Le mot du Président.
Chers adhérents, vous trouverez ci-dessous un résumé de nos activités pour l’année 2001. Je voudrais remercier tous les membres du bureau qui ont fait comme les années précédentes de gros efforts pour que notre association soit présente sur les principaux dossiers d’aménagement de notre vallée.
Faut-il rappeler que « Vivre en Tarentaise » est animée par des bénévoles ?
La plupart des réunions auxquelles nous sommes conviés se déroulent à Albertville ou à Chambéry.
Depuis quelques années, nous percevons une subvention de l’état , car nous participons à des commissions départementales.
VET est membre de « L’air des deux Savoie », de la « Commission des Sites », de la « Commission départementale de gestion des déchets », de « la commission déchets du bâtiment », du comité de gestion de plusieurs réserves naturelles (Tueda et Villaroger). Nous appartenons également à deux groupes agro-sylvo-cynégétiques qui nous permettent de dialoguer avec les chasseurs.
Nous relayons les informations diffusées par la Frapna, la CRIRAD, le groupe sortir du nucléaire, l’AEM….Nous participons à l’animation de plusieurs collectifs associatifs : groupe vélo-tarentaise, collectif savoyard pour une meilleure gestion des déchets, fête écocitoyenne de Tamié.
Le nombre de nos adhérents ne fléchit pas, bien au contraire, et c’est un grand encouragement pour nous. Merci ! Quelques personnes viennent de temps en temps assister à nos réunions mensuelles de Villette. Cela, nous permet de maintenir le contact avec « la base ». Nous devons essayer de « former » ces personnes pour assurer la pérennité de notre structure. alors, si le cœur vous en dit, vous serez les bienvenus !
Bonne lecture ! N’hésitez pas à nous faire part de vos critiques ou suggestions. A bientôt !
Alain Machet.
Faut-il construire de nouveaux lits en Tarentaise ?
Cette question oppose « petites » et « grandes »stations. Elle divise également celles qui ont consommé la totalité ou presque de leurs droits à construire et celles qui disposent encore d’une marge importante (Les Arcs par exemple). Il va de soi que les intérêts en jeu déchaînent les passions….Dans ce débat « Vivre en Tarentaise » voudrait rappeler quelques éléments qui semblent admis par nombre d’élus et de représentants des administrations.
La situation actuelle du marché des sports d’hiver fluctue légèrement au fil des années en fonction de la mode, de la situation économique générale, de l’enneigement. Globalement tout le monde s’accorde à reconnaître que le « marché est désormais à maturité ».C’est à dire qu’il est peu probable que ce dernier subisse dans l’avenir une forte croissance. L’état stationnaire global recouvre en fait une situation réelle complexe où l’on découvre qu‘une partie de la clientèle nationale est moins présente qu’autrefois, mais que d’autres publics viennent désormais aux sports d’hiver. De plus, la clientèle traditionnelle a vieilli et se montre plus exigeante en matière d’accueil , de confort, de prix, d’animations, d’architecture et de préservation de l’environnement.
Dans ce contexte, il va de soi que les logements construits dans les années 70 ne sont pas tous adaptés à la demande actuelle. Une partie d’entre-eux ne peuvent plus être loués faute d’entretien ou parce qu’ils sont beaucoup trop exigus. Il sont souvent cédés à des particuliers à bas prix .Le parc immobilier se banalise. Ce processus risque de s’accentuer dans les prochaines années. Il apparaît donc vital pour nos stations et pour l’Etat de prévoir les outils juridiques et financiers permettant la rénovation du parc immobilier. En gros, il faudrait transformer deux studios en logement de taille correcte. Ce chantier sera probablement le plus vaste dans la vallée pour la prochaine décennie. Mais il n’est pas facile de convaincre des dizaines de propriétaires pour réaménager complètement un bâtiment.
Les communes qui ont épuisé leurs droits à construire n’ont pas le choix. Pour les autres, il peut paraître plus facile de construire des lits nouveaux. Mais le taux de remplissage dans ce cas n’augmente pas, bien au contraire. Les grandes usines à ski sont en concurrence entre elles, c’est une évidence. Mais, le nombre de lits offerts à la location est-il un gage de qualité ? La plus « grande » sera t-elle la meilleure ?
D’autre part, les domaines skiables ne sont pas extensibles à l’infini. En haute saison il faut souvent faire la queue au pied des remontées mécaniques. Il faut souvent aussi, recourir à toutes les sources d’une commune pour alimenter en eau les canons à neige et les jacuzzis des résidences de luxe. N’est-il pas suicidaire alors de vouloir augmenter la fréquentation d’un site déjà relativement saturé ? Il est clair que les associations de protection de la nature ne souhaitent pas voir les pylônes envahir ce qui reste de montagne « authentique ». Mais elles ne sont pas les seules.
En effet, la montagne est aussi un lieu de séjour estival. La vallée dans ce domaine peut attendre une fréquentation plus importante. D’autant plus que les 35 heures, le nombre de plus en plus importants de jeunes retraités, conduisent à une augmentation des courts séjours en dehors de la haute saison. Mais cette nouvelle clientèle est à la recherche de paysages de qualité. De beaux villages d’architecture traditionnelle, d’espaces vierges…Autrement dit il y a peut être une marge de progression en ce qui concerne la fréquentation touristique, mais elle dépend de l’attention qui sera prêtée à la protection et à la mise en valeur de tout notre patrimoine.
