessaire au tri et à la collecte des déchets.
Les taux envisagés par le plan actuel, ne sauraient satisfaire toutes les personnes soucieuses d’une gestion économe en ressources naturelles de notre société. Dans le domaine du tri, les résultats reposent sur le civisme de la population et des entreprises. Ils reposent aussi sur la qualité de la communication mise en œuvre pour développer le bon geste. Au-delà de la phase indispensable d’information, d’éducation et des piqûres de rappel, pourquoi na pas envisager, si nécessaire, des mesures plus contraignantes : paiement de la redevance déchet à la tonne. Cela existe en France dans différentes communes. Pourquoi pas en Savoie ? Certaines collectivités organisent des contrôles sur les déchets « triés ». VET est favorable après la période indispensable de rodage à des mesures contraignantes vis-à-vis des citoyens indisciplinés qui ruinent les efforts de la plus grande majorité. Ce volontarisme, devrait permettre d’atteindre largement le taux de 50% de recyclage. Nos voisins allemands collectent les fermentescibles avec un rendement excellent. Le français restera-t-il à jamais rétif au règlement ? Pourquoi après 30 ans de collecte du verre, 50 % des bouteilles se retrouvent-elles encore dans nos poubelles ? Les collectivités territoriales auront-elles le courage d’imposer des contrôles de civisme ? On peut remarquer qu’il serait sans doute plus facile de le trouver (ce courage….) collectivement à l’échelle de la vallée qu’à titre individuel dans telle ou telle commune.
Les déchets verts et les boues.
Différentes aires de broyage et de compostage sont envisagées en Tarentaise. Cela nous emble être à priori une bonne chose. Mais partout où cela est possible, c’est le compostage individuel qui doit être privilégié. Il existe des composteurs d’un mètre cube (ou plus) qui pourraient convenir aux besoins des petits immeubles, des écoles, des stades etc…
Il existe encore en Tarentaise des excédents de fumiers et lisiers. Ces quantités ont-elles été chiffrées pour envisager un traitement commun avec les déchets verts. La réalisation de une ou plusieurs unités de méthanisation pourrait peut-être être envisagée. Comme la vallée doit aussi traiter les boues de station d’épuration, il est probable qu’au moins une unité pourrait être construite.
Les agriculteurs sont réticents pour envisager l’épandage des boues de STEP. Les excédents de lisiers par ailleurs conduisent à penser à une autre solution. Les quantités départementales semblent suffisantes à elles seules pour justifier la construction d’une unité de méthanisation des boues de STEP. Cette unité pourrait bien sûr accueillir aussi des déchets verts et des déjections animales. Elle aurait le mérite de réduire le volume de fermentescibles à incinérer. Il y aurait également production de méthane qui contribuerait aux économies d’énergie.
La sensibilisation des entreprises et des artisans.
P114, on relève que des conventions de raccordement au réseau d’eaux usées seront établies ou développées pour éviter les rejets toxiques dans les égouts et de fait la pollution des boues de STEP..Cette mesure devrait être systématique et VET y souscrit à l’évidence. P126, il est prévu la création d’un réseau d’animateurs DIB pour les entreprises. Souhaitons que ce réseau voie le jour rapidement.
P129 la redevance spéciale pour les entreprises est évoquée. Comme la contribution de ces dernières à la production départementale de déchets est très importante, il nous paraît indispensable de sensibiliser par ce biais où un autre les commerçants et artisans au tri et au recyclage. Mais les horaires d’ouverture des déchetteries doivent être adaptés aux horaires de travail des entreprises. Certains commerces sont très gros producteurs de déchets. Ils doivent être l’objet de mesures spécifiques. La contribution financière des artisans doit être systématique (par le biais de la taxe professionnelle ?) pour participer au fonctionnement des déchetteries. Il faut éviter le paiement lors du dépôt qui encourage le maintien des décharges sauvages.
La fraction résiduelle.
Au cours des travaux de la commission départementale, seuls les traitements thermiques (pyrolyse et incinération) ont fait l’objet de présentation ou de discussions. Aucun mode de traitement « alternatif » n’a été présenté à la commission malgré les questions répétées des associations. Cela nous semble regrettable. Une commission travaillant sous l’autorité du SIMIGEDA a au moins envisagé les traitements « Calcior » et « Leblan ». Des rencontres avec les responsables de ces filières ont été organisées. VET se demande en particulier si le procédé du tri mécanique préconisé par « Leblan » pourrait être amélioré ou non ? Après tout ce système est utilisé par nos voisins espagnols. Pourquoi ne pas en prendre connaissance ?
De la même façon, aucune présentation d’unité de méthanisation ou de compostage n’a été effectuée. Nous regrettons que cette possibilité d’information des élus présents n’ait pas été saisie. Ces pratiques courantes chez nos voisins resteront-elles encore inconnues en France pour quelques dizaines d’années ?
D’après les exposés et les rencontres organisées, il ne nous resterait plus qu’à choisir entre mise en décharge et traitement thermique.
Depuis plus de dix ans, la Savoie recherche vainement un centre d’enfouissement de classe II. Le caractère touristique, la présence, de nombreux cours d’eau ou de nappes phréatiques, les craintes des riverains, rendent cette recherche difficile. Cependant VET souhaite qu’un tel centre puisse être trouvé dans notre département. Il ne nous paraît pas normal que la Savoie exporte ses déchets chez ses voisins. Il va de soi qu’il faudra veiller à ce que ce centre soit bien utilisé et puisse durer plusieurs dizaines d’années…Il nous paraît donc utopique de recourir à l’enfouissement pour des quantités importantes de déchets ménagers.
L’incinération et la thermolyse apparaissent donc comme difficilement contournables à court terme, compte tenu des informations qui ont été communiquées à la commission départementale. Dans notre esprit ce type de traitement devrait être strictement limité à la frange difficilement recyclable des déchets ménagers. C’est pourquoi nous insistons tant pour qu’une politique contraignante de tri soit mise en œuvre.
VET souhaite être « responsable ». Elle est consciente des problèmes liés à la mise en place des politiques de tri. Elle est consciente également des problèmes de civisme. Pour bien trier, il faut une part de contrainte. Il paraît souhaitable aussi, que la population ne perde pas trop de vue les usines d’incinération….D’où l’intérêt de prévoir plutôt plusieurs petites usines à l’échelle de un ou deux cantons de préférence à une très grosse sur laquelle on pourrait se décharger avec une certaine insouciance…
VET conteste le dimensionnement prévu pour les différents scénarios envisagés. Le choix, il est vrai est difficile entre responsabilité (prévoir une grosse usine au cas où..) et découragement face à l’incivisme de quelques uns.
D’autre part, même si les incinérateurs modernes semblent respecter les normes en vigueur en matière de rejets atmosphériques, il faut considérer que chaque tonne de déchets incinérée produit 300kg de mâchefers contenant des métaux lourds. Ces « cendres » sont utilisées dans les travaux routiers dans des secteurs « choisis ». Mais aucun suivi à long terme n’existe à propos de ce cadeau empoisonné…page 39 du dossier BTP on relève que le principe de précaution devrait entraîner la mise en place d’une traçabilité de ce genre de déchets. Nous souhaitons vivement la mise œuvre d’un suivi à long terme des mâchefers utilisés dans les travaux routiers. La mise en place d’un plan qualité pour ces mâchefers n’était effective en 2000 que pour une seule usine d’incinération de Savoie. Qu’en est-il pour les autres aujourd’hui ?
