Le mot du Président.Vivre en Tarentaise a trente ans !Il y a trente ans, le 23 octobre 1976, une réunion publique est organisée à Aime au sujet de la recherche de minerai d’uranium en Tarentaise. Les communes de Bellentre, Macôt, Champagny, Bozel et le Planay sont concernées. Des informations et des témoignages sont proposés au public. 250 personnes sont présentes ce jour là ! A la fin de la réunion, il est décidé de créer une association dénommée « Vivre en Tarentaise ».
Depuis le temps a passé et VET a fait entendre sa voix régulièrement sur différents thèmes.
La gestion des déchets. Mise en avant du tri sélectif et du compostage individuel. Collecte des toxiques. Contrôle et limitation au strict minimum de l’incinération. Le concours de ramassage de piles entre toutes les écoles de Tarentaise connaîtra un grand succès. L’affaire récente des mâchefers de l’usine d’incinération de Valezan montre que la vigilance du milieu associatif est nécessaire.
L’extension des remontées mécaniques en site vierge. Les interventions et les manifestations organisées par Vivre en Tarentaise pour défendre le caractère de nos espaces naturels sont sans doute restées dans les mémoires de quelques uns : Sainte Foy, Peisey,Landry, Villaroger. Plus récemment le projet de télésiège Celliers Valmorel nous a permis d’aboutir avec les élus à un compromis raisonnable. Reste à en faire respecter tous les termes.
Le respect de la loi sur la circulation des engins motorisés. VET a sans doute été l’une des premières sinon la première à réclamer une loi pour réglementer la circulation des motoneiges. Ce texte existe depuis 1991 et il mériterait sans doute d’être amélioré et le clarifié. Mais il faudrait un ministre très motivé pour cela. En attendant nous nous efforçons de faire appliquer les règles existantes.
Les grands projets routiers. Nous sommes intervenus régulièrement sur ce chapitre : tranchée couverte de Moutiers, déviation de Centron, délestage de Bourg saint Maurice, liaison les Arcs Vallandry…
Concertation avec les milieux agricoles. En 1990 VET organise avec le GEDA une réunion publique sur les problèmes agricoles : gros succès auprès de la population locale. Depuis, le contact a été maintenu et étendu au GIDA de Moutiers Bozel. Nous participons actuellement à une grosse réflexion sur la pérennisation de l’activité agricole dans notre vallée (PSADER). A suivre…
La vigne et la pomme. Suite à toutes ces réunions agricoles portant parfois sur la gestion du paysage, nous avons attiré l’attention de nos partenaires sur l’intérêt présenté par les vergers et les vignobles dans notre environnement. Combien de personnes ont souri à propos de viticulture en Tarentaise. Peu importe, le vignoble de Cevins a été restauré grâce à notre action de sensibilisation des élus. Nous ne désespérons pas de voir aboutir un autre projet sur le canton d’Aime. L’association des croqueurs de pommes, que nous soutenons évidemment, a fourni un gros travail et fédéré beaucoup de monde sur le thème des vergers. Pour ces deux dossiers, des décisions cruciales seront prises dans les prochains mois…..
L’année 2006 a été marquée par une intense participation aux diverses réunions organisées par l’APTV.(eau, forêt, vergers, chasse, logement, agriculture. Nous avons jugé utile de mettre par écrit un certain nombre de points qui nous paraissaient importants. Cela ne nous a pas empêché de continuer à jouer notre rôle de poil à gratter de la Tarentaise.
Le dossier Lauzière mériterait sans doute une mention particulière puisqu’il a vu pour la première fois une commission UTN valider le compromis arrêté entre les élus et les associations. Mais avant de nous réjouir complètement nous attendrons que le site de Celliers soit effectivement classé.
Comme d’habitude nous lancerons un appel à nos adhérents pour une participation plus active à la vie de l’association, qui succès oblige a de plus en plus de mal à être présente dans toutes les commissions où elle est invitée.
Merci en tout cas à nos adhérents qui une fois de plus ont renouvelé assez massivement leurs cotisations en 2006. Bonne lecture.
Chalet d’alpage sur la commune de Bonneval Tarentaise.
Monsieur le Préfet, nous avons le regret de vous informer que la commune de Bonneval Tarentaise a implanté un chalet en bois sur une des crêtes du massif de la Lauzière à 2000m à proximité du col du loup. La commission des sites n’a pas été saisie à notre connaissance du projet de construction. Aucune étude n’a été menée pour évaluer l’impact paysager. De fait la construction est visible de très loin et ne peut s’accorder avec l’ambiance minérale des arêtes du massif de la Lauzière. Le site d’implantation sera-t-il compatible avec les vents violents que l’on connaître dans ce secteur ?
D’autre part, le berger utilise un véhicule 4x4 pour se rendre à proximité du col. Les traces sont très visibles à travers les pâturages. Cette pratique malheureuse a entraîné l’accès (contraire à la loi 91.2 du 3 janvier 1991) d’autres véhicules dans les mêmes traces. Ce qui était il y a quelques mois un site vierge au caractère montagnard bien affirmé ne l’est plus vraiment !
Enfin, la restitution des eaux usées dans le milieu naturel ne semble pas avoir fait l’objet d’une étude hydrogéologique ni respecter les prescriptions d’épandage en vigueur.
L’association Vivre en Tarentaise souhaite donc que l’on réfléchisse aux moyens propres à remédier : au non respect du droit et des procédures administratives pour cette nouvelle construction en montagne, au problème paysager aigu qui est posé, à la circulation illégale de véhicules motorisés dans les alpages et en dehors de toute voie ouverte à la circulation.
En restant à votre disposition, et en espérant une intervention des services de l’Etat au sujet de cette affaire, nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, à l’assurance de nos sentiments les plus respectueux.
Au nom de l’association : le président Alain Machet novembre 2005
Projets de microcentrales en Tarentaise.
Monsieur le Préfet, différents projets de microcentrales sont soit évoqués, soit en cours d’étude en Tarentaise : à Champagny, à Seez, à Bonneval Tarentaise, à Naves et dans la vallée de la Grande Maison.
Comme vous le savez, une réflexion globale est en cours dans notre vallée sur la gestion de l’eau. Tous les aspects devraient être traités : qualité, maintien des milieux humides, sécurité et gestion quantitative. La flambée des prix du pétrole devrait nous orienter, c’est évident, encore plus que par le passé vers les énergies renouvelables. Dans cet esprit, personne ne peut se désintéresser des gains potentiels éventuels dans le domaine de l’hydroélectricité.
Cependant, la Tarentaise est déjà très équipée dans ce domaine. La plupart des cours d’eau susceptibles d’être captés le sont déjà. Certaines installations ont été réalisées sans que l’on se préoccupe du maintien de la vie aquatique. Par exemple sur le Ponturin, plusieurs microcentrales se succèdent et aucune d’entre elles n’est franchissable par les poissons.
Par ailleurs, les débits réservés ne sont pas toujours adaptés au maintien de la biodiversité et de la vie aquatique, lorsqu’il s’agit de petits torrents en particulier. En hiver ces ruisseaux peuvent geler et toute survie devient quasi-impossible.
Dans le cadre de la réflexion globale menée actuellement nous souhaitons que l’on fasse un inventaire des torrents qui n’ont fait l’objet d’aucun aménagement et qui présentent un intérêt pour le maintien de la biodiversité et de notre patrimoine. Il parait indispensable que les bassins versants de la Haute Isère et des Dorons puissent conserver quelques ruisseaux « témoins » vierges de tout aménagement.
D’autre part, il nous semble important de souligner la nécessité de réexaminer la question des débits réservés. Ne faudrait-il pas envisager une variabilité de ces débits au cours de l’année, de façon à optimiser les chances de survie des poissons ? En effet, le dixième du module annuel est insuffisant dans les torrents de montagne en période hivernale. Enfin, et en attendant qu’une étude fasse le point sur cet aspect de la gestion de l’eau, nous espérons que vous voudrez bien repousser toute décision de nouvelle implantation. AM
Economie d’énergie dans le domaine de l’éclairage public.
En 2000, suite à la lecture d’un article (voir texte joint) dans une revue, nous avons découvert qu’il existait des moyens techniques permettant de substantielles économies dans le domaine de l’éclairage collectif.
Une petite société provençale, proposait alors un système baptisé « Aldim », dont les fonctions pouvaient se résumer ainsi :
1°) On alimente les lampes en courant continu au lieu de les soumettre à une tension alternative. Le courant constant utilisé augmente notablement la durée de vie des lampes.
2°) Les lampes à vapeur de mercure sont remplacées par des lampes à vapeur de sodium. Ces dernières, plus chères à l’achat, sont également plus sobres en énergie électrique.
3°) L’alimentation continue des lampes permet l’installation d’un dispositif électronique de « diming » permettant la variation lente du flux lumineux durant la nuit. Ainsi, entre minuit et cinq ou six heures du matin on réduit l’éclairage dispensé, tout en maintenant des conditions satisfaisantes de vision.
Cette société proposait à l’époque un diagnostic gratuit aux communes. Quelques communes avaient bien voulu répondre et avaient reçu en retour un dossier résumant les gains possibles. Le tableau ci-dessous rend compte de la plupart des renvois vers les collectivités intéressées. (Deux exemples de dossiers joints).
Nous nous permettons de proposer que l’on fasse procéder par l’APTV à une étude comparative des techniques disponibles, de leur efficacité et de leur durée d’amortissement. Il semble que cette réflexion cadrerait bien avec les objectifs d’une gestion durable de notre vallée et qu’elle pourrait déboucher sur des économies à la fois énergétiques et financières. AM
Quelle place pour les deux roues, les quads et les véhicules 4X4 en Tarentaise ?
Il ne s’agit pas ici de faire une chasse systématique à ces engins qui peuvent rendre à l’évidence de nombreux services. Il est clair que les jeunes ont besoin de circuler dans la vallée pour pratiquer différentes activités. Les quads peuvent parfois faciliter le travail des agriculteurs. De la même façon les véhicules à quatre roues motrices peuvent rendre des services aux habitants des villages isolés qui ne sont pas toujours bien déneigés.
Un constat.
De nombreux deux roues circulent sur route ou en ville sans respecter la législation en matière de bruit, de cylindrée ou d’immatriculation.
Différentes « motos » roulent et en grand nombre dans les prés ou sur les sentiers. Cette pratique est parfaitement illégale.
Des motos non immatriculées circulent sur route alors que leur usage est strictement limité par la loi aux terrains réservés à cet usage. Il n’y a pas de terrain de ce type en Tarentaise. Des quads, des motos, des 4x4 parcourent les pistes d’alpage ou les voies forestières. Les ventes de quads explosent dans la vallée.
Des stations, des organismes, proposent des locations, des circuits, voire des traversées dans tout l’arc alpin. Des démonstrations, des compétitions sont proposées dans certaines stations de ski.
Le contexte législatif.
Il est largement constitué de la loi 91.2 du 3 janvier 1991.
Citons notamment :
Art. 1er : En vue d’assurer la protection des espaces naturels, la circulation des véhicules à moteur est interdite en dehors de voies classées dans le domaine public routier de l’Etat, et des communes, des chemins ruraux et voies privées ouvertes à la circulation publique des véhicules à moteur.