Parallèlement au problème des constructions nouvelles en montagne, on trouve celui de l’accès à la Tarentaise qui en fait est le noeud du problème. Ces 300 000 ( ?) lits touristiques s’accompagnent d’un flux et d’un reflux d’automobiles chaque week-end. Il arrive souvent que la RN 90 soit bloquée de Sainte-Foy à Albertville. Certes, différents travaux sont en cours pour améliorer la sécurité. Mais, il faut le dire et le répéter, aucune autoroute de Bourg Saint Maurice à Moutiers ne changera quoi que ce soit aux embouteillages des jours de pointe. La capacité de remplissage ou d’évacuation de la vallée est limitée par celle de la deux fois deux voies Moutiers-Albertville. Les créneaux de dépassement à trois voies ne permettront que de stocker les véhicules sur trois files au lieu de deux…Les chantiers évoqués plus haut ont fait l’objet d’un contrat de plan Etat-Région avec participation des communes, et des sociétés de remontées mécaniques. Mais il faut savoir que une fois de plus, tourisme oblige, la Savoie a été très bien dotée par l’Etat par rapport à d’autres départements qui ont eux aussi des travaux urgents à réaliser…Il semble donc que l’enveloppe allouée l’ait été pour solde de tout compte…En clair l’augmentation de la capacité d’hébergement de la Tarentaise n’est pas souhaitable, car elle retarde la rénovation du parc immobilier et aussi parce qu’elle risque de conduire à l’asphyxie complète du réseau routier .
La Tarentaise doit apprendre désormais à gérer au mieux son « outil touristique » en pariant sur la qualité et non sur la quantité. Elle doit admettre que la période de croissance est terminée. Il lui faut réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour conforter la situation actuelle. Dans cette optique « vivre en Tarentaise » attend des élus et de l’administration une politique vigoureuse de protection et de mise en valeur du patrimoine naturel en liaison avec les agriculteurs. N’oublions pas que l’agriculture est essentielle, non seulement pour l’entretien de nos paysages, mais aussi pour l’image de la vallée. Et puis, comment exiger du Beaufort de qualité, produit avec de l’herbe de Tarentaise, si l’on grignote sans arrêt ce qui reste de terrain plat, facile à faucher, pour y construire des lotissements ?
Vivre en Tarentaise attend également que le problème de gestion des déchets et des eaux usées soit abordé partout. La mise en place du tri sélectif, la gestion des boues des stations d’épuration sont des problèmes complexes qui ne peuvent être abordés qu’à l’échelle de la vallée et dépassent évidemment l’échelle d’un canton.
Depuis longtemps également notre association réclame la mise en place d’une solidarité intercommunale pour que toutes les communes qui disposent d’un espace naturel important reçoivent les moyens nécessaires à leur entretien et à leur valorisation. Tant que sa mise en place sera différée, nous verrons éclore des querelles de clocher, des projets d’extension (« notre station n’a pas atteint la taille critique ») ou de créations nouvelles en site vierge pour garder les jeunes au village…Tous ces projets évidemment iraient à l’encontre du maintien et du développement du tourisme complémentaire d’été.
Alors, à quand une gestion globale et concertée de l’espace Tarentaise ?
L’extension de la station de ski d’Orelle.
Communiqué de la FRAPNA Savoie, de vivre en Tarentaise, de vivre en Maurienne, de Mountain wilderness sur la décision du tribunal acceptant l’extension de la station de ski d’Orelle. (Le 5 septembre 2001)
Au nom du peuple Français…
Ainsi commence la décision du tribunal administratif de Grenoble. Il confirme ainsi l’autorisation d’extension de la station d’Orelle, accordé par le préfet de Région et contre laquelle les associations Mountain Wilderness, Vivre en Maurienne, Vivre en Tarentaise, le Club Alpin Français et la FRAPNA Savoie avaient déposé un recours.
Tous nos arguments ont été rejetés :
- malgré la présence de plantes et d’animaux protégées par la loi Française et notamment le bouquetin en cours de colonisation du secteur,
- oubliant la proximité immédiate du Parc National de la Vanoise et de ses paysages,
- ignorant la présence d'avalanches. Celles ci sont si nombreuses qu’elles obligent à protéger toutes les pistes et toutes les remontées mécaniques par des systèmes avalancheurs(1). Ramené à la surface skiable, cette station possèdera la plus grande densité d’équipement de protection contre les avalanches des Alpes Françaises.
- malgré un suréquipement des vallées voisines (3 vallées, Arc, la Plagne …) , qui vient à l'encontre de l'esprit de la loi montagne qui prône le « respect des grands équilibres ».
En cela le tribunal désavoue toutes les décisions prises jusqu'à présent sur cette station. Pas moins de 12 dossiers ont été déposés en 20 ans, la plupart refusés à cause des risques naturels. Parmi les trois acceptés, un permis de construire a été jugé illégal et un projet identique à celui d’aujourd’hui a été invalidé par ce même tribunal en 1997. Voyant que les gros projets ne passaient pas, la STOR (société d’exploitation) les a saucissonnés pour les faire avaler petit bout par petit bout. Par exemple, le projet actuel diffère du précédent par une piste de moins et une remontée de moins « remise à plus tard, après des études complémentaires ».
Cette atteinte du patrimoine naturel n’est même pas compensée par de réels avantages économiques.
L’argument principal est de créer de l’emploi dans ce village de fond de vallée, proche des bassins de Modane et St Michel de Maurienne et richissime commune grâce aux royalties d’EDF. Ambition légitime, mais pas réaliste. Les perspectives de développement annoncées ne pourront pas aller au delà des 1000 lits touristiques et de quelques commerces. Il aura fallu investir 130 Millions de Francs pour créer environ 40 emplois équivalents temps plein, toutes activités touristiques confondues.
Des stations de surface équivalente en créent 3 fois plus. Dans d’autres villages, les 3 000 clients attendus sur le parking généreraient 150 emplois!