Les fumées des incinérateurs sont filtrées. Les résidus de filtration appelés REFIOM sont évidemment hautement toxiques. ( L’usine de Valezan en produit de l’ordre de 1m3 toutes les 5 heures..) Ils sont entreposés dans des décharges adaptées (classe I) loin de la Savoie. Un cadeau pour les générations futures…
La thermolyse produit un coke (De l’ordre de 300kg par tonne de déchets pyrolysée) pour lequel il faut également trouver un « débouché » sur le long terme et satisfaisant pour l’environnement. Cela pose le même type de problèmes que pour l’incinération : les métaux lourds ne disparaissent pas ! A moins par exemple que l’on se décide enfin à trier sérieusement les piles …
Il nous paraît donc clair que les traitements thermiques posent des problèmes environnementaux. Il y a réduction du volume des déchets, mais production de cendres et de REFIOM toxiques….
Cette filière ne nous paraît donc pas mériter le label « durable ».
Si cette solution est malgré tout retenue par les élus, la récupération d’énergie devra être systématique : production d’électricité et couplage à un réseau de chaleur.
Le transport.
La Tarentaise dispose d’une voie ferrée jusqu’à Bourg Saint Maurice. Différents tableaux dans le dossier soumis à l’enquête montrent que le coût global du transport par rail est nettement inférieur à tous les autres modes. VET souhaite que le transport ferré soit donc utilisé davantage. Si nécessaire, la SNCF doit adapter ses structures et son mode de fonctionnement pour que le transport des déchets et des marchandises soit possible. Pourquoi les papiers et cartons triés à Bourg Saint Maurice et Aime sont ils évacués par la route ? Pourquoi ne pas construire un « quai de transfert » à proximité de la voie ferrée ? La RN 90 saturée doit être délestée de ses véhicules le plus possible.
La collecte des DTQD (piles, solvants, peintures, produits phytosanitaires, huiles de vidange, médicaments…): les campagnes d’information à destination de la population, des artisans, des écoliers, des agriculteurs doivent être pratiquées et répétées régulièrement par différents canaux. Des contrôles réguliers doivent être effectués.
Les lieux de collecte. Il serait souhaitable que l’on implante les dispositifs de collecte dans les endroits très fréquentés par la population : parkings des supermarchés par exemple
Les déchets des entreprises du BTP.
Le plan se contente de prévoir la liste des installations nécessaires : centres de tri, de stockage, de valorisation. Mais les auteurs du document, indiquent que ces structures relèvent de l’initiative privée. Que se passera t-il si aucune d’entre elles ne voit le jour ? De la même façon, ce dossier propose aux acteurs du secteur de suivre un certain nombre de recommandations. Il suggère l’utilisation de bordereaux de suivi pour les déchets du BTP et le respect d’une charte pour leur utilisation rationnelle. Toutes ces mesures sont intéressantes, mais leur caractère contraignant s’avère très limité. Le nombre de petites entreprises dans ce secteur est très important. Chaque artisan acceptera t-il de faire évoluer ses pratiques pour mieux gérer ses déchets ? Comment les structures relevant de l’initiative privée seront-elles financées par cette multitude de petites entreprises ?
Conclusion.
L’Etat doit mettre en œuvre d’urgence une réflexion pour trouver des alternatives aux différents traitements thermiques. Cela implique probablement un effort de recherche mais aussi une réglementation beaucoup plus stricte concernant les matériaux utilisés en matière d’emballage mais aussi dans la vie courante. Chaque objet fabriqué, conditionné et vendu devrait être examiné sous l’angle du recyclage.
VET n’approuve pas le plan proposé dans la mesure où les ambitions en matière de tri lui semblent insuffisantes et non conformes à la directive ministérielle entraînant la révision du plan. Elle n’approuve pas le dimensionnement prévu pour les différentes unités d’incinération.
Elle demande le réexamen du système actuel où chaque société cotise à « éco-emballage » pour se donner bonne conscience. Ce système pervers ne l’oblige nullement à réduire sa production et à utiliser des matériaux facilement recyclables. Alain Machet
Plan départemental de gestion des déchets en savoie.
Réalisme ou manque d’ambition ?
La commission départementale de gestion des déchets s’est réunie mercredi 17 septembre pour la dernière fois. Il s’agissait de mettre la dernière main à un programme d’action qui s’imposera à toutes les collectivités dès signature de l’arrêté de Monsieur le Préfet. Ce document est l’aboutissement d’un processus qui s’est déroulé sur trois ans, sous l’autorité de trois préfets successifs. Il résulte d’une multitude de réunions et d’études.
Le document préparatoire a été soumis à enquête publique il y a presque un an déjà. de très nombreuses personnes et des association ont participé à cette enquête. La plupart des interventions réclament davantage de tri sélectif, des mesures vigoureuses pour la réduction à la source, une politique d’information volontariste de la population, des artisans et des sites industriels. Beaucoup bien sûr s’étonnent de la part réservée aux traitements thermiques.
La commission d’enquête a rendu son rapport il y a quelques temps. On y relève :
« SUR LE DOSSIER MIS A L’enquête:
Nous n’insisterons pas sur les critiques que nous avons exprimées plus haut. Mais, ici aussi, foi-ce est de reconnaître que le dossier élaboré par un technicien reste un dossier de spécialiste fait pour des spécialistes. Le résumé, en quelques pages, certes plus facile à lire, n’en reste pas moins inaccessible pour le grand public, plus habitué aujourd’hui aux images et aux sons qu’à la lecture des grands classiques.
Peut-être pourrait-on imaginer, plus tard, l’intervention de publicistes ou autres spécialistes de la communication, pour la traduction grand public de tels dossiers.
SUR LE FOND:
Notre analyse détaillée a montré que nous partagions certaines des critiques formulées par les uns et par les autres.
Mais nous avons pu constater que les arguments s’appuyant sur la circulaire \/oynct méritaient d’être nuancés : il n’est pas possible, ni souhaitable, de transformer en règles et en obligations ce qui n’est que recommandations.
Après réflexion, nous avons repoussé l’idée de donner un avis défavorable au projet présenté. Cela aurait peut-être conduit le Maître de l’Ouvrage à revoir son projet, mais cela aurait repoussé d’autant sa mise en oeuvre par le Conseil Général de la Savoie désormais en charge de son application.
C’est pourquoi nous avons décidé de donner un AVIS FAVORABLE au projet de Plan Départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés, avis assorti des recommandations suivantes:
En préambule, la commission remarque que, sous évaluer la production de déchets pour les dix ans qui viennent, ne serait sans doute pas la meilleure solution, même si elle était satisfaisante pour l’esprit de certains;
Il n’en demeure pas moins qu’il y a une impérieuse nécessité pour la puissance publique de prendre les mesures adéquates pour:
1. Réduire la production de déchets à la source
2. Tendre, à rapprocher de l’objectif de 50%, la transformation des déchets recyclables.
3. Créer sur le département, quelles que soient les difficultés rencontrées, un, mais plutôt deux Centres d’Enfouissement de classe 2.