Art 2ème extraits
L’ouverture de terrains pour la pratique de sports motorisés est soumise aux dispositions de l’article L 442-l du code de l’urbanisme.
Les épreuves et compétitions de sports motorisés sont autorisées, dans des conditions définies par décret en Conseil d’Etat, par le représentant de l’Etat dans le département.
L’utilisation à des fins de loisirs, d’engins motorisés conçus pour la progression sur neige est interdite.
Art. 5. - L’article L. 131.4.1 du code des communes est ainsi rédigé :
«Art; L; 131.4.1 » Le maire peut, par arrêté motivé interdire l’accès de certaines voies ou de certaines portions de voies ou de certains secteurs de la commune aux véhicules dont la circulation sur ces voies ou dans ces secteurs est de nature à compromettre soit la tranquillité publique, soit la protection des espèces animales ou végétales, soit la protection des espaces naturels, des paysages ou des sites ou leur mise en valeur à des fins esthétiques, écologiques, agricoles, forestières ou touristiques.
Art. 12. Est interdite toute forme de publicité directe ou indirecte présentant un véhicule en situation d’infraction aux dispositions de la présente loi.
Art. 13. Les associations agréées en application de l’article 40 de la loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature peuvent exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les faits constituant une infraction aux dispositions de la présente loi ou des règlements et arrêtés pris pour son application et portant un préjudice direct ou indirect aux intérêts collectifs qu’elles ont pour objet de défendre.
Récemment la ministre de l’écologie et du développement durable a transmis une circulaire aux élus et aux préfets en leur demandant de faire appliquer cette loi.
Pour la consulter : http://www.juridique.espaces-naturels.fr/adminaten/upload/Circulaire quads et autres.pdf
Le code de la route permet de verbaliser tout véhicule qui paraît exagérément bruyant sans qu’aucune mesure au sonomètre ne soit nécessaire.(articles R 325.8 et 318.3) C’est le texte le plus fréquemment utilisé par les forces de l’ordre pour verbaliser les personnes qui exagèrent. Une contravention de 3ème classe est dressée et le matériel peut être saisi.
Le code pénal (article R 623.2) réprime le bruit ou le tapage nocturne troublant la tranquillité. Ce texte peut être invoqué pour sanctionner un comportement anormalement bruyant. (Contravention de 3ème classe et saisie du matériel).
Le niveau sonore mesuré hors sur régime, doit être compris entre 66dBA et 80dBA suivant la puissance et la vitesse maximale des engins. (décret 75.960 du 17 octobre 1975 et code de la route article 321.4).
Beaucoup de pots d’échappement ne sont pas conformes aux normes : 90% des silencieux montés en remplacement sont illégaux …) Les professionnels connaissent la réglementation, mais se réfugient derrière un formulaire rempli par l’acheteur déclarant vouloir utiliser le dit dispositif uniquement sur circuit spécial….Pourtant, des sanctions sont applicables aussi bien au vendeur qu’à l’acheteur.
Une législation européenne devait être mise en œuvre dans le domaine du bruit des deux roues. Où en est elle ? La France a-t-elle transcrit cette législation ?
Où est le problème ?
Les nuisances sonores et la dégradation de la valeur de nos sites.
Elles sont évidentes et supportées par la population locale dans les villes, dans les villages, mais aussi par les touristes. Ces nuisances sont insupportables dans plusieurs secteurs de la vallée. Faut-il rappeler que la qualité recherchée en premier dans le choix d’une destination par nos visiteurs est le silence.
La circulation illégale d’engins motorisés dans le milieu naturel porte atteinte au caractère de nos montagnes. Elle dégrade la qualité de nos sites. Elle est source de stress pour les habitants permanents ou temporaires. Elle freine le maintien et le développement du tourisme patrimonial. Les touristes échaudés fuient… Les images diffusées par la presse et la publicité brouillent l’image de la montagne dans l’esprit du grand public.
Les incivilités :
On laisse se développer une pratique illégale, alors que d’autres pratiques sont réprimées (à juste titre) : excès de vitesse et stationnement abusif. De plus cette pratique illégale n’a d’intérêt pour ses adeptes, que dans le milieu naturel…
Le pétrole devient une ressource rare et chère. On demande à nos concitoyens d’économiser l’énergie dans tous les domaines. On s’inquiète des conséquences de l’effet de serre sur l’enneigement des domaines skiables. Est-il raisonnable de laisser vendre et utiliser, à des fins de loisirs, des engins qui contribuent à gaspiller des hydrocarbures et à polluer notre atmosphère ?
Les emplois : il est vrai qu’un petit nombre de personnes vivent en vendant, en louant, en entretenant ces engins. Mais quel est leur nombre ? Combien de personnes renoncent à un séjour en montagne à cause de la perte de caractère induite par la présence d’engins motorisés dans nos espaces naturels.
La régression du tourisme d’été.
C’est un fait incontestable. Il faut y remédier. Mais auparavant, il faut en analyser les causes et veiller à présenter les atouts de la montagne d’été ou d’intersaison de façon cohérente. La qualité des sites et des paysages, doit être mise en avant. Mais il faut surtout communiquer en évitant les contradictions. On ne peut pas promouvoir la valeur de notre patrimoine et parallèlement proposer des activités bruyantes et polluantes à nos visiteurs. De la même façon il ne faut pas se montrer frileux en matière de protection des sites. Il y a aussi d’autres raisons au déclin du tourisme d’été en montagne.
Que faire ?
Faire connaître et respecter la loi. Une action d’information régulière ou répétée doit être menée auprès de toute la population de la vallée. Les bulletins municipaux pourraient y contribuer.
Tous les élus ne sont pas bien informés de cette loi. Dans l’Isère, un livret d’information a été rédigé par le Conseil Général, en collaboration avec les associations de protection de la nature, à destination des élus.
Pourquoi pas un tel livret à destination des élus, mais aussi des motards ou « quadistes » ?
Demander à tous les agents susceptibles d’intervenir de le faire : police nationale, gendarmes, agents ONF, du PNV de l’ONC…Pourquoi ne pas demander aux polices municipales de réprimer les pratiques illégales ? Que sont devenus nos gardes champêtres ? N’oublions pas que les Maires sont responsables du respect de la loi sur le territoire de leur commune.
Des contrôles dans les quelques grands points de vente d’essence de la vallée permettraient rapidement d’identifier les propriétaires de motos non immatriculées et circulant sur les routes.
En ce qui concerne le bruit : pourquoi ne pas faire équiper les stations de contrôle technique de la vallée de dispositifs de mesure du niveau sonore des véhicules ? Les agents assermentés auraient alors la possibilité de faire effectuer des contrôles.
Les maires pourraient rédiger des arrêtés municipaux limitant l’accès des pistes d’alpage ou forestières aux seuls exploitants. Une signalétique et des barrières devraient être mises en place. C’est ce qui a été fait par exemple en Auvergne. Cette destination est devenue l’une des premières en matière de tourisme vert devant la montagne…
Pourquoi ne pas imposer aux vendeurs et loueurs de motos ou de quads la remise à chaque client d'une plaquette de rappel de la loi ? La préfecture pourrait également la joindre à toute demande de carte grise pour de tels véhicules.
La poursuite du laisser faire actuel risque de conduire à une situation catastrophique pour notre qualité de vie et pour le tourisme en montagne. Le nombre de propriétaires de quads réclamant des terrains d’évolution va inévitablement poser problème, si on ne veille pas à encadrer clairement et strictement les activités de loisirs motorisés en montagne.
Une politique menée et décidée à l’échelle de la vallée serait sans doute plus facile à présenter pour les élus. Elle aurait le mérite de la cohérence avec d’autres intentions affichées : économies d’énergie, gestion durable, attention portée aux sites et au patrimoine, tourisme d’été etc…
Quel parti prendre à propos des « terrains » autorisés à ces pratiques de loisirs ?
Le souci de trouver un compromis conduirait à proposer que l’on soit strict dans l’application de la loi en milieu naturel et que l’on permette une pratique limitée sur quelques circuits autorisés. C’est d’ailleurs cette position que les associations depuis l’adoption de la loi 91.2 ont adoptée. Mais, il faut bien reconnaître que la tolérance dont le milieu associatif a fait preuve vis-à-vis des circuits de moto neige en station n’a pas été récompensée par une vigilance accrue des pouvoirs publics en dehors de ces fameux itinéraires autorisés. Depuis plusieurs années, les circuits ouverts (plus ou moins légalement) aux quads se multiplient. Pour des raisons déjà évoquées plus haut ces pratiques nous semblent aujourd’hui condamnées à disparaître (effet de serre, coût du pétrole, citoyenneté, image de la montagne..)
Et les compétitions ou démonstrations d’engins motorisés?
Ces manifestations constituent une publicité indirecte pour des pratiques dont nous avons déjà souligné tous les effets néfastes. Bien sûr elles contribuent parfois au remplissage des hôtels, mais combien de randonneurs ont choisi d’autres destinations à cause de la présence de ces engins bruyants et polluants.
Encore une fois, il n’est pas cohérent d’attirer l’attention de nos concitoyens sur la nécessité de respecter l’environnement, de limiter les changements climatiques et parallèlement de laisser se développer des comportements contraires à ce message de sagesse.
Et si on faisait de notre vallée un lieu d’éducation à la citoyenneté et à l’environnement ?
Et si on faisait de notre vallée un lieu d’éducation à la citoyenneté et à l’environnement ?
Tarentaise, tourisme et environnement.
Le tourisme est l’activité principale de la Tarentaise. C’est une évidence. La question qui est posée aujourd’hui est de savoir comment il est possible de faire perdurer cette situation qui permet à la majorité des habitants d’en vivre ? La plupart des acteurs concernés qu’ils soient élus, professionnels ou responsables de l’administration s’accordent pour reconnaître qu’il faut mettre l’accent sur l’environnement au sens large pour rendre durable l’activité touristique. Cette dernière est menacée par les risques climatiques, le manque d’eau, les prix pratiqués, la concurrence d’autres destinations, le coût du pétrole, des « délocalisations » éventuelles ….
Une réflexion importante est engagée actuellement sur la gestion de l’eau en amont d’Albertville. Une charte forestière qui prend en compte tous les rôles de la forêt est en cours d’élaboration. Ces thèmes sont très importants et on ne peut que féliciter nos responsables de les aborder.
Mais une cohérence entre toutes les actions envisagées est nécessaire, et dans cette optique, nous avons déjà fait différentes propositions. Dans le domaine de la gestion des déchets. Nous devons définir des objectifs ambitieux en matière de recyclage et trouver les moyens de les atteindre. La loi 91.2 du 3 janvier 1991qui interdit la pénétration des engins motorisés en milieu naturel doit être respectée en Tarentaise comme ailleurs. Nous avons droit au calme et au silence comme les touristes qui apprécient beaucoup cette qualité environnementale. Il est possible de réaliser des économies très importantes en matière d’éclairage public et nous avons proposé qu’une étude soit engagée sur ce domaine. A travers le PSADER on peut espérer qu’il sera possible de soutenir une activité agricole de qualité et indispensable pour préserver la valeur de nos paysages. On peut souhaiter que la gestion de l’espace à l’échelle de la vallée fasse aussi l’objet d’une réflexion approfondie et rigoureuse avant qu’il ne soit trop tard…Si aucun cadre général n’est fixé rapidement, les lotissements, les zones artisanales auront occupé en quelques années les espaces peu pentus qui permettent le maintien de l’activité agricole et le caractère de nos villages. Pour compléter toutes ces démarches indispensables Vivre en Tarentaise voudrait aujourd’hui développer deux propositions :
1°) Le classement des sites emblématiques de Tarentaise.