Le rendement en terme d’emploi par rapport à l’impact environnemental est ridicule.
Les raisons de l’existence de cette station sont autres.
Orelle, en Maurienne, est relié à Val Thorens en Tarentaise et lui offre un accès facile : une autoroute, un parking et un télécabine ascenseur qu’il faut comparer à la montée interminable des Bellevilles.
Le village offre aussi sa proximité avec l’Italie par le tunnel du Fréjus à 5 km. Le résultat est sans appel : 1/3 des clients sont de la région Rhône-Alpes, 1/3 sont des Italiens, les 1/3 restant proviennent des stations de Maurienne grâce à des réciprocités de forfait ; les 3/4 des billets sont vendus le week-end. C’est toute une clientèle qui échappait à Val Thorens à cause de son inaccessibilité routière, surtout les week-end.
De plus les 15 000 lits de Val Thorens n’ont rien à craindre de la concurrence du potentiel de 1000 lits d’Orelle. Dernier point, le domaine d’Orelle permet d’absorber le trop de skieurs car Val Thorens a trop de lits.
Cette relation étroite entre les deux stations est confirmée par la structure financière de la station d’Orelle (STOR) détenue par Val Thorens (SETAM).
Ainsi Val Thorens est le principal bénéficiaire de ce projet en consommant le patrimoine naturel collectif et une partie des ressources d’Orelle.
Malgré la perte des clients Italiens, beaucoup de Mauriennais approuvent cette liaison car dit-on « Orelle diversifie l’offre en proposant l’accès aux Trois Vallées ». Ils sont relayés en cela par leur député qui joue sur tous les tableaux jeu, puisqu’il est aussi administrateur de la SETAM !
Faut-il s’étonner alors que la station de Val Cenis, un peu plus haut en Maurienne, se gratte la tête pour savoir comment faire venir les skieurs italiens, quitte à ouvrir le col du Mont Cenis en hiver ?
Dans cette affaire exemplaire, nous déplorons la démission de l’Etat (par le biais de son Préfet de Région) devant son rôle de préserver l’équilibre entre intérêts économiques et défense du patrimoine naturel.
Est ce vraiment ce que souhaite « le peuple Français » ?
NB : l’avocat de la commune d’Orelle et à travers elle de la puissante station de Val Thorens, n’est autre que le cabinet Corine Lepage !
(1) Il n’y aura pas moins de 29 tubes Gazex, un câble Catex et un canon avalancheur.
Champ de tir de la Sassière (Sainte Foy)
Nous avons pris connaissance avec stupéfaction d’un document évoquant la création d’un champ de tir sur le plateau de la Sassière (commune de Sainte Foy) .
Comme vous le savez, ce site est l’un des plus remarquables de Tarentaise. Il s’agit d’une prairie humide d’altitude, qui à ce titre aurait probablement due être retenue dans l’inventaire « Natura 2000 ». Elle est le siège d’une activité agricole estivale. Différents chalets d’alpage et une chapelle témoignent de l’ancienneté de cette activité dans le cirque. . Ce dernier est surmonté de deux glaciers du Grand et de l’Invernet. Le deuxième doit figurer dans de nombreux manuels de géographie car il est flanqué de deux moraines remarquables . Les ruisseaux qui serpentent dans la prairie abritent une faune aquatique très riche. Les contreforts bordant le plateau portent des lacs d’altitude célèbres pour leur valeur paysagère et piscicole : lacs Noir, du Petit, Longet et Verdet. Il va de soi, que le chamois, la marmotte, le renard, l’hermine, l’aigle, la perdrix des neiges….profitent également des lieux.
Ces atouts font que le site est fréquenté par un public nombreux , varié et cela en toute saison : agriculteurs, ramasseurs de myrtilles, chasseurs, pêcheurs, randonneurs à pied ou à ski, alpinistes, grimpeurs, skieurs héliportés (hélas !) sur le versant italien.
L’accès au site s’effectue souvent par le village de la Mazure et le hameau du Mayen. Mais, d’autres voies sont possibles et régulièrement utilisées par les randonneurs : par le vallon de Mercuel , par le col de la Louïe Blanche, par le col de Tachuy , par le glacier du Grand , de l’Invernet ou encore de la Sassière depuis l’Italie….
Tous les livres consacrés aux paysages de Tarentaise comportent une ou plusieurs pages dédiées à ce secteur. Tous les libraires de Tarentaise proposent des cartes postales mettant en avant la qualité de ces
paysages. Le plateau de la Sassière, nous l’avons déjà dit est l’un des grands sites de la vallée. Porter atteinte à ce chef d’œuvre de la nature, c’est porter atteinte à l’ensemble du patrimoine montagnard et plus particulièrement à celui de Tarentaise déjà bien éprouvé.
Cette vitrine de la vallée, ne peut pas être traitée à la légère à l’heure où une vaste concertation est en cours dans le cadre de la directive territoriale d’aménagement. L’un des points forts de cette réflexion semble être la protection et la valorisation du patrimoine montagnard. Parallèlement, les contrats territoriaux d’exploitation commencent à faire leur apparition dans notre région. Sera-t-il possible de convaincre les agriculteurs de consacrer du temps à l’entretien des paysages, pourra-t-on encourager les élus à s’engager davantage que par le passé dans la protection du patrimoine si l’état ne donne pas l’exemple et se propose de transformer le site le plus prestigieux de la vallée en champ de tir ?
Enfin, qui pourra oublier les nuisances sonores, les avalanches ou les chutes de séracs provoquées par les ondes sonores, la pollution par les douilles et les explosifs, le dérangement de la faune, la destruction d’un biotope de qualité par le passage des engins à chenilles….. ?