A ce sujet la commission regrette qu’aucune hypothèse de localisation n’ait été faite au niveau du Plan. Il y a forcément un ou deux sites qui techniquement, tant par la géologie que par la localisation, conviennent mieux que d’autres.
4. Mettre en place dans les stations de sports d’hiver une politique effective de tri sélectif. Les travaux de modernisation entrepris dans de nombreuses stations sont sans doute l’occasion à saisir.
5. Etudier la faisabilité de créer une filière spécifique pour Déchets Industriels Banals (DIB) y compris en instaurant une fiscalité incitative.
Le réseau d’Animateurs Déchets Banals évoqué dans le Plan nous paraît, à ce sujet, particulièrement intéressant.
Enfin, nous ne saurions terminer notre rapport sans insister une fois de plus pour que le volet INFORMATION et COMMUNICATION soit précisé et développé y compris dans la désignation des responsabilités.
Ce volet est fondamental pour atteindre les objectifs fixés: ceux du Plan jugés trop peu ambitieux, mais encore mieux ceux qu’il serait souhaitable d’atteindre. »
A la lecture de ce texte, les associations avaient eu l’espoir par leurs interventions d’infléchir e plan départemental vers une ambition plus grande de tri sélectif, de collecte des toxiques, voire dans la recherche de techniques innovantes.
A l’issue de l’ultime réunion, il faut bien dire que le monde associatif reste sur sa faim.
Certes, le réseau de déchetterie de montagne devrait être complété plus rapidement. Une usine de compostage de boues est à l’étude pour répondre aux besoins d’une partie de la tarentaise, du bassin d’Albertville et du Beaufortain. Le tri sélectif en station devrait être mis en place avec plus de volontarisme. Les résultats de Tignes et val d’Isère seraient encourageants. La mise aux normes des incinérateurs devrait être terminée en 2005. Un ou deux centres d’enfouissement de classe II devraient être créés. La méthanisation et la pyrolyse ne sont pas écartées. Un volet éducation vigoureux est prévu…
Mais, dans l’ensemble, beaucoup d’éléments restent bien vagues :
Combien d’ambassadeurs du tri seront-ils recrutés ? Pour combien de temps ?
Quelles obligations pour les stations de ski ? Avec quel échéancier ?
Le compostage individuel sera-t-il seulement « encouragé » ? Se contentera t-on d’un taux d’efficacité de 20% de la population sensibilisée ? Un quart seulement du département concerné…
Le réseau d’animateurs destiné à informer les artisans et industriels de la collecte indispensable des déchets « toxiques » (DIB) sera laissé à la bonne volonté du MEDEF. Malheureusement, ce dernier connaîtrait des problèmes de financement……On trouvera donc encore des métaux lourds ou des molécules dangereuses dans les boues de station d’épuration ou dans les mâchefers.
L’attitude de certains élus est inquiétante. Ils réclament un surdimensionnement des unités d’incinération pour faire face à une croissance de la population du département, ou encore pour palier à la défaillance d’un site de traitement du département. (La mise en balle et le stockage provisoire pourraient convenir également..) Quelques uns aussi, rêvent encore d’une croissance touristique continue en Tarentaise ou les bouchons saisonniers pourraient devenir des bouchons durables.
Il est facile de nous répondre que les objectifs sont « réalistes » et que s’il est possible de dépasser les objectifs fixés cela sera fait. Mais les investissements nécessaires pour l’information, l’éducation, le suivi des politiques de tris seront-ils du même ordre de grandeur que ceux consacrés aux traitements thermiques ? Aurons nous le courage d’aller jusqu’à la « répression » pour faire face à l’incivisme de quelques uns ?
Vivre en tarentaise ne peut qu’encourager la population savoyarde à faire preuve de citoyenneté en participant activement au tri sélectif, mais aussi en s’intéressant de près aux choix d’investissement des collectivités. Alain Machet
Quelques bonnes raisons pour trier ses déchets.
La population terrestre augmente de façon inquiétante. Notre planète n’aura pas toujours la capacité de nourrir et d’approvisionner cette population. L’homme en développant ses activités occupe, aménage, exploite des surfaces de plus en plus grandes à la surface du globe. Cela se traduit par la disparition d’un nombre important d’espèces végétales ou animales. Le patrimoine biologique, minéral et énergétique de notre bonne vieille Terre s’appauvrit.
D’autre part, la totalité de notre planète est concernée désormais par la pollution atmosphérique et aquatique. On retrouve les traces des rejets de nos automobiles dans les glaces des pôles…L’eau autrefois potable en Bretagne ou dans la plaine de la Beauce est désormais impropre à la consommation pour cause de pollution aux nitrates (trop de déjections animales et une utilisation excessive des engrais chimiques).
Il ne s’agit pas ici de faire du catastrophisme, mais de prendre conscience de l’impact considérable des activités humaines sur notre écosystème. Le citoyen responsable se doit donc d’infléchir ses comportements pour assurer l’avenir des générations futures. Il est possible d’agir dans de nombreux domaine à l’échelle individuelle de façon à préserver les ressources naturelles, la qualité de l’air ou celle de l’eau. Avec une multitude de gouttes d’eau ou peut obtenir une grande rivière…
Nous sommes directement concernés aujourd’hui par la mise en place du plan départemental de gestion des déchets. Il s’agit de « gérer » au mieux les déchets des particuliers, des entreprises, des artisans, des activités médicales…Bientôt il nous sera demandé de participer aux différentes opérations de tri sélectif. Le ministère de l’environnement avait fixé à chaque département un objectif de 50% de collecte en vue du recyclage
Mais pourquoi trier ?
Le tri sélectif des déchets ménagers permet de recycler différents matériaux : verre, papier, cartons, métaux, matières plastiques, pneus, huiles usagées….Il permet donc de limiter le recours aux ressources naturelles : minerais, forêts, pétrole, gaz…
Les déchets triés ne seront pas incinérés, donc il y aura économie de combustible !
Le compostage individuel des déchets fermentescibles aboutit à une réduction de 30% environ de la taille de nos poubelles : pourquoi incinérer des épluchures, des restes de repas, des tontes de pelouses ?
En apportant en déchetterie toutes les piles usagées, les solvants, les restes de peinture ou de lasure, les produits phytosanitaires, les batteries on limite la pollution des nappes phréatiques et des boues des stations d’épuration. Il en va de même en rapportant à la pharmacie les vieux médicaments ou les anciennes radiographies.
En pratiquant le tri sélectif, on limite le recours à l’incinération qui présente des inconvénients : surveillance attentive des rejets atmosphériques, production de mâchefers contenant des métaux lourds et de résidus de filtration (REFIOM) hautement toxiques. Les mâchefers sont utilisés le plus souvent dans les travaux routiers dans des conditions précises (pas de lessivage par l’eau) mais aucun suivi à long terme n’existe…Les REFIOM sont expédiés dans des décharges dites de classe I à l’extérieur du département. Pour combien de temps encore ? L’usine d’incinération de Valezan est proche de la saturation. En triant nos déchets il est possible d’éviter la construction d’un four supplémentaire et la production de résidus délicats à gérer sur le long terme.