En effet, à la suite du projet de remontée mécanique Celliers-Valmorel, le classement des vallons de Celliers est envisagé pour concrétiser les propositions du CAF et de VET. La commune de Sainte Foy vient d’obtenir l’autorisation d’étendre son domaine skiable et de construire plusieurs milliers de lits touristiques. Parallèlement, l’Etat a insisté sur sa volonté de protéger de vallon du Clou. On sait bien que les responsables communaux sont encore réticents vis-à-vis de cette mesure, mais une démarche collective pourrait peut être leur permettre de franchir le pas. D’autres sites bien sûr mériteraient d’être reconnus, et nous n’avons pas la prétention de dresser une liste complète. On peut malgré tout citer la vallée des glaciers, le secteur des cinq lacs, le lac de Presset et la Pierra Menta, les arêtes du Charvet et la dent du Villard…... Tout cela doit bien sûr être envisagé en concertation avec les élus des communes concernées. Mais force est de constater que les lieux cités ne sont pas à notre connaissance « convoités » pour des projets d’aménagement. Rappelons pour finir, qu’un site classé permet évidemment aussi bien la chasse que l’agriculture.
Si nos élus, avaient collectivement, et dans un laps de temps resserré, le courage de reconnaître la valeur d’un grand nombre des sites de notre vallée, cela pourrait avoir une portée symbolique importante. Cet élan collectif devrait avoir des répercussions très positives au moins sur le tourisme d’été.
2°) La réalisation de trois gros centres d’information et de vulgarisation.
La Tarentaise est déjà dotée d’un nombre important de petits écomusées. Il est question d’en créer d’autres. Pourquoi pas ? Mais il nous semble qu’un espace conséquent pourrait être réservé :
2.1) Au thème de la forêt et de la filière bois.
Cette maison serait dédiée à l’écosystème forestier, aux fonctions de la forêt, au bois énergie, au travail artisanal du bois. On pourrait bien sûr y exposer des réalisations locales dans le domaine de l’ébénisterie.
Pourquoi pas un concours ou une exposition chaque année dans ce domaine ? Il nous semble que ce thème pourrait drainer un public important.
2.2) Au thème de l’eau.
Les résultats des nombreuses études en cours pourraient être exploitées. Il est probable que tout ce qui touche aux milieux humides ou aquatiques intéresserait également beaucoup de monde. Mais l’eau a joué un rôle important dans l’histoire de la vallée : industrialisation et ensuite aménagements hydroélectriques. Le dernier point mériterait d’être longuement développé compte tenu de l’ampleur des aménagements qui ont été réalisés.
2.3) Le thème du patrimoine naturel.
A notre connaissance, il n’y a pas de lieu en Tarentaise ou l’on trouve des expositions permanentes sur la flore, la faune et les particularités géologiques de la Tarentaise. Cela paraît curieux compte tenu de la notoriété du Parc de la Vanoise, mais aussi des autres massifs « périphériques ». Pourquoi ne pas présenter des films ou des expositions à thème sur la flore, la faune etc…D’autres régions de France nous ont précédé sur cette voie. Qu’attendons nous ?
Chacun de ces trois centres devrait être pensé en associant les professionnels concernés, les associations, le PNV, les pêcheurs, les chasseurs, des scientifiques, des historiens…Une salle de documentation (livres, magasines, cartes, dépliants) serait bien sûr à disposition des visiteurs. A partir de chaque « maison », des circuits à thème seraient proposés avec pour les volontaires un encadrement par des animateurs nature. La fréquentation des scolaires de tous ages devrait aussi être prise en compte. Les lieux d’implantation devraient donc être mûrement réfléchis. La population locale ne serait sans doute pas la dernière à venir s’informer ou se divertir. Notre vallée pourrait ainsi se doter d’outils permettant à tous de prendre conscience de la valeur de ce patrimoine exceptionnel souvent mal connu.
Les deux mesures que nous développons quelque peu aujourd’hui pourraient compléter celles que nous avons déjà citées en introduction. Il est clair que d’autres pistes doivent être creusées, les économies d’énergie, les transports collectifs, les énergies renouvelables, la qualité de l’air, le maintien et la présentation du patrimoine architectural, la préservation des éléments paysagers originaux (vignes et vergers)…Mais en matière de communication il serait important de montrer la cohérence de toutes ces mesures. Il serait bon aussi de faire savoir que la Tarentaise a trouvé un équilibre entre des zones très aménagées et des secteurs où il est possible de retrouver le « wilderness » sans aller à l’autre bout de la planète…A M
Gestion des déchets en Tarentaise.
L’association Vivre en Tarentaise est attentive à ce sujet depuis au moins une vingtaine d’années. Cette période a connu la fermeture de nombreuses décharges (légales ou non), l’arrêt de fonctionnement de plusieurs incinérateurs polluants, la réalisation des unités de traitement thermique de Valezan et des Brévières, et enfin la mise en place progressive du tri sélectif. Il faut noter aussi l’ouverture de nombreuses déchetteries qui contribuent aujourd’hui pour une part importante au recyclage. Cependant, il reste beaucoup à faire dans ce domaine et Vivre en Tarentaise tient à présenter quelques remarques ou propositions concrètes.
En ce qui concerne les structures intercommunales.
La gestion des déchets relève dans notre vallée de différentes structures. Toute action ou décision globale nécessite de rencontrer de nombreux interlocuteurs. En effet, les cantons de Bourg Saint-Maurice et Aime sont dotés d’incinérateurs. Ceux de Bozel et Moutiers participent à une vaste réflexion dans le cadre d’un syndicat intercommunal, le Symvallée, qui regroupe en outre le bassin albertvillois, le Beaufortain et le Val d’Arly. Quelles que soient les mesures retenues dans ce dernier cadre, il faudra encore attendre de nombreuses années avant que des installations voient le jour. L’exportation de nos déchets vers les départements voisins risque de durer encore longtemps et de coûter plusieurs dizaines de millions d’euros. Il faut savoir également que le Symvallée n’a que la compétence traitement. Cela signifie en clair que le tri sélectif reste de la compétence des structures locales : Sivom, Sitom, communautés de communes….Lorsque l’on cherche le bon interlocuteur, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver.
Le recours à l’incinération.
Cette technique est utilisée très majoritairement en Haute Tarentaise. Si les résultats d’analyse des fumées sont plutôt rassurants, il faut malgré tout souligner que l’incinération d’une tonne de déchets aboutit à la formation de 300kg de mâchefers et de 30kg de résidus de filtration (REFIOM). Les mâchefers peuvent être, moyennant certaines conditions, utilisés en travaux publics. S’ils contiennent trop de métaux lourds, ils sont envoyés dans des décharges de classe II….D’autre part la réglementation qui s’applique actuellement, est assez ancienne, risque d’évoluer et de limiter l’usage en travaux routiers qui de toute façon ne présente pas forcément un débouché « durable écologiquement ». La mise en décharge risque donc de devenir la seule « solution » avec des coûts de plus en plus élevés. Même si les quantités de REFIOM sont plus faibles, leur toxicité oblige à recourir à des centres de stockage pour déchets ultimes (Classe I) . Il s’agit d’un vrai cadeau empoisonné que nous léguons à nos enfants. Il nous semble donc que l’incinération doit être utilisée uniquement en dernier recours après un tri approfondi.
Le tri sélectif.
Il existe partout dans la vallée. Mais en dehors des initiés, personne ne connaît le rendement du tri à Courchevel, à la Plagne ou ailleurs…Il nous paraît souhaitable de faire connaître régulièrement les performances des différentes communes dans ce domaine périodiquement. On avance souvent qu’il est plus difficile d’être exigeant avec un public qui se renouvelle chaque semaine qu’avec la population permanente mais, en fait, beaucoup de touristes étrangers ou non , ont une expérience du tri plus ancienne que la nôtre.
Il conviendrait donc d’agir d’une part auprès de la population locale qui doit évidemment donner l’exemple en préservant l’environnement qui constitue en quelque sorte son « outil de travail ». Les ambassadeurs du tri doivent poursuivre leur mission d’information auprès de tous les publics. Des contrôles de tri doivent être effectués. Des pénalités doivent être envisagées pour ceux qui trient peu ou mal.
En ce qui concerne les touristes, une approche commune à toutes les stations serait peut être intéressante. Les outils d’information ou de communication pourraient être mis en commun. Pourquoi pas une programmation échelonnée des progrès à accomplir en matière de tri. Pourquoi ne pas demander à voir le « sac de tri » avant la restitution de la caution dans les locations ?
Il nous paraît indispensable que notre vallée se fixe à moyen terme des objectifs ambitieux en matière de recyclage. Le chiffre de 70% d’ici dix ans ne nous parait pas utopique à condition que l’on veuille bien avoir le courage politique d’infléchir les comportements individuels et d’assumer ce choix rapidement. Notre région qui communique sur la qualité de son environnement se doit d’être cohérente et irréprochable dans ce domaine.
La gestion des fermentescibles.
Faut-il rappeler que cela représente environ 30% en masse du contenu de nos poubelles. Diverses communes ont commencé à distribuer pour des prix modiques des composteurs individuels. Cette bonne initiative doit être évidemment poursuivie et généralisée à tout l’habitat individuel de Tarentaise. Les ambassadeurs du tri ont là aussi un rôle important à jouer. Nous proposons que l’on expérimente également le composteur de quartier pour l’habitat vertical. Là où il y a des pelouses, cela ne devrait pas poser de gros problèmes. Ces dispositifs existent chez certains de nos voisins européens. Devons nous nous retrancher définitivement derrière notre caractère latin réfractaire à la discipline et au règlement ? Pourquoi ne pas doter chaque établissement scolaire de composteurs destinés à recevoir tontes de pelouses et feuilles mortes. Cette mesure aurait au moins une valeur pédagogique.
La Tarentaise est dotée de nombreux restaurants petits, grands, collectifs etc…Tous ces établissements produisent en quantité des déchets qui pourraient être compostés ou méthanisés. Nous souhaitons que la réflexion en cours dans le cadre du Symvallée soit étendue à toute la vallée. La méthanisation, comme son nom l’indique, produit du méthane qui pourrait remplacer partiellement tous les carburants courants. Les déchets verts, certains excédents de fumiers, certaines boues de station d’épuration pourraient compléter ce gisement source de biocarburant. Il reste certes un digestat à la fin du processus. Mais, celui-ci peut soit être composté, soit stocké ou encore incinéré après séchage. Mais dans tous les cas, la matière organique est transformée en gaz à raison de 30%.
Les boues de stations d’épuration.