Nous sommes donc intervenus auprès de Sous-Préfecture pour demander des éclaircissements…Nous avons été conviés à une réunion avec l’armée la commune etc…
Les informations qui nous ont été fournies à cette occasion semblent assez rassurantes.
Cependant, nous espérons que toutes les précisions apportées par l’institution militaire pourront figurer dans la convention qui devrait être passée avec la commune concernée. Nous pensons qu’un texte indiquant clairement la fréquence annuelle des manoeuvres (12 par an ?), les jours autorisés dans la semaine, le type d’armes employé, les engagements de l’armée concernant la collecte des douilles et la protection de l’environnement en général, pourraient rassurer un grand nombre de montagnards.
Nous nous permettons toutefois de rappeler que la présence d’une chenillette ne nous paraît pas nécessaire pour assurer la sécurité, dans la mesure où dans la plupart des accidents, il est fait appel à l’hélicoptère. C’est dans ces termes que nous sommes adressés récemment à la sous-Préfecture….
Déviation de Centron : suite et fin ?
Madame la Ministre,
Le Conseil d’Etat vient de rejeter les recours présentés par la commune de Montgirod-Centron et de nombreuses associations contre le projet de déviation de Centron. L‘Etat aura donc le dernier mot dans ce combat du pot de terre contre le pot de fer. Rappelons que les commissaires enquêteurs avaient émis un avis négatif au sujet de ce projet. De la même façon, les élus de plusieurs cantons , une dizaine d’associations, s’étaient mobilisés pour soutenir la commune dans son combat.
De quoi s’agit-il ? Une zone de terrain instable menace de couper l’accès à la haute Tarentaise. Pour lever cette menace, il existe plusieurs solutions : déplacer le tracé actuel sur l’autre rive de l’Isère grâce à deux viaducs, ou creuser un tunnel de quelques centaines de mètres derrière la zone instable.
C’est la première solution qui a été retenue par la DDE. Il s’agit sans contestation possible de la variante la plus nuisible pour l’environnement du village. L’espace agricole du site permet de tracer une route à quatre voies ! ! Sous couvert d’améliorer la sécurité de l’accès à la vallée, il s’agit là de prolonger la voie rapide Alberville-Moutiers en direction d’Aime.
Les travaux devraient être financés dans le cadre du contrat de plan Etat-Région. De nombreux élus restent persuadés que la solution technique retenue est mauvaise. Mais ils hésitent à la remettre en cause car ils ne veulent surtout pas “ perdre ” l’enveloppe financière attribuée à la Savoie en différant les travaux contestés.
Parallèlement, l’Etat par l’intermédiaire de la DDE tente de faire comprendre à la population et aux élus de haute Tarentaise que l’élargissement à quatre voies de la RN 90 jusqu’à Bourg Saint Maurice ne résoudrait pas les problèmes de circulation rencontrés en période touristique. Effectivement, c’est la voie rapide Moutiers-Alberville qui est saturée et limite les flux d’automobiles en période de pointe. Cette attitude responsable de l’Etat est louable, mais elle s’accompagne d’une contradiction concernant la déviation de Centron. La réalisation de cette deux fois deux voies n’est-elle pas aussi inutile que son prolongement en amont ? En fait ces travaux permettront de stocker les véhicules sur deux voies au lieu d’une actuellement. Pour cela on aura détruit un site, déplacé l’Isère, compromis les activités touristiques et agricoles d’une commune. On se sera engagé à saler massivement un itinéraire tracé à l’ombre dans un milieu humide et en pente raide…
Enfin, à travers la DTA, l’Etat souhaite encourager les communes à valoriser et protéger leur patrimoine et leurs paysages. Il souhaite favoriser le dialogue entre les différents acteurs locaux. Mais, par ailleurs, il refuse de remettre en cause un projet qui porte atteinte au patrimoine paysager de la vallée. A aucun moment les associations de protection de la nature n’ont pu discuter sereinement du projet avec les responsables de la DDE. L’expert géologique nommé par Monsieur le Préfet n’a jamais rencontré les associations….Comment les administrations pourraient-elles rester crédibles si elles ne donnent pas l’exemple ?
Aujourd’hui, seule une intervention politique au plus haut niveau pourrait empêcher la réalisation de cette déviation. Aussi, nous voulons croire, Madame la Ministre, que vous pourrez prendre connaissance en détail de ce dossier et intervenir en faveur de la protection de nos paysages.
Nous vous prions de croire, Madame la Ministre, à l’assurance de nos sentiments les plus respectueux. Au nom de l’association : le président Alain Machet
Décharges sauvages : cas particulier ?(commune d’Aime)
Monsieur le Maire,
Nous avons l’honneur d’attirer de nouveau votre attention au sujet de la décharge sauvage située sur la route reliant Villette à Charves.
Comme vous le savez ce type de décharge contribue à la dégradation de notre environnement : odeurs, pollution des sols et des eaux, atteinte au caractère du site…Il va soi que la législation en vigueur permet de poursuivre toutes les personnes effectuant des dépôts sur le site.
Le plan départemental de gestion des déchets est en cours de révision avec comme objectif affiché : 50% de recyclage. Ce plan reprendra des dispositions qui existent déjà concernant la résorption des décharges. En effet une enveloppe gérée par l’ADEME permet de financer la réhabilitation des décharges.
Par ailleurs le Canton d’Aime dispose d’une déchetterie à Valezan. Cette dernière est malheureusement peu utilisée du fait de sa situation et de ses horaires d’ouverture très restreints.