Quelques chiffres :
Chaque français produit en moyenne 350Kg de déchets ménagers par an. En Savoie la « production » des touristes s’ajoute à la nôtre ce qui porte cette moyenne autour de 450Kg/ habitant permanent.
Le contenu moyen d’une poubelle est le suivant : Verre 13%
Plastiques 11%
Papiers cartons, publicités 25%
Matières organiques 29%
La simple lecture de ces chiffes montre qu’avec un peu de discipline et de bonne volonté le chiffre de 50% de recyclage fixé par le ministère est réaliste.
En combinant le compostage individuel, la collecte intégrale du verre, des papiers et des métaux, on peut atteindre 66%.
Bien sûr, cela n’est possible que si toute la population joue le jeu. La population de Tarentaise saura t-elle relever ce défi ??
Réduction de la publicité adressée à domicile.
Voilà une idée intéressante à faire circuler :
On sait que pour le courrier publicitaire adressé nominalement, on peut demander à être rayé des fichiers, demander à être inscrit sur la "liste orange", renvoyer les enveloppes sans les ouvrir avec la mention "Retour à l'envoyeur", écrire à l'expéditeur en exigeant la suppression de votre nom sur ses listes(détails dans le compte-rendu d’activités 1998 ou sur notre site internet).Ca n’empêche pas toujours de recevoir des pubs inutiles et indésirables, notamment des services et commerces dont nous sommes usagers.
Voici quelques trucs qui permettent de marquer notre refus de ces pratiques d’incitation au gaspillage :
Quand vous recevez de la publicité avec votre facture d'électricité ou de téléphone, joignez-la avec votre paiement. Laissez à la compagnie le soin de s'en débarrasser.
Quand vous recevez dans votre courrier ces lettres de pré approbation pour des cartes de crédits, prêts automobiles ou autres offres du même genre, la plupart sont accompagnées d'enveloppes de retour,
pré affranchies, pas vrai ?
Donc pourquoi ne pas en profiter pour vous débarrasser d'autres courriers inutiles en les mettant dans ces jolies petites enveloppes et ensuite à la Poste ?
Vous pouvez ainsi envoyer l'annonce reçue de votre dépanneur local à American Express.
Ou vos coupons rabais de pizza à SFR. Ou les offres exceptionnelles du Franprix à qui vous voudrez ...
Si vous n'avez rien reçu d'autres cette journée la, vous pouvez toujours retourner le formulaire vierge dans l'enveloppe pré affranchie !
Si vous voulez demeurer anonyme, pensez juste à vous assurer que votre nom n'est pas écrit sur l'un ou l'autre des documents que vous retournez.
Vous pouvez aussi renvoyer l'enveloppe vide juste pour laisser la société se demander si elle a perdu un client potentiel.
Au bout d'un moment, et si nous nous y mettons tous, les banques, compagnies de crédits et autres marchands de pizza vont commencer à recevoir toutes les cochonneries qu'elles ont envoyées.
Laissons les donc apprécier ce que c'est que de recevoir toutes ces inanités.
Le meilleur dans tout ça c'est qu'elles paieront elles-mêmes pour l'enveloppe et le timbre! (et ceci 2 fois : l'envoi et le retour).
Aidons à garder notre service postal occupé puisqu'il prétend que le courrier électronique lui pique des clients, et soulageons nos poubelles !
Partagez ce message avec 1, 2, 3, et pourquoi pas 50 amis, et surtout, amusez vous bien !
Réserve naturelle des Hauts de Villaroger.
Créée en 1991, la Réserve Naturelle des Hauts de Villaroger, a maintenant 12 ans et son gestionnaire (l'ONF) a procédé à la révision du Plan de Gestion. A cette occasion l’association Vivre en Tarentaise, qui est représentée au Comité Consultatif de la Réserve, souhaite rappeler quelques éléments importants.
Cette réserve a été créée pour « compenser » l’implantation de remontées mécaniques dans le secteur de l’aiguille Rouge. Cette mesure de protection n’a été mise en place qu’après la construction des dites remontées mécaniques. Ce laps de temps avait été mis à profit par les moniteurs de ski et les guides pour pratiquer le hors piste dans la future réserve.
On imagine bien les conflits d’intérêts que ce décalage a déclenché : protection du tétras Lyre et des lagopèdes ou ski « sauvage » ?
L’association Vivre en Tarentaise s’était mobilisée contre l’arrêté préfectoral de 1994 qui instaurait de fait une sorte de péage pour l’accès à la réserve et un monopole pour les moniteurs de ski. Si dans un premier temps le tribunal administratif de Grenoble lui avait donné raison, elle a été ensuite désavouée par le Conseil d’Etat. Dont acte… Mais cette action n’a pas été inutile car la création d’un « emploi-jeune » a permis ensuite à l’ONF d’assurer des séances d’habilitation gratuites, ce qui a repoussé (provisoirement ?) cet aspect de « montagne à péage » contre lequel l’association s’était élevée.
Cependant nous ne perdons pas de vue que ce type de réglementation ne correspond pas à notre conception de l’aménagement de la montagne. Malgré la vigilance épisodique des agents de l’ONF, force est de constater qu’on peut régulièrement observer des traces de ski ou de surf en dehors des itinéraires autorisés. On peut comprendre que l’Etat et les tribunaux aient d’autres priorités en matière de maintien de l’ordre public et même de protection de l’environnement, mais alors, qu’on cesse de faire croire à la population qu’il est possible de préserver des zones de refuge pour la faune tout en autorisant de nouvelles remontées mécaniques : dans le contexte actuel la seule protection réaliste est l’absence d’accès mécanisé.
Nous apprenons (mars 2003) qu'un projet de sécurisation contre les avalanches de la route d'accès au Planay de Villaroger est en cours d'étude. Les zones de départ sont situées dans la réserve naturelle. Les solutions proposées vont du déclenchement par explosif au terrassement de digues en terre, la construction d'une galerie au niveau de la route ( en dehors de la réserve ) semble avoir été écartée à priori car techniquement délicate et donc beaucoup plus onéreuse. Il est évidemment difficile de mettre en balance la sécurité des habitants du Planay avec celle de la faune de la réserve mais force est de constater que les pouvoirs publics ne sont pas prêts à se donner les moyens de leur politique...
Ce qui se passe à Villaroger confirme que les personnes attachées à la protection de la nature doivent s’opposer résolument à tout nouvel aménagement de remontées mécaniques en site vierge. Elles doivent continuer d’intervenir pour que les mesures de protection en confettis laissent place à une réelle réflexion sur l’aménagement de la montagne avec une sorte de « plan d’occupation des sols » à l’échelle de massifs entiers. La procédure actuelle des « UTN » station par station, projet par projet, permet de fil en aiguille d’aménager des surfaces considérables.
Si les années 90 étaient restées, crise économique oblige, assez calmes, certains investisseurs poussent aujourd’hui à la conquête de nouveaux espaces pour agrandir le grand luna-park de la glisse.