Elles sont mises en décharge, compostées, ou encore incinérées suivant le lieu de leur « production ». L’usine de compostage d’Aime permet de produire un amendement qui permet de reverdir les pistes de ski. Cette opération nous paraît devoir être reconduite dans le respect de la législation évidemment. Cette revégétalisation ne peut que contribuer à améliorer la stabilité des terrains de montagne parfois fragilisés à outrance par le remodelage des pistes de ski. (Voir dossier de déstabilisation du versant des Arcs). L’usine d’Aime présente malheureusement des problèmes d’odeurs qui sont insoutenables pour la population concernée. Si ces nuisances ne peuvent être supprimées, il serait sage que la Haute Tarentaise rejoigne les deux cantons de Basse Tarentaise et s’associe au projet d’usine de méthanisation envisagé autour d’Albertville.
Les déchets des artisans et des entreprises.
Ces acteurs là, comme les autres, ont de gros progrès à accomplir. On assiste trop souvent à des brûlages de déchets sur les chantiers. Ces comportements illégaux doivent cesser. L’accès aux déchetteries est payant à juste titre. Mais cela décourage certains d’y recourir. Dans ce cas, pourquoi ne pas mettre en place un « forfait annuel » déchetterie pour les petites et les grosses entreprises ? Une action d’information et de formation doit être menée auprès notamment des entreprises de travaux publics ou de génie civil. Le plan départemental de gestion des déchets prévoit la mise en place de plates-formes de tri recyclage pour les matériaux de démolition. Où sont les sites retenus pour la Tarentaise ?
Les déchets des commerçants.
La collecte des cartons et emballages doit être systématique auprès de cette catégorie de la population. Certains comportements doivent être dénoncés et être sanctionnés comme toutes les incivilités. La grande distribution trie souvent les films en plastique qui recouvrent les palettes de livraison. Pourquoi ne pas profiter de l’existence cette filière de tri recyclage pour la proposer à d’autres « producteurs » ?
La collecte des papiers.
Il y un gisement important dans le secteur tertiaire, dans les établissements scolaires, dans les administrations. Chaque école devrait avoir son container de récupération des papiers, revues, catalogues au moins pour des raisons pédagogiques.
La collecte des DTQD.
Les ambassadeurs du tri ont là aussi un rôle très important à jouer pour informer nos concitoyens des différentes substances qu’il ne faut ni mettre à la poubelle ne jeter à l’égout. Les entreprises, les artisans et les restaurateurs sont bien sûr concernés eux aussi. Tous les établissements scolaires sont-ils dotés de containers pour recueillir les piles usagées ? L’observation des mâchefers produit par nos incinérateurs est malheureusement très instructive : on y distingue aisément de nombreuses « carcasses » de piles diverses et variées qui contiennent sans doute encore une part de métaux lourds.
Le transport des déchets.
La gestion durable des ressources naturelles impose bien sûr de réduire la consommation de combustibles fossiles. D’autre part, tous les véhicules contribuent à la pollution atmosphérique. Les camions représentent une part très importante de celle-ci. Le choix pour le Symvallée d’un site de traitement éloigné de la Tarentaise risque entraîner une circulation intense de camions divers et variés vers les alentours d’Albertville. La Haute Tarentaise s’est dotée d’une plate forme de stockage des déchets triés à proximité de l’usine de Valezan. Ce choix ne nous paraît pas judicieux car il ne facilite pas le transport par le train qui devrait à notre sens être privilégié. De la même façon, il serait souhaitable que les déchets provenant de la moyenne Tarentaise soient transférées sur des wagons à Moutiers pour limiter le recours au camion et la pollution associée. D’autre part, de nombreuses bennes transportant des déchets non compressés circulent sur nos routes. Il serait donc souhaitable qu’un compactage préalable soit réalisé pour optimiser la benne. Cette proposition est d’ailleurs également valable pour le transport par le rail.
Les décharges de classe III.
D’après le plan départemental de gestion des déchets, chaque canton est sensé se doter d’au moins un centre de stockage des déchets inertes. Il va de soi que chacun d’entre eux doit être clôturé et gardienné. Il faut savoir que seules quelques décharges de ce type dans le département respectent la réglemen-tation.
Quels sont les sites retenus pour notre vallée ?
La publicité dans les boites à lettres.
Elle représente 40kg par habitant et par an. Le comité départemental de concertation sur la gestion des déchets est l’initiateur d’une charte qui devrait être signée par le Conseil Général, les sociétés de distribution et les associations. Ce texte devrait favoriser le respect des badges « stop pub », tout en assurant ceux qui les apposent de recevoir les journaux d’information provenant des collectivités et des associations. A quand un badge propre à la Tarentaise ?
Validité des mesures de dioxines dans les rejets gazeux des incinérateurs de Tarentaise.
Madame la Sous-Préfète, nous avons l’honneur de vous transmettre une copie d’un texte émanant de l’APPEL. Ce document jette un doute sur le caractère significatif des mesures de dioxines effectuées dans les fumées rejetées par les incinérateurs.
En effet, et toujours selon ce document, il est possible pour l’exploitant d’une part, de changer complètement le stock de charbon actif avant un contrôle et d’autre part, de limiter le décolmatage des filtres durant un prélèvement de gaz. En conséquence, nous nous permettons de poser respectueusement les questions suivantes :
1°) L’utilisation de charbon actif dans les incinérateurs de Tarentaise se fait-elle suivant le principe décrit dans le texte ci-joint ?
2°) Les exploitants sont-ils prévenus à l’avance des dates de contrôles de dioxine ? En cas de réponse positive, le charbon actif est-il remplacé systématiquement avant prélèvement dans les fumées ?
3°) Le décolmatage automatique des filtres continue t-il de fonctionner normalement durant un contrôle ?
4°) Pourquoi ne pas envisager des mesures par stockage dans des résines sur des durées de plusieurs semaines comme suggéré par l’APPEL ?
En espérant que vous pourrez répondre à toutes ces questions, nous vous adressons, Madame la Sous-Préfète, nos salutations les plus respectueuses. A M.
Tri sélectif en entreprise : beaucoup reste à faire…..
Depuis quelques années, le citoyen de base a été appelé à faire des efforts pour trier ses déchets. Progressivement, le tri sélectif est entré en vigueur dans tous les secteurs de la Tarentaise. Rien n’est encore parfait, il reste de gros efforts à faire, mais l’impulsion initiale est donnée. Suivant les cantons, le taux de recyclage varie de 20 à 23%. Mais, il est clair que l’on ne doit pas se satisfaire de cette situation dans un contexte où les matières premières et l’énergie risquent de devenir de plus en plus rares et de plus en plus chères du fait du développement (souhaitable évidemment) de pays très peuplés comme la Chine ou l’Inde. Tous les acteurs (élus, associations, citoyens, entreprises, chercheurs..) doivent se mobiliser pour économiser au maximum le pétrole et les différents matériaux. Des objectifs ambitieux doivent donc être affichés dans ce domaine et des moyens conséquents consacrés à les atteindre. Le milieu associatif réclame depuis longtemps que l’effort d’information et de sensibilisation du grand public soit relancé par le biais des ambassadeurs du tri alors que ceux ci semblent avoir disparu de notre vallée après une trop brève apparition.
Depuis deux ans des progrès ont été accomplis : beaucoup de personnes utilisent les containers destinés au tri. La distribution des sacs plastiques dans les grandes surfaces a été abandonnée grâce à l’effort conjugué des élus, des professionnels et des associations. Des composteurs individuels ont été proposés à bas prix dans les cantons de Moutiers et Bozel. Cette évolution doit être amplifiée évidemment. Un objectif minimum serait d’atteindre au moins les taux du plan départemental de gestion des déchets qui prévoit environ 50% de recyclage d’ici dix ans.
Mais dans les entreprises, il semble que la prise de conscience paraisse insuffisante si l’on se réfère aux photos jointes prises sur le chantier du fameux village canadien d’Arcs 1950. A delà des affiches l’envers du décor…
Le comportement de certaines sociétés est parfaitement scandaleux : le brûlage et l’enfouissement des déchets sont pratiqués sur de nombreux chantiers. Pourtant tout cela est parfaitement illégal. Alors que l’on demande des efforts à certains, d’autres continuent de se comporter comme si les réserves terrestres étaient inépuisables et sans valeur. Pourtant des entreprises de la grande distribution par exemple, font l’effort de collecter et de recycler les cartons et les films plastifiés. D’autres ignorent ce comportement louable et traitent les remarques des associations à la rigolade!
Il serait peut être temps de réagir pour nos élus qui ont la charge de gouverner et donc de nous guider vers un avenir moins gourmand en ressources naturelles. L’embauche d’ambassadeurs du tri à destination des entreprises semble une nécessité absolue. Ces personnes devraient être chargées dans un premier temps d’expliquer, de convaincre et enfin si nécessaire de sévir.
La Tarentaise a eu le courage d’initier une réflexion globale sur la gestion de l’eau. De nombreuses études sont en cours pour traiter les différents aspects de ce dossier : qualité, quantité, crues, milieux aquatiques….La prise de conscience que l’eau dans notre vallée est devenue une denrée parfois rare et donc très convoitée n’est sans doute pas pour rien dans le lancement du contrat de bassin versant. A quand une prise de conscience plus globale du caractère limité des ressources terrestres ? AM
Paysages de Tarentaise et pistes d’alpages.
Eté 2004 : un alpagiste muni d’une pelle mécanique ouvre une piste pour
accéder au chalet de la Davie sur la commune de Tignes. Il s’agit d’un alpage à moutons. Les travaux sont entrepris sans la moindre autorisation ou étude de qui que ce soit. Le site est balafré de plusieurs traces car l’itinéraire a été dédoublé à plusieurs reprises. Le charme du secteur du à une succession de clairières au sein d’une forêt de mélèzes est largement entamé.
La commune et plusieurs associations protestent et s’adressent au Préfet ainsi qu’à la chambre d’agriculture. Bien que le responsable ait été mis en demeure de fignoler les travaux entrepris, il semble que rien n’ait été fait aujourd’hui pour minimiser l’impact paysager désastreux de ces travaux. Les pierres qui ont roulé dans les pâturages sont restées en place et la voie n’a pas été ré- engazonnée.
Eté 2004. La commune Bourg Saint Maurice fait prolonger une piste d’alpage située au dessus du Fort 2000 en direction du col de Forclaz sur le principal itinéraire desservant les Cinq Lacs. Elle en profite pour réaliser des travaux de captage d’eau. Ceux-ci font apparaître une vaste cicatrice dans le paysage. Protestation des associations. Des travaux de ré engazonnement sont entrepris, mais les résultats ne sont pas évidents deux ans après… Une réflexion s’engage sous l’égide de l’espace Mont blanc, pour mieux valoriser le site des Cinq Lacs, mais aussi pour encadrer randonneurs et pêcheurs qui sont de plus en plus nombreux à apprécier cet endroit merveilleux. Une barrière est mise en place pour empêcher l’accès des 4x4 et des motos. Cette réflexion rassemble des élus, des associations, des animateurs et des professionnels de la montagne. Les responsables de l’Espace Mont Blanc appuyés par les associations suggèrent la mise en place d’une navette pour desservir le Fort 2000 et réduire l’accès des engins motorisés dans ce secteur prestigieux.
Eté 2005 : une piste d’alpage est ouverte dans la vallée des Chapieux sur l’itinéraire du Tour du Mont Blanc. Là encore, les travaux sont menés à l’initiative du propriétaire principal de l’alpage, sans aucune étude ou autorisation préalable. Une nouvelle saignée vient donc dégrader l’un des itinéraires pédestres les plus réputés des Alpes. La FRAPNA Savoie et Vivre en Tarentaise déposent une plainte. Une réunion provoquée par la mairie de Bourg Saint Maurice en juin 2006 entraîne le fignolage du tracé et une restriction de circulation sur la nouvelle voie ouverte. Pour protester contre le comportement inadmissible du commanditaire des travaux, VET décide de maintenir sa plainte.