D’autres incidents (déversement d’un camion de pneus sur le décharge sauvage de Centron, incendie en bordure de la RN 90 sur la décharge d’Aime, brûlage de déchets divers par des particuliers ou des artisans…) montrent qu’il faut aborder ce problème dans le cadre d’une politique cantonale de gestion des déchets. Le canton d’Aime est l’un des derniers de Savoie à n’avoir pas entamé de réflexion en matière de tri sélectif des déchets ménagers. La tolérance actuelle vis à vis des dépôts sauvages contribue à pérenniser des comportements qui sont à l’opposé de ce que l’on est en droit d’attendre de l’écocitoyen de l’an 2001.
Nous souhaitons donc , comme une grande partie de la population :
Qu’une réflexion soit entreprise rapidement pour permettre le tri sélectif de nos déchets ménagers.
Que la déchetterie de Valezan soit ouverte plus souvent et avec des horaires compatibles avec ceux des artisans. Ces derniers pourraient régler une taxe forfaitaire afin de la fréquenter régulièrement.
Que le compostage individuel soit subventionné par les communes pour éviter d’avoir à gérer des volumes de déchets verts de plus en plus abondants.
Qu’une information régulière de la population soit entreprise au sujet de la déchetterie.
Que des bennes soient mises régulièrement à disposition dans le villages pour évacuer les encombrants.
Qu’un plan cantonal de gestion des déchets inertes soit envisagé.
Nous vous prions de trouver ci-joint, une liste de textes concernant la réglementation en matière de déchets et de décharges.
En restant à votre disposition pour un échange éventuel sur ce thème, nous vous prions de croire, Monsieur le Maire, à l’assurance de nos sentiments les meilleurs.
Rejets des unités d’incinération de Tarentaise et tri sélectif.
(à Messieurs les Présidents des syndicats de traitement des ordures ménagères de Tarentaise).
Messieurs les Présidents,
L’actualité récente concernant l’incinérateur de Gilly montre que les craintes des associations et de la population étaient fondées. Personne à ce jour ne peut prédire les conséquences des rejets toxiques effectués durant des années.
La Tarentaise compte trois incinérateurs en cours de fonctionnement. Ces unités beaucoup plus récentes, sont munies de filtres. Il apparaît cependant évident que des analyses de dioxynes doivent être effectuées dans les plus brefs délais, aussi bien dans les fumées que dans le lait des troupeaux concernés. Seule la plus grande transparence permettra de rassurer la population. Aussi, notre association espère que des mesures seront, le plus rapidement possible, mises en oeuvre.
Par ailleurs, nous avons appris que des réunions concernant l’ensemble des élus de Tarentaise se sont tenues au sujet de la gestion des déchets ménagers. Le bruit court qu’un second four serait construit à Valezan. Comme vous le savez sans doute, notre association est membre de la commission départementale de gestion des déchets. Elle suit attentivement ce dossier complexe. Elle tient à rappeler que le plan départemental de gestion des déchets est en cours de révision et que l’objectif à atteindre est de 50% de valorisation.
Aussi, l’association « Vivre en Tarentaise » espère que les collectivités de la vallée se regrouperont pour œuvrer ensemble à la mise en place du tri sélectif aussi bien pour la population résidente que pour les touristes. A court terme, le seuil de 50% sera difficile à atteindre dans nos stations, nous voulons néanmoins croire qu’un taux raisonnable sera envisagé rapidement.
Afin d’alimenter votre réflexion, nous tenons à vous transmettre la dernière circulaire du minsitère de l’environnement concernant la gestion des fermentescibles. Certaines mesures très simples à mettre en œuvre comme le compostage individuel pourraient être adoptées en priorité.
De plus, il nous paraît surprenant d’envisager la mise en place d’un incinérateur supplémentaire, alors que certains cantons de la vallée n’ont, semble t-il, guère avancé dans la mise en place du tri sélectif. Il semble évident qu’il faut en priorité faire l’inventaire des quantités recyclables avant de fixer les dimensions d’une unité d’incinération supplémentaire.
Parallèlement, le problème de la gestion des boues des stations d’épuration doit être envisagé. Dans l’état actuel des choses, les agriculteurs de la zone Beaufort refusent l’épandage. Outre l’incinération pratiquée pour partie d’entre-elles, il existe la possibilité de les méthaniser. Ce procédé a le mérite de diminuer les masses à mettre en décharge tout en produisant un gaz combustible. Cette solution n’est envisageable que pour de grosses quantités. Aussi, là encore, il apparaît nécessaire de considérer ce dossier à l’échelle de la Tarentaise et du bassin albertvillois.
Notre association est consciente des difficultés qui accompagneront la mise en place du tri sélectif. Mais, elles ne doivent pas nous conduire à retarder sans arrêt l‘échéance. L’incinération coûtera de plus en plus cher car les normes concernant les fumées seront à l’avenir, de plus en plus sévères et le citoyen de base ne peut que s’en féliciter. Les poussières récupérées dans les filtres sont hautement toxiques, et il faudra les stocker ,à grand prix, dans une décharge adaptée que la Savoie recherche désespérément depuis fort longtemps….Les mâchefers sont utilisés dans les travaux routiers après maturation. Mais pour combien de temps encore ?
Pour réduire ces coûts, il n’y a pas d’autre alternative que le recyclage, le compostage, la méthanisation…L’action d’information de la population (avec les « piqûres de rappel ») nécessitera évidemment du temps, de la patience et de l’argent. Pourquoi, ne pas envisager cette action pour l’ensemble de la vallée, en permettant d’utiliser partout les mêmes supports (tracts, affiches, films, actions auprès des écoles, personnel humain, …) ? Il y a là certainement, une occasion de jeter les bases d’un « espace Tarentaise ».
En espérant que nos propositions pourront être prises en compte, nous vous prions de croire, Messieurs les présidents, à l’assurance de nos sentiments les meilleurs.