Qu’importe qu’on dévie de quelques mètres la trajectoire d’un bulldozer pour éviter une ancolie des Alpes ou un « carex ». VET ne réclame pas non plus des compagnies de CRS pour faire la chasse aux « free-riders ». Face à ceux qui ne rêvent que de m2 constructibles, de centièmes de seconde au prochain championnat du monde de ski alpin ou du prochain épisode de la « nuit de la glisse », les associations de protection de la nature, n’ont pas honte de revendiquer leur besoin d’espaces naturels sans bulldozers, sans pylônes, sans moto-neiges, sans hélicoptères...
Vivre en Tarentaise rappelle une fois de plus la nécessité de donner aux petites communes les moyens d’entretenir leur patrimoine. Celui-ci constitue peut être l’avenir des enfants de la vallée. Souhaitons qu’un « plan vert » permette à cette mesure de voir le jour.
En attendant il apparaît nécessaire de rester très vigilant concernant les massifs comme le Ruitor, l’Archeboc, la Vallée des Glaciers, le Beaufortain ou la Lauzière.
Aménagements routiers.
Le bouchon de Landry !
Non, ce n’est pas un canular ! C’est tout simplement ce qui risque d’arriver si deux projets bien avancés en terme d’étude se réalisent.
1°) La déviation de Bourg Saint Maurice.
Cet itinéraire passera à proximité immédiate du pont des Raves , haut lieu du canoë-kayak à Bourg Saint Maurice. Un rond point est prévu à cet endroit avec des bifurcations pour la zone artisanale des Colombières, pour Hauteville et Landry. Il est bien évident que lors des week-ends d’hiver, une partie importante des automobilistes empruntera la route d’Hauteville pour tenter d’échapper aux embouteillages prévisibles. L’association Vivre en Tarentaise est intervenue à plusieurs reprises, aussi bien auprès de la commune de Bourg qu’auprès de la DDE pour tenter de faire évoluer cet aspect du projet. Nous avons proposé un franchissement en tranchée couverte ou un passage dénivelé pour le délestage sans bifurcation pour notre village. Pour des raisons qu’il est difficile de cerner nos propositions n’ont pas été prises en compte. Le tracé, est paraît-il, définitivement arrêté, et Landry risque d’hériter d’un flux de véhicules provenant de Tignes et de Val d’Isère. Les risques pour la sécurité, le calme et l’environnement du village sont évidents. Ces risques concernent également les différents hameaux d’Hauteville-Gondon.
2°) Le projet de liaison routière entre les Arcs et Vallandry.
Ce dossier doit impérativement être traité à partir d’éléments objectifs et donc sans a priori.
Les partisans de cette liaison avancent trois arguments principaux auxquels il est facile de répondre.
Cette voie permettrait d’évacuer les touristes bloqués par un problème sur l’une ou l’autre des deux routes d’accès. Mais, il est extrêmement peu probable qu’un tel événement survienne en hiver. De plus, en admettant que malgré tout l’une des routes soit coupée, il est bien évident que la route « des Espagnols » pourrait être déneigée rapidement. D’ailleurs, cela serait-il bien nécessaire, compte tenu du faible enneigement à cette altitude ? Cette route est une piste de ski en hiver, mais serait-il catastrophique de fermer cette piste aux skieurs, dans le cas de circonstances exceptionnelles et pour une durée limitée.
Une liaison routière permettrait aux ambulances et aux pompiers de circuler d’un site à l’autre.
Les blessés graves sont évacués par hélicoptère. Les blessés légers le sont par ambulance, mais un taxi serait le plus souvent aussi efficace.. Les risques d’incendie à Peisey-Vallandry concernent 8000 lits.
L’importance de cette urbanisation justifie certainement l’implantation d’un poste d’intervention d’urgence sur place.
Les commerçants et restaurateurs verraient d’un bon œil une route reliant les deux stations. Mais, il n’est pas certain que ces corporations aient grand-chose à gagner dans le cas d’une telle jonction, bien au contraire. Il est tout aussi possible que l’effet attracteur d’un grand site touristique, tel qu’Arc 1800, joue en faveur des Arcs. Peisey-Vallandry pourrait alors se vider de ses « fêtards » tous les soirs…
Les risques liés à l’ouverture de cette liaison ont peut être été jusqu’à présent sous-estimés.
La création du « Vanoise- express » créera un afflux de véhicules de toutes sortes, provenant de la grande sœur voisine, saturant rapidement tout le site de Peisey-Vallandry. Cette hypothèse est, c’est évident, loin d’être utopique.
La circulation dans la station sera aussi très difficile durant les week-ends. L’itinéraire passant par Bourg étant largement saturé, il est clair que de nombreux touristes tenteront de passer par Peisey et Landry, aussi bien à la montée qu’à la descente, pour rejoindre les Arcs.
De plus, on se souviendra que ce versant est très instable. Faut-il rappeler les débordements des torrents des Villards, du Saint Pantaléon, des Michailles, de Preissaz….Est-il bien nécessaire d’aller déstabiliser un peu plus ce secteur en ouvrant un tranchée supplémentaire dans la forêt et en réalisant un nouveau ruban imperméable?
L’association Vivre en Tarentaise, se doit aussi de rappeler l’intérêt agricole, paysager et patrimonial des montagnettes concernées par ce tracé. La juxtaposition des deux routes d’altitude (la nouvelle et celle des « espagnols ») séparées par quelques dizaines de mètres l’une de l’autre aurait bien sûr un effet globalement désastreux pour l’environnement.
L’association « Vivre en Tarentaise » souhaite instamment que les élus et les responsables de l’administration réfléchissent de façon approfondie aux effets conjugués que ces deux projets routiers pourraient avoir sur la quiétude des villages concernés (Hauteville, Landry et Peisey), sur la sécurité des piétons et des cyclistes, et sur l’environnement en général. Il serait intéressant également que la population concernée fasse connaître son avis. Après il sera trop tard ! Vivre en Tarentaise. Janvier 2003
Aménagements ou déviations contestables à Valmorel (Au FEY DESSOUS) et Tignes (LES BOISSES).
Dans les deux cas, ces projets " au rabais" permettraient aux vacanciers, se rendant en station, de gagner en temps et en sécurité. Nous sommes intervenus pour demander qu'il soit tenu compte en priorité de la qualité de vie et la sécurité des habitants des villages traversés. Des propositions alternatives ont été avancées dans ce sens les habitants concernés et soutenues par VET. Après visite sur le terrain, des courriers en direction de la préfecture et du conseil général ont été rédigés.
Développement durable ou gestion durable ?
L’expression « développement durable est à la mode. Tant mieux car elle sous entend un meilleur respect de l’environnement et des ressources naturelles. Cependant, les deux mots de cette expression s’opposent : tout développement d’activité entraîne de nouvelles « pollutions ». Dans l’absolu, le développement ne peut être complètement respectueux de notre écosystème. On sait bien que le mode de vie de notre civilisation occidentale ne pourra être étendu à l’ensemble de la planète, sous peine d’épuiser rapidement les ressources de notre bonne vieille Terre. Les pays « développés » devraient donc se diriger vers un fonctionnement beaucoup plus économe en ressources naturelles et en énergie. C’est pourquoi, VET préfèrerait le terme de gestion durable. Les espoirs fondés sur la « croissance » par nos économistes (toutes tendances politiques confondues ou presque…) sont inquiétants. N’est ce pas vers une gestion plus raisonnable des ressources et plus équitable des revenus qu’il faudrait se diriger ?