Eté 2006, la commune de Bourg Saint Maurice après étude de la DDAF décide de prolonger une piste d’alpage dans la vallée des Sapieux au pied du vaste plateau incliné qui supporte les Cinq Lacs. Avant le début des terrassements, VET interroge plusieurs élus borains à ce sujet. Ils se montrent rassurants : il ne s’agit que d’un prolongement et le tracé se terminera au hameau en ruine des Sapieux.
Malheureusement, toutes les discussions qui vont dans le sens d’une bonne gestion du site exceptionnel des Cinq Lacs viennent d’être anéanties par semble t-il un comportement identique à ceux décrits au début de ce texte !
En effet, l’agriculteur exploitant de ce fond de vallée, aurait de sa propre initiative fait prolonger la piste bien au-delà du hameau des Sapieux pour aboutir à proximité de l’autre sentier menant aux cinq Lacs. Ces derniers de ce fait deviennent très facilement accessibles pour les amateurs de 4x4. Ce vallon était il y a peu de temps encore resté vierge de toute balafre. Il était à l’abri des engins motorisés et constituait de fait une zone refuge pour les amateurs de silence ainsi que pour les nombreux chamois et bouquetins. Un nouveau morceau du patrimoine paysager de Tarentaise vient de partir en fumée. Par ailleurs et comme c’est souvent le cas, la piste est bien plus large que nécessaire. Une dizaine d’épingles à cheveux s’entassent au dessus du hameau des Sapieux réduisant massivement la surface de pâturage. Une visite sur le terrain permet de constater immédiatement que la partie supérieure de la piste est condamnée par les nombreuses avalanches qui balaient ce terrain en hiver. Le ravinement aura le même effet. Donc des travaux pour rien !!!
La commune de Bourg Saint Maurice a profité de cette opportunité pour faire capter une source dans cette vallée. Malheureusement la tranchée ouverte pour placer la canalisation a été creusée en dehors de la piste fraîchement réalisée. Pourquoi multiplier les cicatrices ?…Inconscience, indifférence, économie ?????
La Tarentaise est lancée depuis plus d’un an dans une vaste réflexion sur son avenir. Il semble qu’un nombre important d’acteurs s’accordent pour penser que l’activité économique générée par l’industrie de l’Or blanc doit être complétée et confortée par une relance du tourisme patrimonial, axé sur la qualité et la diversité de nos paysages. Ce sont les agriculteurs qui entretiennent ce paysage bien sûr, mais cela ne leur donne pas le droit de disposer à la légère de sites que la nature à mis des millénaires à façonner. Les subventions dont bénéficient à juste titre nos paysans, comportent aussi des devoirs ! En particulier celui de la cohérence : s’agit –il d’entretenir ou de détruire ?
Nos élus également doivent faire preuve de courage et de cohérence. A quoi bon travailler à la « gestion durable » d’un site si par négligence ou manque de réflexion on compromet à l’avance les mesures préconisées ?
Il ne s’agit pas ici d’accuser l’ensemble des agriculteurs, mais ce sujet revient régulièrement sur le tapis. A quand une procédure légale avec étude d’impact et enquête publique pour la réalisation des pistes agricoles ? A quand la fin de ces comportements hérités du passé où avec une pelle mécanique un individu dispose librement du patrimoine paysager de toute la communauté ? A quand une réglementation généralisée de la circulation des engins motorisés sur ces voies agricoles ? A quand une réflexion portant sur la nature du matériel agricole permettant de réduire la largeur de ces voies ? A M
Extension de la zone artisanale des Iles (Aime). Déposition à l'enquête publiqueL’association Vivre en Tarentaise a pris connaissance du projet d’extension de la zone artisanale des Iles située sur la commune d’Aime. Ce dossier inclut la réalisation d’un chenal de crue destiné à limiter les risques d’inondation de la zone déjà urbanisée.
Vivre en Tarentaise est consciente de la demande qui existe de la part des artisans ou commerçants qui souhaitent s’installer ou développer leur activité dans la vallée. Ce point est largement développé dans le document présenté à l’enquête. Le « service à la personne » conduirait à proposer des commerces de proximité aux habitants. « L’évasion commerciale » constatée sur la commune d’Aime justifierait donc en grande partie l’extension projetée. Vivre en Tarentaise tient à faire remarquer que ce phénomène existe aussi sur Bourg Saint Maurice et Moutiers pourtant largement pourvus en grandes surfaces de toutes sortes. Il est clair par exemple, que l’ouverture l’année passée d’un magasin de la marque « Vieux campeur » à Albertville a drainé un public important qui n’a malheureusement pas hésité a parcourir 50 ou 60 km en automobile pour profiter d’une offre différente de celle pratiquée en Tarentaise.
La première question qui est posée à travers de dossier est la question du maillage souhaitable pour chaque type de commerce dans notre vallée. Vivre en Tarentaise n’a pas la prétention de répondre seule à cet épineux problème où il faut trouver un compromis entre proximité, économies de carburant, qualité, « prix compétitifs », et gestion de l’espace. La réponse à apporter n’est sans doute pas la même suivant que l’on s’intéresse aux achats de première nécessité (nourriture) ou à des achats ponctuels de vêtements ou de matériel de bricolage. L’existence des marchés très fréquentés de Moutiers et Bourg Saint Maurice doit être prise en compte dans cette réflexion.
La deuxième question que nous posons, comme d’autres acteurs d’ailleurs, est celle du maintien en fond de vallée de paysages naturels associant vergers, jardins, et pâturages. La RN 90, route d’accès à la Haute Tarentaise, voit passer des millions de touristes. Les images que conservent en mémoire nos visiteurs sont liées aux paysages rencontrés lors du départ et de l’arrivée. Notre « entrée de Tarentaise » comporte déjà pas mal de points noirs paysagers d’origine industrielle ou commerciale. Il ne nous paraît donc pas raisonnable de poursuivre dans cette voie où chaque collectivité développe des zones urbanisées sans réflexion globale à l’échelle de la vallée. Cette politique du chacun pour soi ne peut conduire qu’à une banalisation dramatique de nos paysages de fond de vallée.
L’espace en montagne est contraint et la Tarentaise doit faire preuve de responsabilité et de réflexion afin de l’utiliser au mieux. Il convient d’apprendre à utiliser les zones pentues, délaissées par les agriculteurs, tout en veillant à une bonne intégration paysagère. Nous poserons une question peut être un peu naïve : a-t-on songé a développer l’activité de l’unique moyenne surface d’Aime sur deux étages ?
Le fond de notre vallée pourra t-il accueillir indéfiniment des zones commerciales ou artisanales ? Cette question mérite d’être posée, car si la qualité paysagère du projet qui nous intéresse aujourd’hui est mise en avant par ses promoteurs, il n’est jamais précisé qu’il s’agit là de la dernière extension ! Faut-il s’acharner à vouloir construire en zone inondable ?
Les travaux envisagés concernent un ruisseau abritant des écrevisses à pattes blanches. (Espèce protégée). Les aménagements projetés ne touchent pas directement ce petit cours d’eau, mais le chenal de crue qui va être creusé sera très proche de ce biotope très fragile et probablement unique en Tarentaise. Le niveau du chenal sera sans doute inférieur à celui du canal abritant les écrevisses. Durant les travaux, une surveillance sera exercée pour éviter tout assèchement, mais après ? Que se passera t-il en cas de pollution du chenal de crue ? En effet, les eaux de ruissellement des parkings et routes seront déversées dans ce chenal. Il semble malheureusement que les écrevisses soient très sensibles au milieu terrestre environnant. N’est-il pas profondément regrettable qu’un milieu humide exceptionnel se voit finalement intégré dans une vaste zone artisanale et probablement condamné à disparaître rapidement pour cause d’assèchement ou de modification de l’environnement? Il paraît pour le moins surprenant que le présent dossier ne fasse pas l’objet d’une enquête au titre de la loi sur l’eau. Quelle sera l’efficacité du chenal ? Quel avenir pour les dernières écrevisses de Tarentaise ?
Enfin il paraît clair que personne ne peut nier l’intérêt paysager et agricole des terrains convoités par ce projet. Certes, la commune prévoit de compenser largement les surfaces de fauche, mais à l’évidence, des surfaces planes très faciles à exploiter vont faire l’objet d’une artificialisation. Nous ne pouvons que le regretter en rappelant que la Haute Tarentaise n’atteint pas hélas, l’autonomie fourragère. Il suffit pour s’en convaincre d’observer les nombreux camions de foins importés en hiver. Pour toutes ces raisons, l’association Vivre en Tarentaise souhaite vivement que l’examen de ce dossier soit reporté jusqu’à l’élaboration d’un schéma de cohérence et d’organisation du territoire à l’échelle de la Tarentaise, précisant clairement où et dans quelles limites il paraît raisonnable d’urbaniser. AM
Déposition PLU (Plan Local d'Urbanisme) de Bourg Saint Maurice et création d’une zone agricole protégée.
L’association Vivre en Tarentaise regrette vivement que l’on envisage de rendre constructible les vergers de Vulmix et de Montrigon. En effet, beaucoup d’acteurs s’accordent à reconnaître que les vergers font partie des éléments paysagers qui participent au caractère de la Tarentaise. Chaque village de la vallée possède le sien. Les activités associées ponctuent le rythme des saisons : taille, fauche, récolte des fruits, fabrication du cidre…On trouve des pressoirs et des broyeurs dans presque tous les hameaux et il serait étonnant que Vulmix et Montrigon échappent à cette règle.
D’autre part, il semble admis que l’urbanisation doit désormais se développer dans les secteurs en voie de déprise agricole du fait de la pente trop importante. Une charte paysagère est en cours d’élaboration dans notre vallée. Une étude foncière devrait être réalisée. Toutes ces actions ont pour but de préserver les activités agricoles, mais aussi de préserver ce qui fait l’originalité de nos paysages : des villages groupés, séparés par des espaces voués au pâturage, à la fauche, à la production fruitière et parfois même à la viticulture.
L’association « Vivre en Tarentaise » considère que la commune de Bourg Saint Maurice dispose d’espaces pentus en friche, qui sont susceptibles de répondre à la demande de surface constructible, sans pour autant détruire des éléments paysagers essentiels de Tarentaise. L’association Vivre en Tarentaise tient à rappeler la possibilité ouverte par l’évolution législative de créer de toute pièce des hameaux en site vierge. Cette piste nous paraît intéressante dans la mesure où un projet architectural d’ensemble pourrait être élaboré. Elle permettrait également de répondre à nos inquiétudes en matière d’agriculture et de vergers.
Le PLU de Bourg Saint Maurice prévoit la création de nouveaux lotissements. Il nous semble indispensable qu’un projet architectural d’ensemble vienne encadrer les futures constructions afin d’éviter toute banalisation dans ce domaine. Il paraît clair également que l’habitat collectif devrait être privilégié compte tenu de la pression importante qui s’exerce dans le domaine foncier, mais aussi de la forte demande de logements sociaux.