Au nom de l’association, le président Alain Machet
Air des deux Savoie.
Cette structure de type loi 1901 est chargée de la surveillance de la qualité de l’air sur les eux départements. Elle étendra bientôt son activité à l’Ain. Sa gestion s’effectue par différents collèges comprenant des entreprises, des élus, des administrations, et depuis quelques années des associations de protection de la nature. Nous avons accepté de siéger dans cet organisme alors qu’il n’existait aucun capteur en Tarentaise. Nous avons évidemment réclamé leur mise en place. depuis un an des mesures sont effectuées à Albertville en permanence et cette année des sondages ponctuels devraient être effectués à La Léchère, Moutiers, et bourg Saint Maurice. Enfin, des mesures de chlore devraient être enregistrées à Pomblière pour contrôler enfin les émissions de ce site classé SEVESO….
Les polluants mesurés sont les oxydes de carbone, de soufre et d’azote. On mesure également les poussières (moteurs diesels…) Enfin, prochainement le benzène et d’autres composés organiques polycycliques devraient être dosés régulièrement . Ces molécules cancérigènes n’étaient pas encore mesurées en France contrairement à d’autres pays européens.
Toutes les réunions se déroulant à Annecy ou Chambéry, les associations ont réclamé le remboursement des frais de déplacement . Cela vient enfin d’être accepté.
Les polluants mesurés plus haut sont bien sûr émis par nos automobiles. Il n’y a pas de motuer parfait aujourd’hui. L’essence sans plomb contient du benzène cancérigène, les moteurs diésel émettent des micro particules très dangereuses pour nos poumons.. En attendant le moteur à hydrogène qui n’émettrait que de l’eau , c’est le moteur GPL qui semble le plus propre
Une route de liaison Les Arcs Vallandry ?
Madame le Sous-Préfet,
Nous avons l’honneur d’attirer votre attention sur le projet de liaison routière entre la station de ski des Arcs et celle de Vallandry. Cette voie, selon les aménageurs, permettrait d’évacuer les touristes de chaque station au cas où la route d’accès de l’une d’entre elles viendrait à être coupée par une crue torrentielle. (Cela s’est déjà produit dans le passé mais jamais en hiver). Les pompiers et les ambulances pourraient circuler rapidement entre les deux sites urbanisés ce qui n’est pas le cas actuellement. Certains restaurateurs ou commerçants voient dans cette liaison une source de diversification de leur clientèle…
Cependant, ce projet présente de nombreux inconvénients qu’il convient de prendre en compte avant toute décision définitive.
En effet, le tracé devrait se dérouler sous l’actuelle route des Espagnols qui relie en été les deux stations. On trouve dans ce secteur une alternance de forêts et de prés utilisés à l’automne et au printemps par les agriculteurs. Cette zone, pourtant très proche des stations, présente encore un caractère sauvage et un coté authentique grâce à l’activité agricole et aux chalets d’alpage. Un tracé large, ne manquera pas évidemment de réduire un peu plus un espace agricole et une forêt déjà bien entamés. Le ruban imperméable ainsi créé contribuera à aggraver encore les risques de crues torrentielles en aval. Faut-il rappeler les événements de l’automne dernier, où deux ruisseaux héritant de l’eau qui dévalait des pistes de ski lisses et sans végétation, ont dévasté deux villages ? Par miracle, il n’y eut pas de victimes…Alors que les habitants de ces villages attendent encore que des travaux importants viennent réduire les risques d’inondation, un nouveau projet de route en altitude est avancé pour des raisons de « sécurité »….Mais, sécurité pour qui ?
D’autre part, il faut s’interroger de façon approfondie sur les conséquences de l’ouverture de ce nouveau tracé sur les flux touristiques en saison. Les embouteillages autour de Bourg Saint Maurice n’encourageront-ils pas les vacanciers à emprunter à la montée comme à la descente la route de Peisey-Vallandry ? Les lacets de cette dernière, les traversées de villages puis de la station de Vallandry, conduiront inévitablement à des accidents et à de nouveaux embouteillages.
De plus quand la liaison entre Peisey et la Plagne sera réalisée, certaines personnes se rendront en voiture au départ (ou à proximité) du téléphérique en automobile. La station de Peisey -Vallandry sera alors complètement engorgée par les véhicules…On peut aussi se demander si la voie nouvelle ne permettra pas de construire de nouveaux lits, aggravant un peu plus les embouteillages sur la RN 90.
Enfin, nous rappellerons qu’une route existe déjà entre les deux stations. Certes, elle est utilisée comme piste de ski l’hiver. Mais il n’est pas interdit de penser que lors de circonstances exceptionnelles il serait possible de la déneiger rapidement pour évacuer le touristes bloqués. L’hypothèse d’une voie étroite réglementée, réservée aux bus et aux secours est également avancée. Mais, cette réglementation résistera t-elle longtemps aux pressions de toutes sortes ?
Aussi, il nous apparaît évident qu’une étude d’impact approfondie doit être entreprise pour examiner toutes les conséquences de l’ouverture de cette voie. De la même façon il nous semble nécessaire de s’interroger sur le caractère « indispensable » de cette liaison .
En espérant que toutes ces questions pourront être prises en compte, nous vous prions de croire, Madame le Sous-Préfet, à l’assurance de nos sentiments les meilleurs.
Piste d’alpage des Rossets.
Monsieur le Maire,
Nous avons constaté que la piste d’alpage des Rossets avait été réalisée. Nous nous sommes rendus sur place et sur le versant opposé à plusieurs reprises. Le travail dans l’ensemble a été fait assez proprement. Peu de matériaux ont été rejetés dans les talus en aval du tracé. Cependant, la largeur de cette piste nous paraît excessive et nous regrettons que nos remarques à ce sujet n’aient pas été prises en compte.