Mais revenons à la Tarentaise. Prend-elle le chemin du développement durable ?
De gros aménagements routiers sont en cours ou en projet : déviation de Centron et délestage de Bourg Saint Maurice. Il s’agit d’améliorer la sécurité et de favoriser la fluidification du trafic. Il va de soi que VET partage ces objectifs, mais cette fluidification sera-t-elle durable, respectueuse de l’environnement et des paysages de Tarentaise ? Il est clair que ce qui se déroule à Centron actuellement ne va pas dans le sens du respect de nos sites. Certes, le passage en tunnel posait des problèmes d’entretien, mais au fond c’est plutôt des raisons de coût qui ont conduit au tracé actuel. Qu’en sera-t-il à Bourg Saint Maurice ? Vivre en tarentaise aurait préféré que le site du canoë Kayak soit préservé d’un rond point à forte densité de circulation. Il semble que cela ne sera pas le cas même si ce « giratoire » sera paysagé. Ce haut lieu sportif, fréquenté l’été par des centaines de piétons et de cyclistes jouxtera une voie très fréquentée. L’hiver lors des embouteillages, de nombreux véhicules emprunteront la petite route reliant Hauteville à Landry. Cette voie connaîtra à son tour la paralysie et les habitants concernés resteront terrés chez eux en regardant passer les bolides sur les ralentisseurs. Il aurait bien sûr été préférable de réaliser une tranchée couverte sur quelques centaines de mètres pour éviter tous ces effets néfastes. Là encore le coût a peut être joué un rôle déterminant, mais aucune raison ne nous a été fournie pour écarter cette option qui avait retenu l’attention de beaucoup d’élus. A l’évidence, sur le long terme, la Tarentaise aura sacrifié une partie de son patrimoine paysager et sportif.
Tous les travaux menés visent à une meilleure sécurité pour le trafic, mais certains rêvent aussi, d’une plus grande fluidité. Il n’est pas certain loin de là que cela soit possible. En attendant, un nombre important de stations souhaitent construire de nouveaux lits. Chacune avance de bonnes raisons : on a encore des droits à construire, on va créer des emplois, on n’a pas encore atteint la taille critique, il faut rentabiliser nos investissements….Mais, si chaque station construit encore 1000 ou 2000 lits supplémentaires, c’est l’équivalent d’une grande, voire d’une très grande station que l’on va construire…Et les travaux routiers entrepris n’auront pas l’effet escompté. Il est vrai que ces nouveaux lits viendront souvent en remplacer d’autres qui ont du mal à trouver preneur…Il aurait été plus judicieux de rénover l’existant en améliorant parallèlement l’architecture et la fonctionnalité. (Penser au tri sélectif aux accès…). Beaucoup de personnes s’inquiètent de ce transfert de clientèle des logements anciens vers ceux des « stations villages ». Les outils juridiques, administratifs ou financiers n’existent peut être pas pour peser sur cet aspect des choses, mais alors il faut agir d’urgence ! En attendant le bétonnage continue…Qui aura le courage de dire stop ? On arrête !
En matière de transport, notre vallée dispose d’une voie ferrée. Avons-nous fait le bon choix en 1992 en ne doublant pas la vois ferrée ? Que fait-on pour, décourager l’accès à la Tarentaise en voiture et encourager les liaisons en bus avec les grandes cités françaises ? Pourquoi une partie des livraisons n’emprunte-t- telle pas le rail ? Les déchets triés en haute Tarentaise sont évacués sur Albertville par camion. Pourquoi pas par des wagons ? N’est-il pas temps de réfléchir de nouveau au rôle du rail en Tarentaise ?
Nos stations font de gros efforts pour diversifier leur clientèle et c’est bien. Bravo ! Mais cette clientèle change sans arrêt et réclame aussi des séjours plus courts et des locations qui ne s’étendent pas obligatoirement du samedi au samedi. Nos usines à ski doivent répondre collectivement à cette demande. Elles doivent aussi réfléchir à un avenir avec moins de neige pour cause de réchauffement climatique. Qui peut nier désormais que l’effet de serre est bien réel ? Il faudra bien diversifier les activités proposées à nos visiteurs…Beaucoup cherchent une réponse à court terme dans les canons à neige. Certaines stations envisagent de couvrir 60% de leur domaine skiable en neige de « culture ». Mais, attention la Tarentaise doit aussi préserver sa ressource en eau. La France est déjà largement touchée par la pollution des nappes phréatiques par les nitrates (Beauce et Bretagne). La Tarentaise connaît encore des problèmes d’épandage de lisiers. De gros efforts ont été faits par certains agriculteurs, c’est vrai, mais il reste des secteurs préoccupants. De nombreuses communes ne sont toujours pas pourvues de stations d’épuration. Parmi elles, on trouve Pralognan, Champagny , Sainte Foy. Certaines stations d’épuration sont saturées : Bozel-Courchevel, Bellentre (Landry Peisey Montchavin les Coches…). La commune de Bourg envisage de capter une source de qualité sur la route des Chapieux pour alimenter le fameux village canadien d’Arc 2000. C’est dommage car cette source permet à une souche locale de poissons de se maintenir dans ce cours d’eau. (Un endroit pratiquement unique en Savoie…) Ces poissons qui appartiennent au patrimoine de l’humanité seront-ils sacrifiés pour que nos amis canadiens puissent profiter d’un bon bain au retour du ski ? Les canons à neige, les motos neige, les dameuses sont lubrifiées. Certains canons contiennent des bactéries inactivées. Quels seront les effets à long terme sur la qualité de notre eau de boisson ?
Parallèlement, le tourisme d’été régresse. Mais, est ce qu’il est agréable de se promener sous des pylônes, de séjourner dans des villages à l’architecture qui se banalise ou bien encore de parcourir des pâturages en déprise ? Le silence est-il au rendez vous ? Le calme ne fait-il pas partie des qualités essentielles d’un séjour dans notre vallée ? Pourtant, il devient difficile, d’échapper aux pétarades d’une petite minorité…
Que fait la Tarentaise pour protéger son capital nature ? Elle a déjà « donné » diront certains en acceptant la création du Parc national de la vanoise. Mais, est une raison valable pour refuser de mieux gérer des secteurs où des espèces végétales d’intérêt européen ont été inventoriées? Pourquoi ce refus systématique de Natura 2000 ?
En fond de vallée et autour ces villages, la course au terrain constructible continue. Les mises à jour des PLU (Ex POS) se succèdent. Souhaitons, que nos amis agriculteurs ne soient pas oubliés. Ce sont eux qui entretiennent nos paysages, qui attirent tant de visiteurs. Mais pour travailler dans de bonnes conditions, il leur faut des prés de fauche….S’il faut urbaniser davantage, il faudrait le faire de préférence dans les zones agricoles en déprise, c'est-à-dire sur les coteaux pentus…Les communes devraient également favoriser davantage la réorganisation des parcelles agricoles pour simplifier leur exploitation.