L’association « Vivre en Tarentaise » se félicite de la création d’une zone agricole protégée dans la plaine d’Hauteville-Gondon. En effet, l’intérêt paysager du secteur est évident et d’autre part, il est très facile à exploiter par des moyens mécaniques. Cette mesure de protection nous paraît donc tout à fait justifiée. N’oublions pas que la Tarentaise vit du tourisme. La fréquentation de notre région est liée à la qualité de nos paysages entretenus par les agriculteurs. Cette zone agricole protégée va donc dans le sens d’une pérennisation de l’activité agricole ainsi que des paysages de fond de vallée.
Mais cette mesure louable ne doit pas servir d’alibi pour étendre les zones constructibles dans d’autres secteurs de la commune qui sont indispensables à l’autonomie fourragère des exploitants. Notre remarque renvoie à la proposition rappelée plus haut d’urbaniser en zone pentue.
C’est pourquoi, nous souhaitons que ce projet de PLU soit revu en pensant à nos remarques. Il serait souhaitable également de différer toute décision dans ce domaine dans la mesure où une réflexion à l’échelle de la vallée dans ce domaine paraît envisagée. AM
Remontée mécanique Celliers-Valmorel.
Depuis plusieurs mois, Le Club alpin Moutiers Haute Tarentaise et Vivre en Tarentaise sont en contact avec les élus qui souhaitent implanter un télésiège entre le village de Celliers (commune de la Léchère en Savoie) et le domaine skiable de Valmorel. La remontée mécanique envisagée aurait pour fonction de désenclaver la haute vallée de l’Eau Rousse et permettrait à certains de ses habitants de travailler à Valmorel. Elle faciliterait aussi le séjour de touristes à Celliers par exemple.
Mais, il n’est pas interdit de penser que cet aménagement constitue un premier élément d’un dispositif plus vaste visant à équiper le massif de la Lauzière. Les deux associations précitées ont donc suggéré au titre des mesures compensatoires de faire reconnaître la valeur paysagère de l’adret de la vallée par le biais d’un site classé.
En effet, il y aura mise en place de câbles et de pylônes dans un site vierge. D’autre part, le classement aurait l’avantage de circonscrire réglementairement le projet à ce qui est annoncé par ses promoteurs. Cette proposition a d’ailleurs été bien reçue par les élus de la Léchère et de la communauté de communes de la vallée d’Aigueblanche qui ont demandé au SIVOM de la Lauzière de délibérer à ce sujet. Le Président de cette structure en répondant à l’un de nos courriers, s’est montré rassurant, mais à ce jour, aucune délibération n’a été prise par cette collectivité qui semble compétente dans ce domaine.
Les deux associations regrettent cette situation car parallèlement, les discussions avec Mr Paul Guillard, Maire délégué, ont abouti à une ébauche de carte du futur site classé.
A la suite de cette concertation, le CAF et VET ont informé Monsieur le Préfet de la Savoie de l’avancement des discussions sur cette affaire. Dans sa réponse, Monsieur le Préfet nous a encouragé à exprimer notre position lors de la consultation publique en cours. C’est donc ce que nous faisons aujourd’hui sans masquer notre inquiétude, car la réunion de la commission UTN approche et aucune assurance réglementaire ne nous a été fournie. Aucune procédure à notre connaissance n’a été engagée.
Aussi, les deux associations tiennent-elles à rappeler solennellement leur attachement au maintien de l’intégrité du massif de la Lauzière et au caractère des villages qu’il porte. Il leur apparaît donc indispensable que :
1°) Le Sivom de la Lauzière s’exprime lors d’un vote, en faveur du classement du site de Celliers et en annexant la carte dessinée par une concertation élus-associations.
2°) La commission UTN subordonne très clairement l’autorisation de construction de la remontée mécanique au classement du site dans les limites prévues comme ci-dessus.
3°) Le nombre de lits nouveaux à construire soit effectivement limité à 200.
4°) Des moyens efficaces soient employés pour limiter le ski hors piste généré par le nouvel équipement : fond de vallée, route du col de la Madeleine, vallon de la Rave à partir du télésiège de la Lauzière.
5°) Les services de l’Etat traitent ce dossier avec diligence de façon que le classement soit prononcé au moment de la réalisation des travaux.
En l’absence de garanties claires et indiscutables, les deux associations signataires, souhaitent que la commission UTN repousse l’examen de ce dossier en attendant la mise en place de mesures pérennes de protection du massif de la Lauzière. AM
A Monsieur le Maire de Saint-Martin de Belleville.
Objet: Terrains de motoneiges.
Monsieur le Maire, comme vous le savez, notre association travaille depuis longtemps en faveur de la protection de l'environnement, à Saint-Martin de Belleville comme ailleurs. Nous regrettons beaucoup le conflit qui oppose notre association aux gérants des sociétés de motoneiges de votre commune.
Nous ne comprenons pas pourquoi cette activité n'a pas été traitée réglementairement malgré les nombreux avis, dès 1996, de différentes administrations informant la commune de l'irrégularité des aménagements concernant ces itinéraires.
Aussi nous espérons que dès avril de cette année, et après les procès-verbaux dressés à l'encontre des « moto-neigistes », vos services ont préparé, en vue de la prochaine saison, un nouvel ITD, basé éventuellement sur l'enquête publique de 1996, délimitant avec précision un ou des terrains d'un seul tenant comme la législation l'exige.
Ce nouvel arrêté, soumis au préalable à l'avis de la Direction Régionale de l'Environnement et aux services de la Préfecture, serait une base saine pour une pratique strictement encadrée des loisirs motorisés sur neige dans votre commune.
Nous nous permettons de vous rappeler que le contexte énergétique et climatique mondial semble imposer pour le moins une modération dans l’usage des combustibles fossiles. D’autre part, l’image de la destination "montagne" paraît également en difficulté si l’on considère la baisse constante de la fréquentation d’été. Quelle image justement voulons nous donner de notre vallée ? Saint-Martin de Belleville a consenti des efforts importants en faveur de son patrimoine bâti et nous nous en félicitons. Cependant, les pratiques bruyantes, polluantes et finalement "non citoyennes" ne peuvent que troubler leur impact dans l’esprit de nos visiteurs.
Aussi, nous espérons que vous aurez à cœur de faire respecter la loi encadrant toutes les activités de loisirs motorisées sur votre commune. En souhaitant rencontrer votre compréhension, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Maire, l'expression de nos sentiments les meilleurs. AM et RP
Activité juridiques 2005-2006
15.12.2004: Faugère Alexis: motoneige hors terrain autorisé à Val d'Isère, Tribunal de Police de Moûtiers: suspension permis de conduire 3 mois, confiscation motoneige, 250€+75€ à VeT, 250+75 à Frapna, affichage Val d'Isère 2 mois….appel..
17.5.2005: Cour d’Appel de Chambéry: confirmation jugement 15.12.04 plus 150€ à VeT et 150 à Frapna.
21.2.2005: Brikajlo, Bérard, infractions de chasse, Tribunal de Police de Moûtiers: amende 5000€, suspension permis de chasse 2 ans, 200+20à VeT, 200+30 à Frapna, 800+500 à ACAT, 500+250 à Fédération Départementale de chasse, 2 mois afffichage mairie de Macôt.
19.9.2005: Guidon Patrick, infractions de chasse, Tribunal Correctionnel d'Albertville: 1 an de prison avec sursis, amende 1000€, suspension permis de chasse 2 ans, confiscation arme, 150€ à VeT, 150 à Frapna, 870 à ACCA, 1000+400 à Fédération Départementale de chasse.
19.10.2005: Front Joël, moto-trial aux Allues, Tribunal de Police de Moûtiers: amende 750€ dont 250 sursis, VeT et Frapna: chacune 200+100, affichage 2 mois mairie des Allues.
16.11.2005: dépôt plainte pour création de piste sans autorisation dans l'alpage de la Davie à Tignes, toujours à l'instruction.
28.12.2005: dépôt plainte pour destruction d'espèces protégées (horminelle des Pyrénnées) à Courchevel contre Société des Trois Vallées, toujours à l'instruction.
10.1.2006: dépôt plainte pour création de piste sans autorisation aux Chapieux (Bourg Saint-Maurice), toujours à l'instruction.
15.2.2006: Marchand-Meillet, Bordet, Jarre, Jeandet, contraventions de chasse, Tribunal de Police de Moûtiers: VeT déboutée pour "absence de références à la faune dans ses statuts"!.., nous renonçons à faire appel mais nous complétons nos statuts par une AG extraordinaire le 11.5.2006.
24.5.2006: Giovanni, Testu, Testu, Bricheux, contraventions de chasse, Tribunal de Police de Moûtiers: confirmation d'ordonnance pénale: amende 350€ chacun, pas de dommages-intérêts à moins de faire un nouveau procès au civil.
21.6.2006, 30.8.2006, Tutel, pollution rivière par lisier, Cour d’Appel de Chambéry: amende 5000€ dont 4000 sursis, confirme les décisions 1° instance, 50€ supplémentaires à VeT
amende 5000€ dont 4000 sursis, confirme les décisions 1° instance, 50€ supplémentaires à VeT
22.9.2004: Faugère Alexis et Michel:
-motoneige hors terrain autorisé à Val d'Isère, Tribunal de Police de Moûtiers: amende 1500€ dont 1000 sursis, Vet: 200+100, Frapna: 200+100, affichage Tignes et Val d'Isère…appel.
-16.6.2005, 15.9.05, Cour d’Appel de Chambéry: amende 1000€ chacun, solidairement 200+100+100 à VeT..pourvoi en Cassation)
-16.6.2006: Cours de Cassation: rejet pourvoi des prévenus.
20.9.2006: Etevenon, survol PNV à moins de 1000m, trouble aux animaux, Tribunal de Police de Moûtiers: confirmation d'ordonnance pénale: 2 amendes de 350€, pas de dommages-intérêts à moins de faire un nouveau procès au civil.
20.9.2006: Gagnerot, infractions de chasse, Tribunal de Police de Moûtiers: 4 amendes de 200€, 1 an de suspension du permis de chasse, confiscation arme, VeT et Frapna: chacune 200+75€.
20.9.2006: Rolland Pierre, infraction de chasse, Tribunal de Police de Moûtiers: amendes de 400€, 6 mois de suspension du permis de chasse, VeT et Frapna: chacune 100€.
18.10.2006: Perez Fabrice (Société Chardons Loisirs), transports de clients par dameuse, Tribunal de Police de Moûtiers: délibéré le 22.11.06. C'est le 4ème procès mettant en cause cette société pour les mêmes infractions.
18.10.2006: Diet Joël, Timotei Michel, Sollier Pascal, circuits motoneiges non autorisés à St-Martin de Belleville, Tribunal de Police de Moûtiers: délibéré le 22.11.06. Cela fait maintenant 14 ans que les activités motoneiges ont lieu hors du cadre légal aux Ménuires et à Val Thorens….
Le 11 mai 2002, nous nous sommes constitués partie civile dans l'affaire de l'incinérateur de Gilly pour pollutions et mise en danger d'autrui. Après les déclarations de nullité des mises en examen de certains responsables et les ordonnances d'irrecevabilité de nombreuses parties civiles mais pas (encore?) de la nôtre, cette affaire est toujours à l'instruction.