Nous espérons que le reverdissement des talus pourra être entrepris dès le prochain printemps pour minimiser l’impact paysager de cette route. Une promenade au lac de l’Etroit permet d’en prendre la mesure…
Comme vous le savez, nous sommes très attachés à la réglementation de la circulation motorisée sur les pistes à vocation agricole. Aussi, nous voulons croire que le conseil municipal de Peisey voudra bien restreindre de façon stricte la circulation sur cette piste . Nous restons également persuadés qu’il est nécessaire de mettre en place une barrière au départ de la piste afin de prévenir toute tentation ….
Economies d’énergie : éclairage public
Eclairage public. Nous sommes en contact depuis plusieurs mois avec l’AEM.(association pourun éclairage maîtrisé). Cette structure propose un système performant permettant des économies très importantes dans le domaine de l’éclairage public. Il s’agit d’utiliser des lampes à sodium plutôt que des lampes à mercure (gourmandes en énergie). En alimentant ces lampes en courant continu on allonge très nettement leur durée de vie, donc on diminue les frais de maintenance. Enfin, un système électronique permet de réduire l’éclairage durant certaines heures de la nuit.
L’AEM propose un diagnostic gratuit aux collectivités locales. Nous avons donc relayé cette proposition auprès de toutes les communes de la vallée. 8 ont répondu à ce jour. Les résultats sont très intéressants.
Bien sûr pour arriver à ces résultats il faut investir ! Mais cet investissement est rentable sur 3 ans. Nous attendons d’autres réponses et allons poursuivre notre travail de sensibilisation des communes.
Altisurface du dôme de Vaugellaz (Commune des Chapelles)
Madame le Sous-Préfet,
J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur « l’altisurface » du dôme de Vaugellaz située sur la commune des Chapelles en Tarentaise.
En effet, depuis de nombreuses années différents avions s’entraînent à des atterrissages sur le sommet de cette montagne. Comme vous le savez peut être, ce secteur est très fréquenté par les randonneurs à ski ou en raquettes. Cette course est accessible par de nombreux itinéraires et ne présente pratiquement aucun risque d’avalanche. Le nombre d’avions se posant au sommet ou effectuant du « rase-motte » ne cesse d’augmenter. Lundi 29 janvier, j’ai personnellement assisté vers 11H 30 à 7 atterrissages en l’espace de 20mn (appareil immatriculé : F.BMF.V) . Les nuisances sonores deviennent évidemment insupportables pour toutes les personnes qui fréquentent le site. Il va de soi que cette activité aérienne croissante constitue une atteinte grave au caractère montagnard du lieu. D’autre part, la fréquentation importante du dôme par les randonneurs pose des problèmes évidents de sécurité. Le risque d’une collision entre un avion et un groupe de skieurs n’est pas à écarter. Enfin, il paraît légitime de s’interroger sur l’intérêt pratique et le caractère légal de cette activité qui génère des nuisances sonores pour tous les villages du « Versant du Soleil ».
Aussi, j’espère, Madame le Sous-Préfet, que vous pourrez prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des randonneurs et rendre tout son caractère au dôme de Vaugellaz. Je vous prie de croire, Madame le Sous-Préfet, à l’assurance de mes sentiments les plus respectueux. (A Machet)
Il nous a été répondu que cette activité était légale. Seule une mobilisation importante de la population concernée pourrait la remettre en cause……
Fête écocitoyenne de Tamié le 30 juin.
Plus de 3000 visiteurs ce jour là ! C’était dimanche, la fin d’une année de travail, et le début des vacances pour certains. Le 30 juin, c’était aussi la date anniversaire de cet événement de l’an 2000 qui marqua la chronique judiciaire de tribunal de Millau où comparaissait José Bové et ses camarades de la confédération paysanne, pour avoir « cassé du Macdo ». Ce jour là, ils étaient venus à 100 000 pour soutenir les paysans qui refusaient la taxation à 100% du Roquefort. Ils étaient coupables d’avoir osé se dresser contre la globalisation mondiale des marchés, imposée et surveillée par l’OMC. Cet événement symbole, repris par le comité d’organisation de la fête de Tamié, pour montrer qu’il existe une autre vision des rapports entre l’économie et l’être humain.
Pas moins de 26 associations savoyardes se sont regroupées pour célébrer dans la joie, l’idée d’un monde meilleur, la prise de conscience collective que « notre destin est lié à celui de la terre d’une façon irrévocable ». Notre association de par sa vocation environnementale et sa pratique de terrain en Tarentaise avait tout naturellement sa place dans cette fête d’espoir pour « chanter le terre et changer la vie ».
Avec le soleil, dans l’enceinte du fort de Tamié en pleine nature, la foule était montée s’associer à cette journée dédiée à l’information, à la rencontre des cultures et des modes de vie. Messages et débats ont ponctué la journée :
L’habitat respectueux de son environnement, comment se chauffer sans polluer, les bons choix d’énergie…La terre nourricière enjeu majeur de la survie de l’humanité…Penser globalement, agir localement. Trouver un mode de vie durable et généralisable. C’est une affaire de partage, une gestion économe et intelligente des ressources. A chacun sa part de travail, aux responsables politiques et administratifs, mais aussi à chacun d’entre nous dans sa vie quotidienne pour mettre en œuvre le changement : alimentation, transports, énergie, déchets…
Le marché paysan tenu par des producteurs locaux a connu un très vif succès en présentant le potentiel d’une agriculture repensée et respectueuse de la terre, des hommes et des bêtes.