De nombreuses parcelles sur les coteaux sont en voie d’abandon, souvent à cause des problèmes d’accès. Il paraît souhaitable de réaliser ces accès, en les limitant strictement aux agriculteurs. Les coteaux de nouveau pâturés, libéreraient des surfaces de fauche en vallée, permettant ainsi d’aller vers une meilleure autonomie fourragère.
Dans le domaine de l’énergie, notre vallée pourrait innover. La forêt se développe, mais la filière bois progresse peu. On continue de construire de gros ensembles sans envisager de chaufferie au bois. Par exemple, pourquoi le futur lycée de Bourg ne serait-il pas chauffé de cette façon ? Combien de pompes au GPL compte la Tarentaise ? Deux ou trois….Qui se soucie d’économiser l’énergie électrique, par exemple dans l’éclairage publique ? Dans ce domaine, il y a un potentiel d’économie de 50% sur la plupart des communes….Est-il bien nécessaire d’éclairer certains sommets ???
Vivre en Tarentaise souhaite une évolution de l’activité touristique dans la vallée. Cette évolution passe par une meilleure gestion de notre patrimoine au sens large. Différentes réflexions à plusieurs niveaux (Etat et Conseil général) connaissent une pause depuis les dernières élections. Pourtant des élus de toutes tendances politiques y participaient. Vivre en Tarentaise a pris sa part dans ces travaux surtout en matière de valorisation du patrimoine local : vignes, vergers, flore faune, géologie, artisanat….Notre association espère que des mesures concrètes seront prises. Collectivement, de nombreux élus retiennent au moins en partie nos craintes et nos arguments. Mais, chacun réclame une exception pour son cas particulier. Vivre en Tarentaise espère également qu’à travers l’intercommunalité, on réfléchisse à la mise en place d’une véritable solidarité intercommunale qui permette aux petites communes d’entretenir et de valoriser leur territoire. Dans l’ensemble, on vit bien en Tarentaise, c’est vrai ! A nous de faire en sorte que cela dure…..
Alain Machet décembre 2002
Une piste d’alpage en direction du col de la Seigne ? (10juin 2003)
Monsieur le Maire, nous avons appris que Monsieur Eric Minoret avait entamé des consultations au sujet de la création d’une piste d’alpage en direction de col de la Seigne.
Comme vous le savez peut être, notre association a eu souvent l’occasion de soutenir des actions en faveur du maintien de l’agriculture ou de l’entretien du paysage en Tarentaise.
Mais dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, il s’agit un site à la réputation internationale qui est parcouru chaque année par des dizaines de milliers de marcheurs. Le tour du Mont Blanc à pied est sans doute la randonnée la plus connue en Europe.
Il y a quelques années, Vivre en Tarentaise avait dénoncé un projet de desserte par câbles du refuge Robert Blanc. A cette occasion nous avions pu mesurer l’attachement de Mr Minoret à la vallée des Chapieux.
La presse relate assez souvent les efforts de votre commune, à travers l’espace Mont Blanc, pour préserver l’architecture ou pour canaliser le flot de visiteurs dans la vallée des Glaciers. Nous vous félicitons pour toutes ces actions.
La réalisation d’une piste pour 4x4 dans cette vallée, irait à l’encontre des efforts déployés par ailleurs. Aussi, nous voulons croire, Monsieur le Maire, que ce projet sera abandonné rapidement.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Maire, à l’assurance de nos sentiments les meilleurs.
Alain Machet
Enquête sur la gestion de l’eau en amont d’Albertville.
Une vaste réflexion est en cours au sujet de la gestion de l’eau en Tarentaise. VET a été sollicitée pour apporter sa pierre…
Madame, en réponse à votre questionnaire sur les préoccupations de notre association dans le domaine de la gestion de l’eau, j’ai l’honneur de vous transmettre une liste rapide (et en vrac) de sujets qui devraient à notre sens être évoqués dans le cadre de cette enquête.
Notre association s’intéresse à la protection de la nature, et à la qualité de vie en Tarentaise. Elle tente aussi, de lancer quelques idées dans le domaine de la protection et de la valorisation du patrimoine de la vallée. Par son réseau d’adhérents, elle dispose « d’observateurs », qui de temps en temps lui permettent de poser aux différents responsables de notre société des questions sur tous ces sujets.
Nos préoccupations dans le domaine de l’eau ne sont sans doute pas originales, mais nous vous en proposons quelques unes ci-dessous.
1°) Un très grand nombre de communes ne disposent pas de station d’épuration des eaux usées. Les délais d’attente pour l’obtention les subventions nécessaires aux travaux sont longs…Et pendant ce temps, le milieu naturel hérite d’eaux polluées.
2°) Les stations de ski se dotent massivement de canons à neige. Les prélèvements dans les ruisseaux (voire dans les nappes d’eau potable) rendent plus difficiles les conditions de survie de la faune aquatique.
3°) Le lit de l’Isère est en voie d’artificialisation complète. Cette rivière a tendance à se transformer en parc d’attraction aquatique. Quel équilibre peut-on trouver entre les différents utilisateurs, et la protection de la vie aquatique ? Les variations de niveau de l’eau de cette rivière par suite des turbinages et des lâchers d’eau nécessaires aux sports nautiques rendent la reproduction des poissons très difficile. La qualité de l’eau de cette rivière est souvent limite pour la pratique des sports nautiques.
4°) L’Isère compte encore des ruisseaux latéraux qui abritent des salmonidés. D’autres plus nombreux en ont hébergé mais la qualité de l’eau ou l’entretien des lits ne permet plus cette présence. Un inventaire de ces ruisseaux et des travaux nécessaires serait intéressant. Souvent, différents obstacles s’opposent à la circulation des poissons…Parfois, des rejets massifs d’eaux usées ou de petit lait sont effectués et forment un égout à ciel ouvert. (Exemple en aval de Valezan en bordure du fameux GR5, très parcouru l’été par les randonneurs….) Une souche locale de truite existe dans quelques cours d’eau d’après la société de pêche de Bourg. Il paraît indispensable de la préserver et de la réintroduire partout où cela semble possible.
5°) L’impact de l’urbanisation massive en altitude, et des activités mécaniques liées laissent craindre une dégradation de la qualité des sources en aval et des stocks d’eau potable.
6°) Il existe dans la vallée plusieurs anciennes grosses décharges de déchets ménagers en bordure de cours d’eau. Quel est l’impact de ces déchets recouverts de terre sur le cours d’eau voisin ?
7°) De la même façon, notre région connaît des activités industrielles depuis longtemps. Certaines ont cessé, d’autres continuent. Quel est l’impact de ces activités passées ou actuelles sur la qualité de l’eau de l’Isère ?
8°) La Tarentaise compte de nombreux lacs d’altitude. Elle compte aussi de nombreux milieux humides. Ces lacs, constituent un patrimoine biologique et paysager exceptionnel. Certains sont menacés par l’extension de remontées mécaniques, d’autres par une sur fréquentation due à la présence de routes d’alpages sur lesquelles la circulation est mal contrôlée. Différents acteurs se sont penchés sur ces lacs. Il serait intéressant de faire une synthèse des données et de compléter les inventaires de façon scientifique.