Notez bien que les sommes réellement touchées par VeT ne sont pas le total des dommages-intérêts obtenus: domicile inconnu ou insolvabilité du prévenu, frais d'huissiers sont à déduire de ces sommes.
J'invite les personnes intéressées et motivées par cette activité à prendre contact pour m'accompagner dans les différentes audiences. René Pinck.
Déposition à l'enquête publique de régularisation de la zone d'évolution de véhicules tous-terrains de Bellevarde (Val d'Isère)
Sur la nécessité d'une zone de loisirs motorisés:
La dissémination des nuisances, en particulier du bruit, est certainement plus dommageable pour la tranquillité des êtres vivants que sa concentration sur un espace restreint.
Il nous semble que cette activité nuit à l'image forte de Val d'Isère: la plus grande part du public estival n'est pas intéressée par cette activité coûteuse et risque au contraire d'être rebutée par les stations qui la tolèrent: quoi de plus dérangeant, pour un citadin en vacances à la montagne, que les nuisances de la circulation motorisée qu'il subit chez lui à longueur d'année?
Nous déplorons d'autre part qu'au moment où les problèmes aigus de déstabilisation des climats provoqués par l'effet de serre, lequel est dû en grande partie à la consommation excessive de carburants fossiles, et où l'enchérissement et la raréfaction des ces carburants ne peut que progresser, on encouragerait la clientèle, en particulier les jeunes, à pratiquer des loisirs irresponsables.
Bien que la finalité d'une station de montagne soit plus commerciale que civique, nous demandons aux personnes en charge de décision une attitude très réfléchie.
"..un engin motorisé rejetant bruits et odeurs est toujours une atteinte à l'autre, à l'environnement naturel et humain..."
Sur l'étude d'impact (extraits en italique): Dans l'exposé des motifs, il est reconnu d'emblée que ce site, dédié à la pratique des sports motorisés depuis 1981, subit des incidences fortes sur l'environnement: "Le constat fait apparaître des incidences fortes sur l'érosion du site et ses corollaires tant sur le paysage que sur le contexte hydrographique (notamment les zones humides)".
Caractéristiques des pistes, largeur 3 à 5m, surface 40ha les photos de cette page montrent de façon crue le genre de divertissement proposé aux clients.
page 7 "circuit spécialement dédié aux motos et aux quads, permet de mesurer, entre eux, leur rapidité"
on imagine très bien le bruit, la poussière, les fumées d'hydrocarbures. Les photos et le texte décrivent très bien les traces, les effets de l'érosion sur le petit lac et sur les pelouses revégétalisées.
page 8 "un des faciès appréciés par les conducteurs est le franchissement de bourbier" la photo, éloquente, montre à quel point il est fait peu de cas du respect des milieux naturels et d'une éthique de l'utilisation de l'automobile.
page 10 les pratiques Une charte du randonneur 4x4 distribuée aux utilisateurs reprend l'arrêté municipal qui limite la vitesse à 20km/h...qu'en est-il du "circuit spécialement dédié aux motos et aux quads, (qui) permet de mesurer, entre eux, leur rapidité" ??
Le nombre maximal de participants est estimé à 100 véhicules, voire plus ("manifestations ponctuelles")
Pauvre montagne!
Salon du 4x4: la pérennité de ce salon, d'après diverses déclarations de responsables de Val d'Isère, n'est pas assurée.
Végétation page 14 Parmi la flore listée, on relève Silene suceica, plante protégée au niveau régional,dont la destruction est interdite; le projet qui motive cette étude est incompatible avec cette interdiction . Les autres espèces relevées, nombreuses, dont l'edelweiss Leontopodium alpinum, méritent aussi considération.
Faune L'étude ne présente pas une liste complète de la faune présente; de nombreux passereaux emblématiques du milieu montagnard vivent sur le site. Les espèces nichant au sol, comme le pipit spioncelle, verront leurs nichées détruites par les engins qui, comme nous l'avons constaté, traversent les pelouses malgré l'interdiction, toute formelle, qui en faite.
La grenouille rousse Rana temporaria est présente sur les petits lacs. Son statut d'espèce protégée appelle la même incompatibilité avec le projet que pour Silene suceica.
Les mammifères, en particulier les rongeurs et leurs prédateurs, sont extrêmement dérangés dans la zone par les activités qui s'y déroulent.
Contexte agricole, page28 Nous voyons mal la coexistence d'un troupeau de 600 moutons sans parc de contention, pouvant déambuler librement, avec l'activité ludique motorisée. La pâture et l'abreuvement du cheptel dans une zone souillée par les fumées et effluents hydrocarburés n'est pas une bonne chose pour l'image paysanne de Val d'Isère.
Effets sur les paysages, pages 33 à 41 Outre une visite sur le site, la lecture du chapitre concernant les paysages devrait suffire à faire prendre conscience combien ce projet est incompatible avec la sauvegarde des paysages montagnards: l'impact visuel des pistes et traces d'engins motorisés est très fort et se perçoit bien au-delà de la zone concernée.
La mitoyenneté de la zone centrale du Parc de la Vanoise, le voisinage du sentier international de grande randonnée GR5, les nombreux sentiers piétons autour et à l'intérieur même de la zone 4x4 s'opposent au projet.
page 39 Des usagers ne respectent pas les itinéraires prévus, ce qui est appelé dans l'étude "ralliements non conformes"
"les abords des trois plan d'eau sont systématiquement dégradés" "la zone d'évolution n'est en rien délimitée et les engins passent partout où ils y arrivent" "certaines traces escaladent résolument les petites bosses à la verticale, ce qui s'ajoute aux dégradations périphériques. Cela s'avère très pénalisant pour ces paysages"
Pain de sucre: "traces de tous types d'engins" "aménagements fortement contradictoires avec l'intérêt du site"
Effets sur le réseau hydrographique, page 42 "comblement progressif des zones humides et pièces d'eau...disparition progressive de la flore hygrophile" "maintien d'une turbidité importante....vie biologique fortement réduite...la grenouille rousse...pourrait bien en être la première victime"
Les engagements du pétitionnaire semblent devoir être inefficaces en regard des nuisances produites:
Les poussières, page 43 "réduction de l'activité photosynthétique des plantes"
"ingestion d'une partie de ces poussières par les moutons comme par la faune sauvage"
Synthèse des disfonctionnements, page 43 "dégradation des paysages" "érosion marquée à l'origine d'une diminution de la qualité des zones humides" "Les autre incidences sont moindres (rejets, poussières, bruit) mais restent directement proportionnelles à la fréquentation"...notons que le nombre maximal de participants est estimé à 100 véhicules, voire plus ("manifestations ponctuelles")
Cadrage de la pratique, pages 46,47,
On nous assure que les activités auront lieu dans le cadre d'une pratique responsable (charte signée par les participants)
"Les moyens de maîtriser la fréquentation et de surveiller les pratiques" sont évoqués mais pas précisés:
"Le gestionnaire devra patrouiller sur l'ensemble du site afin de rappeler les pratiques autorisées"
Comment les "patrouilleurs", sans moyens coercitifs, pourront faire respecter cette charte? Cette zone, sous la surveillance d'un club local depuis plus de 20 ans, subit sans cesse des bavures motorisées.
Opérations de requalification, page 47
Ces opérations, louables dans leur principe, n'empêcherons pas les excès inévitables dus à la présence en grand nombre de toutes sortes d'engins: il est impossible de surveiller en permanence une zone montagneuse de près de 200 ha dans laquelle peuvent se trouver une centaine de véhicules motorisés ("150 véhicules maxi, hors évène-ments"… page 44)
Sur la non nécessité économique de cette zone,
Val d'Isère est l'une des stations les plus rentables de France.
Le produit financier de l'activité de loisirs motorisés est dérisoire par rapport aux produits de la saison hivernale.
Sa fréquentation estivale, qui ne peut qu'augmenter en raison du réchauffement climatique, a tout à perdre si elle ne soigne pas son image montagne, c'est-à-dire l'air pur, le silence dans de grands espaces protégés.
Elle a la responsabilité d'orienter son public vers des activités saines et véritablement sportives, et non pas vers des pratiques polluantes dépassées en raison de l'avenir incertain d'un mode de vie trop mécanisé.
D'autre part, pour de fausses raisons de concurrence, la reconnaissance officielle de cette zone pourrait inciter d'autres stations montagnardes à créer des zones semblables dans leurs domaines, ce qui livrerait de nombreuses vallées à ces pratiques irresponsables.
Pour toutes ces raisons, nous vous demandons, Monsieur le Commissaire enquêteur, de donner un avis défavorable à la régularisation de cette zone d'évolution d'engins motorisés. R P
Gestion durable : et si on consommait de la viande de Tarentaise ?
Un petit geste pour contribuer à la diminution des transports inutiles et favoriser le maintien de l’agriculture de montagne. Nous vivons entourés de vaches, c'est quand même dommage de manger des laitages et de la viande d'importation. Nous avions déjà la possibilité d'acheter des produits laitiers dans les coopératives ou directement chez les producteurs locaux. Désormais l'abattoir de Bourg Saint-Maurice propose des colis de viande bovine locale aux particuliers, c'est l'occasion de manger de la « bidoche » qui a reçu une bonne dose de soleil et d'herbe fraîche. Les références de l’éleveur sont mentionnées sur le lot. C'est vrai il faut un congélateur (nucléaire à 80%, faut-il le rappeler ! ) et se souvenir aussi que la consommation quotidienne de viande n'est pas indispensable. Restons tout de même vigilants: les briques de lait "de Savoie" peuvent être emballées à ...Rodez ! R T
Le Gypaète barbu en Tarentaise
2007 verra fêter le 20ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu dans les Alpes françaises.
Initié l’année précédente dans les Alpes autrichiennes, dans le Parc National du Hohe Tauern, ce programme de réintroduction a procédé depuis au relâcher de plus de 137 oiseaux âgés de trois mois. Les poussins, nés en captivité, ont été répartis entre l’Autriche, la Suisse, l’Italie et la France. En France, ce sont les massifs du Bargy et des Aravis, en Haute-Savoie, qui ont accueilli les premiers relâchers . C’est également la Haute-Savoie qui a vu éclore le premier poussin dans la nature en 1997. Dix ans donc après les premières réintroductions.
Si cette attente a semblé bien longue, elle s’explique par le fait que la maturité sexuelle n’intervient qu’au bout de sept ans chez ce grand vautour. Elle est de quatre ans pour l’aigle royal. De plus, dans la nature, un couple ne parvient en moyenne à élever qu’un jeune tous les trois ans. Ce faible taux de reproduction en fait une espèce particulièrement fragile. Son régime alimentaire l’oblige à parcourir un territoire immense à la recherche de carcasses d’animaux morts en montagne. (ongulés sauvages ou domestiques). Il prélève alors des os tel les tibias qu’il dissout et digère en quelques heures grâce à des sucs gastriques très puissants.
Les derniers gypaètes des Alpes avaient disparu au début du 20ème siècle, victimes du fusil et du poison. De nos jours, si ces causes de mortalité subsistent, on peut y ajouter les collisions avec les câbles des lignes électriques et des remontés mécaniques. Elles ont provoqué les décès de Danton, mâle adulte de 7 ans, mort en avril 1996 dans la vallée des Chapieux et de Républic 97, femelle morte en juillet 1997 à Val d’Isère.