A notre stand, André Curtillat, qui a pris une part très active dans la rénovation du vignoble de Cevins en 1997, a suscité beaucoup d’intérêt en montrant en photo l’évolution paysagère de sa commune. Cette opération pourra peut être se renouveler sur d’autres vignobles en déprise…
L’ambiance de cette journée soutenue par de la musique contemporaine de qualité, diffusée par deux groupes irlandais et africain, nous transportait d’enthousiasme dans un autre monde associant terre et humanisme. Urgence il y a, à se laisser contaminer par ces idées là…
Michel Boutry
Liaison les Arcs-La Plagne
Déposition à l’enquête publique concernant la construction du téléphérique devant relier Peisey Nancroix à la station des Coches (la Plagne).
L’association « Vivre en Tarentaise » s’est déjà exprimée sur ce projet lors de l’enquête concernant la demande UTN. Elle maintient ses réserves au sujet de cette liaison (voir pièce jointe).
Elle tient néanmoins à faire les remarques complémentaires suivantes :
1°) Concernant l’influence de l’accroissement de la fréquentation de la face Nord Bellecôte. Il serait souhaitable d’effectuer un inventaire précis des zones fréquentées par le Trétras Lyre. Des mesures contraignantes devraient ensuite être prises pour éviter le dérangement hivernal de ces oiseaux.
2°) Sécurité des personnes dans le village du Villaret.
Dans le tableau dressant l’inventaire des dommages éventuels pour ce village, on note l’éventualité d’un dégivrage des câbles pour éviter le dépôt, puis la chute de glace sur la route ou les habitations.. Il paraît évident que ce dégivrage devrait être systématique pour éviter tout accident.
3°) Concernant la servitude de survol, qui sera établie par Monsieur le Préfet. Comment seront indemnisées les propriétaires de terrains ou de maisons ?
4°) Mesures compensatoires.
L’association « Vivre en Tarentaise », tient à rappeler le contexte juridique contestable dans lequel ce projet se situe. (voir déposition précédente)
Le SIGP semble vouloir faire un effort en luttant contre les pollutions paysagéres en basse vallée …. Cette mesure est louable et Vivre en Tarentaise ne peut que se féliciter de sa mise en œuvre. Les communes concernées pourraient peut-être aller au delà en retenant la Cembraie de la Plagne dans l’inventaire Natura 2000. . Il va de soit qu’il sera difficile de faire oublier le spectacle d’une vallée rayée par un faisceau de câbles.
En ce qui concerne la station de Peisey-Vallandry, l’association « Vivre en Tarentaise » avait réclamé l’abandon des projets de construction de remontées mécaniques dans le vallon des Rossets. La réalisation récente d’une piste d’alpage qui dégrade sensiblement le paysage du secteur rend cette mesure d’autant plus nécessaire. L’impact financier de cette « concession » de la part des aménageurs du massif des Arcs serait mineur compte tenu de l’étendue du domaine skiable existant. Aussi Vivre en Tarentaise attend-elle encore un geste de bonne volonté de la part des responsables du massif.
5°) Rentabilité financière .
Celle-ci est basée sur différents sondages d’opinion concernant les intentions de la clientèle. Une estimation du nombre de forfaits, portant sur les deux massifs, qui pourraient être vendus a été réalisée.
Quelle est la fiabilité de ces sondages ? Les deux grandes stations comptent utiliser cette liaison dans leur publicité, pour leur image.. Mais est-ce que la clientèle est précisément à la recherche de domaines skiables toujours plus grands ? Cette clientèle d’après d’autres sondages attend aussi que l’on protège le patrimoine montagnard. Elle attend également que l’on préserve le caractère authentique de certains villages ou paysages de Tarentaise. Est-ce bien ce que l’on va faire à travers ce projet ? Au nom de l’association : le président Alain Machet
Collectif vélo-Tarentaise.
Une deuxième réunion de concertation vient d’avoir lieu avec les responsables « grands travaux » de la DDE à Chambéry. On nous confirme, pour les projets à venir entre Moutiers et Aime :
la mise en place systématique de bandes cyclables de 1.50m de large.
la réalisation d’une galerie de 3.50m de large parallèle au tunnel du Siaix réservée aux vélos et aux secours.
le rétablissement de la liaison Moutiers-Aigueblanche sur la RN90 en voie montante à l’air lible , mais partagée avec la liaison locale par voiture…
Mais, pas de date précise pour tous ces travaux. Il faudra probablement attendre encore au moins cinq ans…
Route Hautecour-Moutiers.
Participation de Vivre en Tarentaise à l’enquête publique concernant l’élargissement de la route.
En décembre 2000, nous avons été amenés à donner notre avis sur un projet d’élargissement un peu trop systématique qui nous paraissait peu tenir compte des réalités du site. A savoir :
des vieux murs en pierre sèche démolis et remplacés par un simple talutage à forte pente, sans tenir compte de la réalité du sol et des pentes naturelles.
Elargissement systématique, voire démesuré, ne tenant pas compte des points noirs existants en aval et en amont de ce tronçon.
Aucun mur prévu en amont et en aval , style chasse-roue, apportant sécurité, dans ce secteur à forte déclivité.
Absence totale de prise en compte environnementale.
A notre grande surprise, le commissaire enquêteur a repris tous ces éléments dans ces conclusions. De plus, nous avons appris que l’architecte départemental avait exprimé les mêmes réserves sur l’aspect esthétique, utilitaire et patrimonial des vieux murs en pierres sèches qui sont deans l’ensemble encore en bon état. La sous-préfecture a conclu en demandant au service instructeur de revoir sa copie.
Une petite satisfaction qui fait plaisir certes, mais restons vigilants, et attendons le dossier définitif et son exécution. (André Fourmaintraux)