9°) L’eau potable est-elle suffisamment surveillée ? Quelle est la fréquence des analyses de métaux lourds, ou de composés organiques cycliques ?
10°) La collecte des déchets toxiques, malgré les récents efforts des collectivités, est encore largement insuffisante. Un politique vigoureuse de sensibilisation du commun des mortels, des artisans, des agriculteurs….est nécessaire pour éviter de retrouver tôt ou tard ces substances toxiques dans notre eau de boisson.
11°) Les agriculteurs de Tarentaise emploient de plus en plus souvent des engrais. La vallée dispose d’excédents de fumiers lisiers. Qui mettra fin à cette aberration ? Ces excédents justement que l’on retrouve parfois (de moins en moins souvent) dans l’Isère ou dans le Ponthurin.
12°) Les ouvrages EDF ou les micros centrales devraient laisser la place à la circulation des poissons et à des débits réservés plus importants que ceux qui sont concédés aujourd’hui.
13°) L’urbanisation en montagne et le remodelage des pistes de ski, ont des conséquences importantes sur le régime de crue des torrents situés en aval. A ce titre le versant des Arcs est un cas d’école. Les travaux de protection nécessaires pour protéger les villages situés sous la station s’avèrent pour le moins très importants.
14°) De tout temps l’homme a détourné l’eau de son cours naturel. Il existe encore de nombreux canaux d’irrigation qui s’étendent sur des kilomètres. Par exemple ceux des Chapelles, ou encore celui du « pain perdu » sous le Clapet à Seez. On trouve encore aussi de nombreux moulins en voie de dégradation. A Sainte Foy, il y a encore des canaux de drainage en lauze qui permettaient au terrain instable de cette commune de ne pas trop bouger…Plus récemment, les industries ont capté des cours d’eau pour transformer leur énergie en électricité. Puis EDF a repris cette transformation à plus grande échelle. La Tarentaise est un gruyère ….Des galeries courent d’une vallée à l’autre sur des dizaines de kilomètres, passant de la Tarentaise au Beaufortin ou à la Maurienne. Des hommes ont creusé ces conduites. Lors des révisions ces chemins souterrains ont parcourus à pied ou en jeep.. Tous ces ouvrages, avec leur histoire, mériteraient sans doute d’être présentés à la population locale et aux nombreux touristes qui fréquentent la Tarentaise.
15°) La Tarentaise a le domaine skiable le plus fréquenté du monde. Certains responsables souhaitent développer encore cette activité. D’autres s’interrogent sur les risques générés par l’évolution climatique. Le développement des canons à neige n’est pas étranger à cette évolution. Des loisirs du type « Thalasso » à la montagne sont parfois envisagés pour « remplacer » le ski, ou au moins « diversifier l’offre ». La population souvent aisée qui fréquente notre région est une grosse consommatrice d’eau. On peut craindre une forte croissance de cette consommation …..N’est-il pas temps d’arrêter tout développement quantitatif en altitude ?
16°) Quelles sont les réserves d’eau potable de qualité ?
En espérant avoir répondu à votre attente, je vous prie de croire, Madame, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs. Alain Machet
Modification de « la loi montagne ». Un courrier inter associatif :
Monsieur le Premier Ministre, les signataires de ce courrier ont pris connaissance avec un grand intérêt du rapport fait par M. le Député Jean Proriol, au nom de la Commission des Affaires économiques, de l’Environnement et du Territoire, sur le projet de loi, modifié par le Sénat, portant diverses dispositions relatives à l’urbanisme, à l’habitat et à la construction.
Ils tiennent par la présente à vous faire part de leur remarques concernant les nouvelles dispositions proposées, tout en rappelant que la volonté de la mission du Sénat était de proposer une vision globale de l'application de la loi montagne et non de saupoudrer des amendements au gré de l'actualité parlementaire.
- Le nouvel Article 5 bis C complétant l'article L. 145-3 du code de l'urbanisme nous apparaît très positif, tant nous avons pu constater de dérives concernant les accès aux bâtiments isolés en montagne, en particulier en hiver.
« Lorsque des chalets d'alpage ou des bâtiments d'estive, existants ou anciens, ne sont pas desservis par les voies et réseaux, ou lorsqu'ils sont desservis par des voies qui ne sont pas utilisables en période hivernale, l'autorité compétente peut subordonner la réalisation des travaux faisant l'objet d'un permis de construire ou d'une déclaration de travaux à l'institution d'une servitude administrative, publiée au bureau des hypothèques, interdisant l'utilisation du bâtiment en période hivernale ou limitant son usage pour tenir compte de l'absence de réseau. Lorsque le terrain n'est pas desservi par une voie carrossable, la servitude rappelle l'interdiction de circulation des véhicules à moteur édictée par l'article L. 362-1 du code de l'environnement. »Cette rédaction reçoit notre appui total.
- Le nouvel article 5 bis D ne saurait par contre recevoir en l’état notre approbation. La possibilité offerte d’autoriser des constructions isolées à titre exceptionnel dans les communes n’étant dotées ni d’un PLU, ni d’une carte communale, doit être limitée aux seuls bâtiments à usage de résidence principale et aux communes en déclin démographique. Cette restriction est indispensable afin d’éviter le mitage des espaces montagnards par les résidences secondaires ; les restrictions prévues concernant la protection des terres agricoles, pastorales et forestières et la préservation des espaces, paysages et milieux caractéristiques du patrimoine naturel et culturel montagnard, si elles s’avèrent nécessaires, ne seront à l’évidence pas suffisantes pour prévenir ce risque de mitage, nuisible à ce qui est la base même de l’attractivité de ces espaces : leur qualité paysagère.
- Enfin, les signataires tiennent à vous faire part de leur totale opposition à l’amendement n°18 proposé par M. le Député Proriol sous la forme d’un article additionnel modifiant le premier alinéa du III de l’article L 145-3 du code de l’urbanisme. En effet, à la suite de la phrase "l'urbanisation doit se réaliser en continuité des bourgs, villages et hameaux existants", le député Proriol propose de rajouter "constructions". Ainsi, le principe d’urbanisation en continuité posé par la Loi montagne de 1985 est mis à mal : n'importe quelle construction pourrait constituer le départ d'une urbanisation ! L’implantation d’un simple hangar agricole, remise ou abri pour le bétail pourra alors servir de point de départ à une urbanisation plus importante. Nos associations ne peuvent accepter les dégâts irrémédiables qu’une telle modification de la loi engendrerait immanquablement dans des zones de haute pression foncière et dans des paysages encore préservés. Cette mesure conduirait également à des dépenses intolérables en matière de viabilité et de raccordements aux réseaux.
La deuxième lecture au Sénat du projet de loi incluant ces dispositions aura lieu le 7 mai après-midi.
Nous vous serions infiniment reconnaissant de tout mettre en œuvre dans l’intervalle pour éviter que cet amendement lourd de conséquences ne soit voté, hypothéquant grandement le développement maîtrisé des massifs montagnards et le nécessaire équilibre entre protection et aménagement de la montagne.
Vous remerciant de l’intérêt que vous voudrez bien porter à nos arguments, recevez, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre haute considération.
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