On le voit, les gypaètes, jeunes ou adultes, sillonnent le ciel de la Tarentaise. Celle-ci et le massif de la Vanoise leur offrent de nombreuses ressources tant alimentaires qu’en sites potentiels de nidification. C’est ainsi que sur tout l’Arc alpin en 2005, sur les 9 couples reproducteurs recensés, 3 l’ont été en Tarentaise-Vanoise. Ils ont donné naissance à « Notre Ami » à Termignon, « Nuage » à Val-d’Isère et à « Peisyllon » à Peisey-Nancroix. Ce dernier s’est envolé le 5 août 2005, 127 jours après l’éclosion. Il faut dire que chez les gypaètes, la ponte intervient tôt entre la mi-janvier et la mi-février. Les parades et accouplements s’échelonnant de mi-octobre à mi-janvier.
Identification : si les adultes sont identifiables par leur taille (envergure d’environ 2 m 80), la coloration de la poitrine (blanche ou orange) et la queue en forme de losange, l’aspect sombre des juvéniles et des immatures surprend plus d’un observateur non averti.
Les juvéniles portent parfois des marques sur les ailes et la queue. En fait, ce sont des plumes décolorées avant leur relâcher. Ceci permettra de les identifier en vol. Ces marques disparaîtront lors de la première mue au bout de deux ans environ. Ci-contre, une photo de PABLO, prise le 1er janvier 2003 à Versoye.
Si d’aventure, vous avez l’opportunité d’observer ce grand rapace, n’hésitez pas à prendre contact avec le Parc National de la Vanoise pour faire part de cette observation.
Blanchin Hervé , membre du Centre Ornithologique Rhône-Alpes et de Vivre en Tarentaise.
Où se procurer des pommiers greffés avec des variétés locales ou anciennes ?
Il y a de nombreux croqueurs de pommes parmi les adhérents de vivre en Tarentaise. Les vendeurs locaux ne proposent hélas que des variétés de « supermarché » au détriment d’une diversité extraordinaire de fruits…
Nous vous proposons deux adresses :
Philippe Mesmin 175 chemin Monot 74330 Poisy tel : 04 70 46 13 58
Cette personne travaille très souvent avec les croqueurs de Tarentaise.
Vous pouvez aussi contacter Christophe Delay les Combes 38780 Estrablins.04 74 57 14 42
Enfin, certains croqueurs disposent de porte greffes. Essayez de vous en procurer un et faites le greffer ou mieux apprenez à greffer !
Association des croqueurs de pomme de Savoie Tarentaise Rosette Vallat La Chal Hauteville 73700 Bourg Saint- Maurice.
Avez-vous votre chauffe eau solaire ?
L’installation revient actuellement à 6000€. Mais vous bénéficiez d’une prime du Conseil Général et de la Région s’élevant à 800€. Le crédit d’impôt s’élève à 50% du prix du matériel. Finalement le coût réel revient autour de 3000€. Il faut savoir que l’on a souvent tendance à sous-estimer la consommation d’énergie correspondant à la production d’eau chaude. L’été notamment la chaudière fonctionne au ralenti, donc son rendement n’est pas bon… Le temps de retour est de l’ordre de 4 à 5 ans actuellement. Mais il est fort probable que les prix des carburants fossiles vont encore monter…L’électricité ne baissera pas loin de là.. Le soleil devrait contribuer à hauteur de 70% à vos besoins. A M
Ecovoiturage.
Afin de développer le co-voiturage l’association « Chantons la Terre chantons la vie » a créé un logo pour favoriser une mise en relation des saisonniers empruntant le même trajet. Il indique que vous êtres prêts à covoiturer en tant que conducteur ou en tant que passager et à participer aux frais.( 10 centimes par km) On se place sur le bord de la route et on montre son badge.
Cette initiative est toute récente. Elle mérite bien sûr d’être encouragée. Elle sera peut être adaptée. En tout cas, VET s’emploiera à la soutenir !
Pour tout renseignement :
04 79 00 41 46
Sainte Foy, la vallée du Clou et la Tarentaise.
1°) La commune de Sainte Foy.
Elle s’étend entre le Parc national de la Vanoise et la frontière italienne. Elle est bordée par les communes de Tignes, Villaroger, et Montvalezan.
Elle porte de nombreux villages et hameaux à l’architecture préservée. On y trouve des toits de lauzes, des maisons à colonne, des portes ouvragées, quelques moulins…
On trouve aussi sur cette commune quelques uns des plus grand sites de Tarentaise : vallée de la petite Sassière au pied du Ruitor, vallon de Mercuel, vallon du Clou, vallon de Nancruet. Chacun de ces sites est surmonté de glaciers spectaculaires (sauf Mercuel).
Cette commune est située à proximité immédiate de sites protégés : PNV, RN de Villaroger, RN de la Grande Sassière, parc du Grand Paradis.
On y trouve encore un très grand nombre de lacs d’altitude magnifiques. Ces lacs accompagnent de nombreux torrents, ruisseaux et milieux humides. On trouve des poissons dans la plupart de ces lacs fréquentés bien sûr par les pêcheurs mais plus largement par les randonneurs.
Sainte Foy porte de nombreux sentiers permettant le passage vers l’Italie
L’activité agricole est encore présente sur différents secteurs de la commune.
On peut aussi signaler un réseau de canaux de drainage lauzés exceptionnel entre le village du Planay et la station de Bonconseil.
Dans la vallée du Clou on retient en particulier, le glacier suspendu des Balmes, le glacier fossile, des lacs à différents stades d’évolution, les drumlins, les formations dues à la succession des phases gel/regel près du lac du Clou et des chalets d’alpage sympathiques.
Tous ces atouts font que Sainte Foy est une commune très prisée par les amateurs de paysages « authentiques ».
2°) La station.
Historiquement, il y eu de nombreuses tentatives d’implantation de station, plus ou moins liées au projet de barrage du Clou. On peut citer le projet avorté de Val Ruitor ou de liaison avec les Arcs via Villaroger.
Toutes ces tentatives ont échoué pour des raisons financières ou à cause des difficultés d’accès ou encore des risques d’avalanche.
En 1990 la commune obtient une autorisation UTN pour une liaison vers le col de l’Aiguille. Elle se réalise accompagnée par une petite urbanisation à Bonconseil. Quelques mois après, un recours déposé par le CAF aboutit et l’autorisation est annulée par le TA. Une nouvelle demande est déposée et toutes les associations (CAF, VET, MW et FRAPNA) la contestent. Nouveau recours après nouvel accord UTN.
Grosse manifestation des associations en 1992 qui rassemble un grand nombre de randonneurs. Mais dans le même temps le Maire réussit à réunir une grande partie des élus de Tarentaise en guise de contre manifestation. Charbonnier reste maître chez lui !
De toute cette période, il subsiste une amertume, voire une jalousie au sein des élus santaférains : d’autres communes ont pu développer de grandes stations, créer un grand nombre d’emplois…Certains rêvent encore d’un réseau important de remontées dans la vallée du Clou, voire dans le vallon de Mercuel. Pourquoi ce qui s’est fait ailleurs ne pourrait pas être reproduit à Sainte Foy ?
Il subsiste aussi une grande amertume dans les rangs des associations locales car on a dilapidé un patrimoine exceptionnel pour mettre en place la station de Bonconseil. Une ou deux dizaines d’emplois créés en quinze ans ! 400 000€ de déficit annuel pour la régie de remontées mécaniques municipales. Le trou est comblé chaque année grâce aux redevances EDF…Certes, les chalets construits ont une belle architecture, mais les cicatrices dans le paysage sont là ! D’autre part, les locations échappent à tout contrôle et les retombées financières pour la commune sont faibles.
Enfin et l’on aborde là le point sans doute le plus important, ni les grands élus, ni l’Etat n’ont aidé cette commune à concevoir une autre valorisation de ce patrimoine exceptionnel. Manque de courage politique ? Manque d’imagination ? Manque de moyens financiers ? Pourtant cette commune aurait mérité que l’on s’intéresse à elle avec davantage de réflexion. Le modèle du chacun pour soi et de la croissance perpétuelle l’a emporté.
3°) Aujourd’hui !
Une nouvelle autorisation vient d’être accordée permettant l’implantation d’une remontée vers l’arête de la Marquise. Elle s’accompagne d’une enveloppe de 3000 lits environ à construire. Mais comme souvent, l’arrêté UTN est ambigu: il est fait mention de la volonté de l’Etat de protéger le vallon du Clou, mais la réalisation du télésiège n’est pas subordonnée au classement du vallon….D’où des difficultés prévisibles avec les responsables communaux qui vont certainement tenter de grignoter encore sur les espaces vierges de la vallée du Clou. Cette vive inquiétude ressentie par les associations a entraîné un courrier à destination du MEED. La DIREN consciente du danger a demandé à toutes les administrations de travailler au classement du vallon.
4°)Le contexte Tarentaise.
Il y a une prise de conscience générale que le marché de l’Or blanc est à maturité. Il existe aussi une inquiétude sur la pérennité de l’activité : risque climatique, concurrence d’autres destinations, coût des prestations, délocalisations, coût du pétrole, manque d’eau pour les canons à neige. En général les élus partagent ce constat, mais réclament une exception pour leur commune …..qui bien sûr est dans une situation particulière.
Une vaste réflexion sur l’avenir de la vallée est en cours sous l’égide de l’APTV, gestion de l’eau, de l’espace, de l’activité agricole, du patrimoine….Ces réflexions très intéressantes, « descendent peu » malheureusement à l’échelle communale.
Le tourisme d’hiver stagne, et celui d’été recule d’année en année.
Certains élus sont conscients qu’il faut mettre en avant « l’autre Tarentaise », celle des cartes postales, celle où l’on ne trouve pas de pylônes, où l’on voit des chalets d’alpage et des vaches… pour conserver des parts de marché.
VeT a proposé aux élus de la vallée de classer les plus grands sites de Tarentaise pour concrétiser cette bonne disposition et donner un signal fort à nos visiteurs…D’autres actions permettraient peut être de corriger l’image de la Tarentaise qui est liée aux vastes espaces skiables. (engins motorisés, politique sentiers… architecture, paysages entretenus, mise en avant du wilderness tarin…)
On peut penser que Sainte Foy accepterait peut être plus facilement de classer le vallon du Clou si d’autres communes la précédaient dans cette démarche.
Enfin, le patrimoine naturel tarin n’est pas toujours suffisamment exposé, expliqué. VeT a proposé que l’on réalise un ou plusieurs centres d’exposition sur ce thème. On peut penser à l’eau, à l’architecture locale, à la flore, à la faune, à la forêt….Pourquoi pas à Sainte Foy ?
5°)Pour avancer !
Une volonté forte de l’Etat dans ce dossier paraît indispensable.
Une gestion globale de l’espace Tarentaise paraît indispensable. De nombreux acteurs du territoire inter-viennent dans ce sens.
Le développement d’une solidarité financière intercommunale pour permettre la valorisation du patrimoine. La reconnaissance de la valeur du Wilderness par tous les élus serait intéressante.
Mais il faudra prendre en compte l’esprit de clocher qui règne encore dans la vallée et la forte hétérogénéité du conseil municipal de Sainte Fo